L'évolution de l'emploi et des qualifications
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- Connaitre les différents types d'emploi.
- Les types d'emplois se multiplient, ainsi que les types de compétences auxquels font appel les entreprises.
- Les salariés se doivent de gérer leur « employabilité » tout au long de leur vie, tout en subissant les contraintes de la flexibilité. La menace de la précarité devient une réalité pour beaucoup de salariés.
Jusqu'aux années 1980, le monde du travail
était structuré par des emplois
typiques : contrat à durée
indéterminée (CDI) et à temps
plein, qualifications bien définies, conventions
collectives, avantages sociaux. La population active au
XXe siècle a été
marquée par la généralisation du
salariat, l'intégration de populations
immigrées, le développement du travail
féminin, la tertiarisation, le raccourcissement
de la vie active.
Robert Castel parle de société
salariale pour définir cette époque
qui débute dans les années 1960. Le
travail stable était complété par
des avantages en terme de statut social et aussi de
protection par l'État providence.
Avec la crise et le développement d'un chômage structurel de masse, les frontières entre chômage, emploi, inactivité, formation sont de plus en plus floues. Les « formes particulières d'emploi » ou « emplois atypiques » (CDD, intérim, stages...) s'imposent en raison de l'impératif de flexibilité, sous toutes ses formes :
- la flexibilité quantitative : c'est la quantité de main-d'œuvre qui va servir de variable d'ajustement. Cela peut se faire de manière interne (volume d'heures, « annualisation » du temps de travail...) ou externe (recours aux emploi précaires CDD, intérim...),
- la flexibilité qualitative (ou fonctionnelle) : c'est l'organisation de la production qui va être impactée (flexibilité des ateliers, travail posté...) ou la qualification de la main-d'œuvre (formation des salariés),
- la flexibilité des rémunérations : le but est de motiver les salariés par exemple sous forme de primes, participation aux bénéfices, etc.
Dans tous les cas l'entreprise cherche à diminuer ses coûts de production en adaptant de manière rationnelle la quantité ou la qualité du travail utilisé.
Les emplois précaires représentent
aujourd'hui la majorité des créations
d'emplois, et permettent de réduire sensiblement
le chômage, mais ne permettent pas toujours
l'intégration sociale du salarié.
Aucune catégorie sociale n'est
épargnée par ce phénomène.
Il est peu probable que l'on assiste avant longtemps
à la « fin du travail »,
mais il est indéniable que la
société salariale, qui associait emplois
stables, revenus en progression et intégration
sociale dans l'entreprise et dans la
société, est remise en cause.
Les conséquences sociales de ces emplois sont
nombreuses : augmentation de la pauvreté et de
l'exclusion chez les salariés («
travailleurs pauvres »), difficulté
à trouver un emploi stable (segmentation du
marché du travail) ou encore la
dévalorisation du statut, le manque de
reconnaissance et de confiance en soi...
Il y a une forte augmentation de ces emplois depuis la
fin des années 1980, le taux des emplois
précaires dans la population active est
passé de 5 à 12% entre 1980 et 2012. La
majorité de ces emplois sont des CDD (7,5
%) et des emplois intérimaires (1,7 %).
Le diplôme demeure le principal
critère de qualification et un atout
décisif dans la recherche d'emploi. Mais les
employeurs prennent aussi en compte les
compétences acquises au sens large, et en
définitive
l'« employabilité »
immédiate des salariés, qui doivent
s'adapter à de nombreuses contraintes :
horaires, délais, auto-formation...
Ainsi, se superposent les emplois
qualifiés plutôt favorisés,
même s'ils peuvent connaître des
périodes de reconversion ou de chômage
frictionnel ; les emplois précaires
où les salariés
« vulnérables »
connaissent un chômage répétitif,
enfin, les individus non qualifiés ou
marqués par des handicaps sociaux, qui subissent
un chômage d'exclusion, associé
à la
« désaffiliation » et la
« disqualification »
sociales.
On parle de dualisme (ou de segmentation) du
marché du travail pour parler de la
séparation entre le marché primaire
(emplois stables) et le marché secondaire
(emplois précaires). La frontière entre
ces deux marchés est de plus en plus difficile
à franchir évidemment lorsque l'individu
cherche à passer du marché secondaire au
marché primaire. La précarité est
une situation durable et un passage quasi obligatoire
pour une majorité de jeunes qui rentrent sur le
marché du travail.
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