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La crise des missiles de Cuba

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1. Un contexte de tension accrue
a. Cuba : un quasi-protectorat américain passe au communisme
A la suite de l’intervention américaine dans la guerre hispano-cubaine, en 1898, Cuba est durablement entrée dans la zone d’influence directe des Etats-Unis, faisant figure de quasi-protectorat américain. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis y ont installé un régime dictatorial, dirigé par Batista, fortement corrompu et très lié à la mafia américaine qui détient là d’importants intérêts. En 1959, la situation cubaine change radicalement avec le triomphe des guérilleros de Fidel Castro. Ceux-ci prennent en effet La Havane, capitale de l’île, au terme d’une lutte de trois années.

Castro, jeune avocat nationaliste, est très vite rejeté par les Etats-Unis. Au départ, tout juste marqué par une légère influence marxiste, Castro souhaite seulement une plus grande indépendance de son pays à l’égard des Etats-Unis, avec lesquels il n’envisage toutefois pas de rompre. Mais ses décisions sociales et économiques lèsent d’importants intérêts américains. C’est le cas dans le secteur du tourisme, fortement marqué par l’influence de la mafia américaine, mais aussi dans le domaine agricole, largement dominé par des firmes américaines qui exploitent les plantations de l’île.

Aussi les responsables politiques américains se montrent-ils intransigeants à son égard et, faute d’obtenir de leur part des concessions, Castro se tourne vers l’Union soviétique tandis que la CIA américaine apporte son aide aux anti-castristes. En 1960, Cuba passe toute une série d’accords commerciaux avec l’Union soviétique et annonce la nationalisation des intérêts américains sur son territoire. Les Etats-Unis mettent alors Cuba sous embargo commercial et financier. L’Union soviétique annonce alors son intention de défendre l’île contre toute agression extérieure. L’année suivante, en 1961, une tentative d’invasion de l’île par les forces anti-castristes soutenus en sous-main par les services secrets américains tourne au désastre et à l’humiliation pour les Etats-Unis. C’est l’échec du débarquement de la baie des Cochons.

b. Une rivalité accrue entre les deux superpuissances
Au début des années 1960, malgré le climat de coexistence pacifique qui s’est instauré entre les deux superpuissances, des contentieux subsistent entre Union soviétique et Etats-Unis. Par ailleurs, les responsables soviétiques estiment avoir atteint la parité avec les Etats-Unis et s’enhardissent sur le plan international. En effet, depuis 1949 (première bombe A soviétique) et 1953 (première bombe H soviétique), les Etats-Unis n’ont plus le monopole nucléaire. Depuis le lancement du premier Spoutnik (1957), l’Union soviétique a acquis de réelles compétences dans le domaine spatial, encore balbutiant, qu’elle semble dominer.
Ces compétences sont directement utilisables dans le domaine militaire avec la mise au point de fusées capables de porter l’arme nucléaire. Il ne suffit pas en effet de détenir l’arme nucléaire, il faut aussi avoir la capacité de la transporter chez l’adversaire. A la différence des Etats-Unis, l’Union soviétique ne dispose pas, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, d’une maîtrise du secteur aérien. Les responsables soviétiques ont donc beaucoup misé sur la maîtrise du secteur spatial pour disposer de cette capacité à transporter des ogives nucléaires au cœur du territoire adverse. Au début des années 1960, les Etats-Unis conservent donc une supériorité stratégique mais ont perdu un avantage comparatif en ce domaine. Cela est d’autant plus important qu’apparaît également un autre pôle de l’arme nucléaire : le sous-marin lanceur d’engins. Or, sur cette nouvelle technologie, Américains et Soviétiques sont à peu près à parité.
2. La diplomatie du bord du gouffre
a. La dramatisation de la crise
La crise débute le 14 octobre 1962 lorsque des avions espions américains volant à très haute altitude au-dessus du territoire cubain photographient des rampes de lancement en cours d’installation, destinées à recevoir des missiles balistiques à moyenne portée (IRBM). Mis au courant deux jours après, le président Kennedy apprend en même temps que des cargos soviétiques font route vers Cuba, transportant des fusées nucléaires ainsi que du matériel militaire.

A vrai dire, l’éventuelle mise en place de ces matériels ne changerait pas fondamentalement le rapport de forces entre les deux superpuissances. Les Etats-Unis conservent un réel avantage stratégique avec des forces nucléaires plus performantes et plus facilement déployables. Mais sur le plan psychologique, une telle mise en place serait désastreuse : la portée de ces missiles IRBM leur permettrait, depuis Cuba, d’atteindre une bonne partie du territoire américain, notamment la côte est, et au premier chef, la Floride. Et surtout, ce déploiement serait fait en violation totale des engagements de non-dissémination de l’arme nucléaire pris par les deux superpuissances. L’Union soviétique prétend, elle, que ces armes sont strictement défensives et destinées à prémunir Cuba de toute intervention comparable à celle de la baie des Cochons.

Le 22 octobre, dans un discours télévisé, Kennedy annonce qu’il fait interdiction aux navires soviétiques de débarquer du matériel militaire à Cuba et que tout lancement de missile depuis Cuba contre quel que pays que ce soit serait interprété comme un acte de guerre contre les Etats-Unis et entraînerait immédiatement une riposte nucléaire. Kennedy a choisi la voie de la diplomatie du bord du gouffre : il explique ainsi à ses concitoyens que l’Amérique ne veut pas la guerre mais qu’elle est prête à la faire si la menace devient plus pressante. L’opinion publique américaine approuve massivement cette politique qui reçoit également un soutien massif des Alliés européens.

b. Un heureux dénouement
En fait, Kennedy a choisi la voie du bras de fer mais en veillant à ne pas faire perdre la face aux Soviétique, tout particulièrement à Khrouchtchev. Le choix d’une intervention télévisée pour annoncer les mesures prises peut d’ailleurs s’expliquer ainsi : dans une situation d’urgence, il n’existe alors aucun moyen de contact direct entre les deux responsables des deux superpuissances, hormis les voies diplomatiques officielles qui sont d’une certaine lenteur. Or – et c’est le moment où l’on en prend conscience – de telles situations sont des situations d’urgence où le contact doit être direct et immédiat.
En intervenant à la télévision, Kennedy s’est donc donné un moyen de délivrer rapidement et relativement directement son message à Khrouchtchev, tout en lui laissant un peu plus de temps pour prendre une décision. Finalement, le 28 octobre 1962, Khrouchtchev annonce que les cargos soviétiques font demi-tour. En échange, les Etats-Unis acceptent de lever le blocus de l’île et promettent de ne pas l’envahir ou de ne pas soutenir une éventuelle tentative d’invasion. La crise s’interrompt alors.
Kennedy obtient là un réel succès personnel et jouit alors d’un considérable prestige international. Khrouchtchev – dont les motifs sont toujours assez obscurs – essuie au contraire un échec personnel, échec qui nourrit la contestation interne en Union soviétique contre lui.
L’essentiel

En 1962, pendant quelques jours, le monde semble au bord de la guerre entre les deux superpuissances. Née du passage pour Cuba d’une dépendance à l’égard de l’empire américain au communisme, la crise des missiles de Cuba marque une rupture dans le cours de la Guerre froide avec la prise de conscience des risques de conflit nucléaire entre les deux Grands.

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