Les deux septennats de François Mitterrand : 1981-1995
Dans l’élan du résultat présidentiel, une « marée rose » s’empare de l’Assemblée nationale en juin. La gauche y est très largement majoritaire. Trois ministres communistes entrent au gouvernement. Pierre Mauroy devient Premier ministre.
C’est le temps des grandes réformes :
• nationalisations (36 banques d’affaires ; 5 grands groupes industriels),
• retraite à 60 ans,
• baisse de la durée du travail à 39 h,
• augmentation du SMIC,
• cinquième semaine de congés payés,
• impôt sur les grandes fortunes,
• création des radios libres,
• abolition de la peine de mort (combat pour lequel Robert Badinter, garde des sceaux, s’illustra), …
Pierre Mauroy décide alors de changer de cap avec un plan de rigueur. Les prix et salaires sont bloqués en juin 1982 mais cette politique d’austérité est à la fois inefficace et impopulaire. Elle est vécue par les électeurs de gauche comme une trahison des promesses présidentielles.
La gauche est sanctionnée ainsi aux scrutins suivants par un recul des voix. Deux dossiers contribuent à accentuer la crise de confiance : le plan de restructuration industrielle et surtout la loi Savary de 1984 (cherchant à unifier l’enseignement public et privé). Le 24 juin 1983, après une manifestation réunissant plus d’un million de manifestants pour la défense de l’enseignement privé, le gouvernement de Pierre Mauroy démissionne.
Son arrivée entraîne toutefois le départ des ministres communistes inquiets d’une dérive « droitière ». Il veut travailler à « la modernisation du pays et au rassemblement des Français ». L’inflation est contenue à 5 % et le franc se stabilise.
Face à une défaite annoncée aux législatives de 1986, François Mitterrand décide de changer le mode de scrutin en choisissant le scrutin proportionnel. Cela ne suffit pas à éviter le revers électoral (le PS recueillant 38 % des sièges). La droite, et surtout le RPR, emporte les élections. Le Front National, bénéficiant du scrutin proportionnel et fort de 10 % des voix, obtient 32 députés. Ce parti d’extrême-droite a prospéré sur la situation économique difficile du pays.
Cette cohabitation qui n’est pas prévue explicitement dans la Constitution, représente donc une situation inédite. Si la gestion du pays revient au Premier ministre et à son gouvernement, le président conserve ses « domaines réservés » (en politique étrangère surtout).
Face à ces critiques, le président conserve une bonne image dans l’opinion, se posant en garant d’une France unie et refusant de signer des ordonnances sociales qu’il réprouve. La cohabitation semble donc tourner à son avantage.
Aux élections présidentielles de 1988, François Mitterrand se représente en s’appuyant sur la « génération Mitterrand » ; face à lui, la droite aligne deux candidats : Raymond Barre pour l’UDF et le Premier ministre, Jacques Chirac, pour le RPR. Avec 54 % des suffrages, Mitterrand est réélu pour un nouveau septennat.
Michel Rocard souhaite s’ouvrir vers la société civile et négocier pour éviter les conflits. Il fait voter le RMI (Revenu Minimum d’Insertion) et la CSG (Contribution Sociale Généralisée), parvient à un règlement de la crise en Nouvelle-Calédonie mais face à l’agitation dans le pays (lycéens, banlieues) et à l’opposition politique (y compris dans son propre camp), il est mis en difficulté.
Edith Cresson est remplacée par Pierre Bérégovoy, ouvrier à l’origine et anciennement ministre de l’Economie et des Finances. Malgré une certaine popularité, il n’arrive pas à enrayer la montée du chômage (en 1993, le seuil des 3 millions de chômeurs est franchi). De plus, il doit faire face au discrédit de l’action politique qui se manifeste par une abstention croissante à chaque scrutin.
Les affaires politico-financières qui sont mises à jour dans les années 80 se multiplient. En particulier, celle du sang contaminé en 1992 nuit considérablement à l’image des hommes politiques.
Edouard Balladur voit sa popularité s’effriter lors de sa tentative de « contrat jeune », le CIP, qui met de nombreux jeunes dans la rue. Il cherche toutefois à éviter des réformes trop impopulaires dans la perspective d’une candidature à la présidence en 1995.
François Mitterrand, malade, a annoncé qu’il ne se représenterait pas. Le parti socialiste, après un vote interne, décide de soutenir Lionel Jospin.
François Mitterrand est le seul président de la Ve République à avoir accompli deux mandats. En 1981, porté par un réel enthousiasme, il parvient au pouvoir et de nombreuses réformes sont accomplies. Mais face aux difficultés économiques, Pierre Mauroy doit opérer le tournant de la rigueur. Ce revirement, vécu comme une trahison par les électeurs ainsi que la situation économique et sociale entraînent la victoire de la droite en 1986. François Mitterrand restant au pouvoir, une cohabitation se met en place avec Jacques Chirac. Réélu en 1988, le président est toutefois confronté à l’usure du pouvoir qui se manifeste par trois Premiers ministres en 5 ans et une nouvelle cohabitation en 1993.

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