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La Chine s'affirme dans le concert des Nations (1949-1989)

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Objectif
  • Connaître les politiques mises en place de 1949 à 1989 pour que la Chine s'affirme sur la scène internationale.
Points clés
  • Mao et le Parti communiste chinois, au pouvoir à partir de 1949, refont de la Chine un État souverain indépendant.
  • D’abord dans l’orbite de l’URSS, la République populaire de Chine rompt avec elle au début des années 1960 et se présente comme le chef de file du Tiers Monde pour s’affirmer sur la scène internationale.
  • Sous Deng Xiaoping, successeur de Mao, la Chine ouvre son économie aux investissements étrangers pour lancer son envol et devenir une puissance mondiale.
1. Une affirmation territoriale contrariée
a. Taïwan, l’autre Chine

À l’issue de la guerre civile chinoise de 1949, la sécession est actée :

  • La République populaire de Chine (RPC) de Mao s’est constituée en tant que nation souveraine ;
  • Taiwan, refuge des nationalistes de Chiang Kai-Chek, se revendique comme l’unique Chine et proclame la République de Chine dans l’esprit de la révolution de 1911.

À partir de 1949, Taïwan devient l’objet d’une politique très claire pour la République Populaire de Chine puisqu’elle souhaite récupérer ce territoire non libéré.

Cette question a des conséquences considérables sur la place de la Chine dans le monde. Les États-Unis font en effet du statut de Taïwan une priorité à partir de la Guerre de Corée. Ils participent jusqu’en 1971 au maintien de Taïwan – une digue essentielle de leur containment – comme seul représentant de la Chine à l’ONU.

En 1971, Taïwan est exclu de l’ONU dans le cadre du rapprochement sino-américain. Les États occidentaux se rapprochent de Pékin et en 1978, Washington reconnaît Pékin comme l’unique Chine.

En 1981, Pékin propose à Taïwan la formule « Un État, deux systèmes », qui prévoit que Taïwan soit rattaché à la Chine, avec un statut d’autonomie. Taïwan refuse et mise sur l’économie pour garantir son intégrité.

RPC : République populaire de Chine. Mao, arrivé au pouvoir en 1949, fonde un État totalitaire (Parti unique, culte de la personnalité, etc.) communiste, dans un premier temps aligné sur Moscou.
Containment : (« endiguement » en français) doctrine portée par le président américain Truman. Il s’agit de construire des digues pour contenir l’expansion communiste, en aidant financièrement des alliés capitalistes dont l’ensemble forment le bloc occidental.

 

b. Le cas de Hong Kong

Hong Kong est un cas particulier. En effet, cette Colonie britannique occupée par les Japonais entre 1941 et 1945 n’est pas à proprement parler revendiquée par la RPC, qui ne cherche pas à l’occuper en 1949.

La Chine est alors occupée à consolider son pouvoir et à reprendre le contrôle des territoires du Nord, longtemps dominés par des seigneurs de guerre. Mao n’a pas les moyens de se heurter directement aux intérêts occidentaux. Hong Kong est un port colonial de commerce sous la responsabilité d’un gouverneur britannique. C’est aussi une base de la 7e flotte américaine.

À la fin des années 1970 et dans les années 1980, les Chinois et les Britanniques négocient la rétrocession de l’île, devenue coûteuse pour l’Angleterre. En 1984, un accord est signé, prévoyant la rétrocession pour 1997, mais garantissant la nature capitaliste du pays selon le système « Un État, deux systèmes ».

Rétrocession : Acte consistant, de la part de l'acquéreur d'un bien, à en transférer à nouveau la propriété à celui dont il l'avait acquis.
c. Le cas de Macao

Macao est un territoire administré par le Portugal jusqu’au début des années 1960. Il faut attendre 1974 et la Révolution des Œillets au Portugal pour que la question du statut de Macao soit posée.

La RPC ne veut pas reprendre la souveraineté sur ce territoire de façon prématurée et préfère régler la question de Hong Kong avant. C'est pourquoi il faut attendre 1987 pour qu’un accord sino-portugais sur la rétrocession de Macao soit signé. Celle-ci est prévue en 1999.

2. Une affirmation régionale contestée
a. Une ingérence aux résultats mitigés

Entre 1949 et 1989, La Chine entretient des relations difficiles avec les deux Corées. Si elle soutient militairement la Corée du Nord lors de la Guerre de Corée en 1950-1951, en y envoyant une armée de « volontaires », elle le paie très cher sur la scène internationale. En outre, malgré l’orientation du régime de la Corée du Nord et de bonnes relations jusqu’en 1964, les relations se tendent et la Corée du Nord se rapproche de Moscou.

À partir de 1971, la politique de normalisation entre la Chine et les États-Unis fait craindre à la Corée du Nord pour sa sécurité. Dans les années 1980, la RPC se rapproche de la Corée du Sud dans le cadre de son ouverture économique. Elle propose que les deux pays entrent de concert à l’ONU en 1991.

Normalisation : Retour à une situation normale, au besoin par la force, après une période d'agitation, de troubles.

La Chine s’affirme comme un acteur régional dans la crise indochinoise. De 1950 à 1956, elle est l’alliée du Vietnam-Nord en lutte contre la présence française. En 1954, la France se retire d’Indochine. Lors de la conférence de Genève qui doit mettre fin au conflit, la Chine use de toute son influence pour pousser les indépendantistes à accepter des solutions modérées. La Chine apparaît alors comme une nation avec laquelle il est possible de négocier, et même incontournable sur les questions asiatiques. Cette conférence marque son entrée dans le concert des Nations.

Toutefois, dans les années 1960 et 1970, la politique de la Chine dans cette région se solde par des échecs diplomatiques et militaires retentissants, avec la création et le maintien de régimes pro-soviétiques. La Chine conteste le leadership de l’URSS : elle soutient au Cambodge de Pol Pot et son régime des Khmers rouges, tandis que l’URSS soutient le Vietnam.

Les années 1975-79 sont désastreuses pour le Cambodge. Les Khmers rouges y accomplissant un génocide causant la mort d’1,7 millions de personnes, avant d’être renversés par l’armée vietnamienne. La Chine déclenche une opération punitive sur le Vietnam en 1979 pour démontrer que l’URSS ne peut pas protéger son allié. Le sommet sino-soviétique de 1989 permet d’amorcer le règlement des conflits mais il faut attendre 1992 pour que l’ONU mette en œuvre un processus de paix, avec des casques bleus chinois.

b. Des relations de méfiance avec les pays d'Asie du sud-est et le Japon
Asie du Sud-Est

Les relations avec les autres pays d’Asie sont marquées du sceau de la méfiance : la Thaïlande, les Philippines, le Vietnam sud, le Laos et la Malaisie continuent de reconnaître Taïwan.

En 1967, l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande fondent l’ASEAN (Association des Nations du Sud-Est Asiatique).
D’abord méfiante, la Chine s’en rapproche au point de signer en 1974 et 1975 des accords dans lesquels la République Populaire de Chine s’engage à ne pas aider les Partis Communistes des pays membres au nom de la non-ingérence. À la fin des années 1980, la RPC parvient enfin à nouer des relations diplomatiques avec l’Indonésie, Singapour et Brunei (1991).

Ingérence : Intervention d’un État dans les affaires intérieures dans autre État.
ASEAN : (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) association créée en 1967 par les Philippines, l’Indonésie, Singapour, la Thaïlande et la Malaisie, pays non communistes soucieux de promouvoir leur coopération économique, auxquels se sont joints Bruneï (1984), le Vietnam (1995), la Birmanie et le Laos (1997).
Japon

Le Japon constitue un cas à part. En effet, les relations diplomatiques entre la Chine et le Japon sont inexistantes jusqu’en 1972, car la République Populaire de Chine s’est pour ainsi dire constituée sur la lutte contre l’envahisseur japonais.

Les relations avec Tokyo se normalisent au début des années 1970. Les Japonais reconnaissent que la RPC est la seule Chine, au détriment de Taïwan.

Un traité de paix et d’amitié est signé en 1978 sous l’impulsion de Deng Xiaoping. C’est le premier traité d’amitié signé par la RPC avec un État occidentalisé.

Dans les années 1980, la RPC est prise entre deux feux : tirer profit du dynamisme économique japonais et limiter son influence, notamment sur le plan militaire. Les événements de 1989 en Chine tendent considérablement les relations mais au bout de quelques mois, les visites de Jiang Zemin à Tokyo et de l’empereur Akihito à Pékin apaisent les tensions.

c. Un antagonisme durable avec l'Inde

L’Inde reconnaît la RPC en 1950, malgré des divergences de fond, notamment sur la question du Tibet. L’Inde permet en outre à la RPC de faire une entrée remarquée sur la scène internationale en la faisant inviter à la conférence de Bandung, en 1955.

Cependant, la question du Tibet n’est pas réglée et les incidents à la frontière sino-indienne dégénèrent en conflit armé en 1962.

La Chine prend le dessus militairement, mais propose une issue diplomatique et parvient à obtenir le soutien de l’opinion internationale. Toutefois, les négociations qui suivent ne permettent pas de régler le conflit et l’Inde garde une rancœur pour le voisin chinois, qui l’a ridiculisée.

La RPC développe même des relations avec le Pakistan contre l’Inde. Il faut attendre l’occupation soviétique en Afghanistan pour que les deux pays, soucieux de l’intégrité de leurs frontières, se rapprochent timidement.

3. Une affirmation mondiale reconnue et crainte
a. Un État souverain reconnu

Lorsque la République Populaire de Chine est proclamée le 1er octobre 1949, elle fait partie intégrante du camp socialiste. Son alliance avec l’URSS est alors vitale, tant sur le plan militaire que sur les plans diplomatique ou économique.

Un traité d’alliance signé en 1950 prévoit une clause défensive contre le Japon.

Dans les années 1950, les relations se tendent considérablement entre les deux États. Pékin manifeste du ressentiment car l’aide soviétique – insuffisante sur les plans militaire et économique – maintient la Chine dans une situation de dépendance.

À la conférence de Bandung, où l’URSS n’est pas invitée, la RPC s’affirme comme socialiste et indépendante. Dès lors, les autorités chinoises et soviétiques divergent publiquement sur de nombreux sujets au point que Pékin refuse de signer le Pacte de Varsovie et que Mao critique ouvertement la politique de déstalinisation menée par Khrouchtchev.

De fait, dans les années 1960, Pékin se rapproche des capitales occidentales :

  • En 1962, la Chine reconnaît ;
  • En 1964, la France reconnaît la Chine ;
  • En 1971, Nixon amorce la normalisation des relations américaines avec la Chine et visite le pays en 1972 ;
  • Le 25 octobre 1972, l’ONU reconnaît la RPC comme État et entre en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité, en lieu et place de Taïwan.

Dans les années qui suivent, les états occidentaux nouent des relations diplomatiques avec la Chine.

En 1985, l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev à la tête de l’URSS conduit à un rapprochement sino-soviétique très rapide :

  • en juillet 1985, les deux pays signent un accord commercial ;
  • en 1987, l’URSS démantèle les missiles soviétiques pointés sur la Chine ;
  • en 1989, un sommet sino-soviétique à Pékin permet même de renouer les relations diplomatiques.
Pacte de Varsovie : organisation militaire construite à l’initiative de Khrouchtchev en 1955 pour former le pendant de l’OTAN, qui cimente le bloc occidental. Le Pacte de Varsovie regroupe les États satellites de l’Europe de l’Est et devient un instrument de domination supplémentaire pour l’URSS.
b. Une influence encore limitée

En 1949, les contacts entre la Chine et l’Amérique du Sud sont quasiment nuls. La conférence de Bandung fait apparaître des similitudes avec les Partis communistes sud-américains. Mao reçoit des délégations en 1959.

Dans les années 1970, Pékin abandonne sa politique étrangère tiers-mondiste pour une politique plus pragmatique visant à contrer Taïwan en obtenant la reconnaissance du plus grand nombre d’États, et à contrecarrer l’influence soviétique.

De 1970 à 1977, 11 États reconnaissent la RPC dont le Brésil, l’Argentine et le Mexique. Cette offensive diplomatique se double d’un développement des relations économiques qui permet aux pays d’Amérique du Sud de s’affranchir de la tutelle américaine : les échanges passent de 75 à 90 millions de dollars entre 1970 et 1977. En 1989, ils sont de 2,9 milliards de dollars.

Dans les années 1980, la RPC apporte son soutien aux pays sud-américains. Pékin cherche à s’implanter en achetant des entreprises et multiplie les accords scientifiques et techniques (accords avec le Brésil sur la fabrication et le lancement de satellites).

Longtemps, l’Afrique reste sous la domination franco-anglaise. Peu représentés à la conférence de Bandung, il est difficile pour la Chine de nouer des liens avec les États africains seront présents à la conférence de Bandung. Les guerres d’indépendance permettent à la Chine de prendre pied en Afrique du Nord notamment avec le soutien au FLN en Algérie mais Alger préfère Moscou.

En Afrique subsaharienne, Pékin multiplie les contacts et les aides, notamment à la Guinée de Sékou Touré. Mais les résultats restent modestes et Zhou Enlai entreprend une vaste tournée de dix pays en 1963 et 1964.

La révolution culturelle limite toutefois considérablement l’influence chinoise car les États africains en quête de stabilité n’apprécient pas les menées révolutionnaires chinoises sur leur territoire. La présence soviétique reste très largement prédominante.

Après une période d’activisme en Afrique dans les années 1970, les années 1980 voient la Chine se concentrer davantage sur le développement économique et chercher à attirer les investissements occidentaux.

Révolution culturelle : mouvement anti-élite lancé à partir de 1966, dont Mao profite pour reprendre pleinement le pouvoir. Après l’échec du « Grand bond en avant » et la famine qu’il a causé au début des années 1960, il a été écarté, même si on maintenait le culte de sa personne. Mao s’appuie sur des jeunes fanatisés, les « Gardes rouges », puis une fois de retour au pouvoir se retourne contre la jeunesse pour la mettre au pas.
c. Une ouverture à l'économie mondiale

Avec l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir, la diplomatie chinoise se met au service de l’ouverture et du développement économique à partir de 1979 :

  • en 1980, les premières ZES (Zones Économiques Spéciales) sont créées en Chine pour attirer les capitaux étrangers ;
  • en 1984 et 1990, ce dispositif est étendu. Parallèlement, la RPC entre au FMI en 1979 et en tant que membre observateur du GATT (l’actuelle OMC) en 1983. Les liens économiques se renforcent avec les pays occidentaux : la première usine occidentale (Volkswagen) est inaugurée en 1984 en Chine ;
  • en 1985, Pékin commande à la France sa première centrale nucléaire.

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