Les indépendances en Asie
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1. Entre paix et guerre : les
décolonisations indienne et indonésienne
a. L'Inde : les illusions d'une
décolonisation réussie
En 1947, la plus grande possession coloniale
britannique, l'Inde, accède à
l'indépendance. C'est l'aboutissement d'un
long processus qui a débuté avant le second
conflit mondial. C'est dans les années 1920, en
effet, que s'est développé le mouvement
nationaliste indien, largement marqué par la
personnalité de Gandhi. En 1945, au moment
du retour à la paix, les responsables
britanniques, qui ont pu avant-guerre mesurer
l'inutilité de la répression, ont
décidé à renoncer à leur
souveraineté sur l'Inde.
Un obstacle de taille surgit sous la forme de l'hostilité entre hindous et musulmans, les premiers voulant maintenir l'unité indienne, les seconds souhaitant la constitution d'un État musulman. Deux années sont nécessaires pour que les Britanniques parviennent à faire accepter la partition de l'Inde en deux États : l'Union indienne majoritairement hindouiste et le Pakistan musulman (lui-même divisé en deux parties : le Pakistan oriental – futur Bangladesh – et le Pakistan occidental).
Durant des mois, toute une série de troubles opposent les deux communautés, causant des pertes humaines considérables ainsi que de gigantesques transferts de populations. A la suite de l'Inde, toutes les possessions asiatiques du Royaume-Uni acquièrent leur indépendance.
Un obstacle de taille surgit sous la forme de l'hostilité entre hindous et musulmans, les premiers voulant maintenir l'unité indienne, les seconds souhaitant la constitution d'un État musulman. Deux années sont nécessaires pour que les Britanniques parviennent à faire accepter la partition de l'Inde en deux États : l'Union indienne majoritairement hindouiste et le Pakistan musulman (lui-même divisé en deux parties : le Pakistan oriental – futur Bangladesh – et le Pakistan occidental).

Durant des mois, toute une série de troubles opposent les deux communautés, causant des pertes humaines considérables ainsi que de gigantesques transferts de populations. A la suite de l'Inde, toutes les possessions asiatiques du Royaume-Uni acquièrent leur indépendance.
b. L'Indonésie : d'opérations de
police à la guerre
Dès l'effondrement du Japon, avant que les troupes
alliées n'aient le temps de débarquer, les
nationalistes proclament l'indépendance en
Indonésie, le 17 août 1945. Cette
indépendance autoproclamée est
rejetée par les Pays-Bas qui choisissent de s'y
opposer par la force. Mais cette solution n'est pas
facile à mettre en œuvre : comme les autres
pays européens, les Pays-Bas ont été
ravagés durant le conflit et ne disposent plus des
moyens nécessaires à l'envoi d'un corps
expéditionnaire, notamment en matière de
navires de transport. Ce n'est donc qu'en 1946 qu'un
premier corps expéditionnaire atteint
l'Indonésie pour en reprendre le contrôle,
en vain.
En métropole, l'opinion publique bascule tandis que l'ONU et les États-Unis font pression sur le gouvernement néerlandais pour le pousser à négocier. Les Pays-Bas sont contraints à la négociation qui aboutit, en décembre 1949, à un accord donnant la pleine souveraineté à un État fédéral indonésien. Dans un premier temps, ils tentent de maintenir une fragile union avec leur ancienne colonie, notamment sur le plan monétaire et financier. Mais, en 1954, les Indonésiens décident de rompre tout lien avec les Pays-Bas.
En métropole, l'opinion publique bascule tandis que l'ONU et les États-Unis font pression sur le gouvernement néerlandais pour le pousser à négocier. Les Pays-Bas sont contraints à la négociation qui aboutit, en décembre 1949, à un accord donnant la pleine souveraineté à un État fédéral indonésien. Dans un premier temps, ils tentent de maintenir une fragile union avec leur ancienne colonie, notamment sur le plan monétaire et financier. Mais, en 1954, les Indonésiens décident de rompre tout lien avec les Pays-Bas.
2. Entre guerre d'indépendance et conflit de la
Guerre froide : l'Indochine
a. Aux origines du conflit : une
décolonisation manquée
Le départ des Japonais s'accompagne d'une
auto-proclamation de l'indépendance du
Viêt-Nam par le Viêt-minh. L'Indochine
était, avant 1940, une fédération
composée de cinq territoires : la colonie de
Cochinchine, les protectorats d'Annam et du Tonkin, tous
deux peuplés de Vietnamiens et des protectorats du
Laos et du Cambodge.
Le Viêt-Minh détient le Nord du pays, en particulier la région de Hanoi. Dans un premier temps, le général De Gaulle, qui exerce les fonctions de chef du GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) et qui entend restaurer la souveraineté française en Indochine, décide de privilégier le dialogue. Il confie à Sainteny et Leclerc le soin de négocier un accord avec Ho Chi Minh finalement signé le 6 mars 1946. La France reconnaît le Viêt-nam comme un État libre mais membre de la fédération indochinoise soumise à la souveraineté française.
Le haut-commissaire Thierry d'Argenlieu, tenu à l'écart des négociations, décide de ne pas appliquer l'accord. Des troubles sanglants éclatent le 23 novembre 1946 à Haïphong, durant lesquels le croiseur français Suffren bombarde la ville, faisant 6 000 morts. Le Viêt-minh réplique le 19 décembre à Hanoï, en massacrant 200 Européens. C'est la faillite de la solution négociée et le début de la guerre d'Indochine.
Le Viêt-Minh détient le Nord du pays, en particulier la région de Hanoi. Dans un premier temps, le général De Gaulle, qui exerce les fonctions de chef du GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) et qui entend restaurer la souveraineté française en Indochine, décide de privilégier le dialogue. Il confie à Sainteny et Leclerc le soin de négocier un accord avec Ho Chi Minh finalement signé le 6 mars 1946. La France reconnaît le Viêt-nam comme un État libre mais membre de la fédération indochinoise soumise à la souveraineté française.
Le haut-commissaire Thierry d'Argenlieu, tenu à l'écart des négociations, décide de ne pas appliquer l'accord. Des troubles sanglants éclatent le 23 novembre 1946 à Haïphong, durant lesquels le croiseur français Suffren bombarde la ville, faisant 6 000 morts. Le Viêt-minh réplique le 19 décembre à Hanoï, en massacrant 200 Européens. C'est la faillite de la solution négociée et le début de la guerre d'Indochine.
b. L'internationalisation du conflit indochinois
Dans un premier temps, la France mène seule, avec
son armée de métier, une guerre purement
coloniale. Le conflit se déroule en dehors de
toute intervention des deux superpuissances. Mais
l'environnement international change avec la
révolution communiste en Chine (1949) et le
début du conflit coréen (1950). Le
Viêt-minh reçoit l'aide de la Chine
populaire et peut engager dans le conflit des forces
modernes commandées par le
général Giap. Dès lors, la
France reçoit l'aide financière et
matérielle des États-Unis : il ne s'agit
plus seulement de s'opposer à
l'indépendance de l'Indochine, en dehors de toute
association avec la France, mais de pratiquer un nouvel
endiguement de l'avancée communiste.
Mais, en mai 1954, la défaite de Diên Biên Phu montre les limites de l'effort français, d'autant que les États-Unis penchent en faveur d'une solution négociée : la mort de Staline et la fin de la guerre de Corée annoncent une période d'apaisement des relations internationales. En juillet 1954, les accords de Genève sont signés : le Laos et le Cambodge accèdent à l'indépendance. Le Vietnam est divisé par une ligne d'armistice fixée au 17e parallèle, avec le Nord contrôlé par le Viêt-minh et le Sud par les nationalistes non communistes. Des élections générales sont prévues deux ans plus tard, en vue d'une unification du pays. Mais la situation dégénère en un nouveau conflit, la guerre du Vietnam.
Mais, en mai 1954, la défaite de Diên Biên Phu montre les limites de l'effort français, d'autant que les États-Unis penchent en faveur d'une solution négociée : la mort de Staline et la fin de la guerre de Corée annoncent une période d'apaisement des relations internationales. En juillet 1954, les accords de Genève sont signés : le Laos et le Cambodge accèdent à l'indépendance. Le Vietnam est divisé par une ligne d'armistice fixée au 17e parallèle, avec le Nord contrôlé par le Viêt-minh et le Sud par les nationalistes non communistes. Des élections générales sont prévues deux ans plus tard, en vue d'une unification du pays. Mais la situation dégénère en un nouveau conflit, la guerre du Vietnam.
L'essentiel
C'est en Asie que les mouvements nationalistes
remportent leur premier succès au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale. Dans le cadre d'un mouvement
engagé avant le conflit, l'Inde accède ainsi
à l'indépendance. Mais le contexte
international n'est jamais absent : le basculement de
la Chine dans le communisme, en 1949, et l'irruption
de la Guerre froide, transforment le conflit indochinois. De
conflit colonial, il devient un conflit de la Guerre froide.
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