La formation du bloc occidental
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1. L’Europe sous l’aile américaine
a. Dans la dépendance américaine
Le retour à la paix, en 1945, n’interrompt en
fait pas l’aide américaine à l’Europe,
qui existe depuis la loi prêt-bail, décidée
par les Etats-Unis en mars 1941. Dans un premier temps,
après 1945, l’aide américaine se
manifeste sous forme de prêts bilatéraux. Divers
pays européens en bénéficient, pour un
montant total supérieur à 12 milliards de
dollars. A elle seule, la Grande-Bretagne en reçoit
près du tiers. Mais ces prêts sont d’une part
remboursables, d’autre part assortis de conditions sous
forme de contreparties que le pays européen
débiteur doit consentir à l’égard des
Etats-Unis.
Ainsi, la Grande-Bretagne doit, pour obtenir les quelques 3,75 milliards de dollars dont elle a besoin, renoncer progressivement au système de préférence impériale qui était une forme de protectionnisme économique dénoncé par les Etats-Unis. Elle doit également accepter le rétablissement de la convertibilité de la livre, suspendue en contradiction avec les accords de Bretton Woods signés en 1944.
La France, comme contrepartie des 2 milliards de dollars prêtés par les Etats-Unis, accepte d’importer et de projeter chaque année un pourcentage minimum de films américains.
Ainsi, la Grande-Bretagne doit, pour obtenir les quelques 3,75 milliards de dollars dont elle a besoin, renoncer progressivement au système de préférence impériale qui était une forme de protectionnisme économique dénoncé par les Etats-Unis. Elle doit également accepter le rétablissement de la convertibilité de la livre, suspendue en contradiction avec les accords de Bretton Woods signés en 1944.
La France, comme contrepartie des 2 milliards de dollars prêtés par les Etats-Unis, accepte d’importer et de projeter chaque année un pourcentage minimum de films américains.
b. La volonté de faciliter la reconstruction
européenne
Toutefois, cette politique d’aide bilatérale ne
suffit pas. Les économies européennes sont beaucoup
trop faibles pour pouvoir efficacement se redresser. La prise de
conscience par les responsables américains du risque de
voir l’Europe occidentale s’enfoncer durablement dans
la pauvreté, et éventuellement de devenir ainsi une
proie facile à l’expansion communiste, est à
l’origine du plan Marshall. Ce désir de faciliter la
reconstruction européenne est donc largement motivé
par la volonté d’endiguer l’expansion
communiste en Europe.
Il va aussi redonner aux Européens le goût de la coopération. En effet, en subordonnant leur aide à la mise en place d’une instance de coordination, les Etats-Unis s’assurent du rétablissement des bonnes relations intra-européennes. C’est l’OECE, Organisation Européenne de Coopération Economique, créée en avril 1948, pour gérer la répartition des fonds Marshall qui va jouer ce rôle.
Le mois précédent, cinq pays avaient pris une certaine avance : France, Royaume-Uni et Benelux avaient en effet signé le pacte de Bruxelles, créant ainsi une Union occidentale, destinée à resserrer leurs liens dans les domaines culturel, économique mais aussi militaire.
Cette Union occidentale est, l’année suivante, l’inspiratrice du Traité de l’Atlantique nord.
Il va aussi redonner aux Européens le goût de la coopération. En effet, en subordonnant leur aide à la mise en place d’une instance de coordination, les Etats-Unis s’assurent du rétablissement des bonnes relations intra-européennes. C’est l’OECE, Organisation Européenne de Coopération Economique, créée en avril 1948, pour gérer la répartition des fonds Marshall qui va jouer ce rôle.
Le mois précédent, cinq pays avaient pris une certaine avance : France, Royaume-Uni et Benelux avaient en effet signé le pacte de Bruxelles, créant ainsi une Union occidentale, destinée à resserrer leurs liens dans les domaines culturel, économique mais aussi militaire.
Cette Union occidentale est, l’année suivante, l’inspiratrice du Traité de l’Atlantique nord.
2. L’Europe atlantique
a. L’Europe des Six : résolument atlantique
L’aggravation de la Guerre froide fait sentir,
en 1949, la nécessité pour les
Européens de resserrer leurs liens, tant ils sont
directement sous la menace soviétique. Se pose
également la question du retour de l’Allemagne, du
moins de la RFA, sur la scène internationale, retour
à la fois souhaité et redouté par les
Français. C’est de cette crainte et de ce souhait
que va naître l’Europe des Six, mais en
réponse aux souhaits des Etats-Unis. Au
printemps 1950, alors que le plan Marshall se
révèle être un franc succès, les
responsables américains affirment leur volonté de
voir la coopération européenne s’accentuer et
demandent aux Européens d’envisager des initiatives
en ce sens. Hélas, les responsables européens
peinent à trouver des idées.
Toutefois, Jean Monnet, à l’époque haut-commissaire au Plan en France, propose à Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères français, de se faire le porteur d’un projet de Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. Proposée en mai 1950, cette CECA reçoit l’accord du Benelux, de l’Italie et de l’Allemagne. Avec la France, elle forme l’Europe des Six. Organisme supranational, la CECA offre à la France des garanties pour le retour de l’Allemagne sur la scène internationale. Pour les Etats-Unis, elle constitue un pas vers une intégration européenne plus large, le tout dans un cadre résolument libéral et atlantique. Il faut préciser que les principaux acteurs de la mise en place de la CECA, à commencer par Monnet et Schuman en France, mais également Adenauer en Allemagne, sont de fervents démocrates-chrétiens – tout comme les hommes au pouvoir en Italie et au Benelux –, c’est-à-dire résolument opposés au communisme.
Toutefois, Jean Monnet, à l’époque haut-commissaire au Plan en France, propose à Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères français, de se faire le porteur d’un projet de Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier. Proposée en mai 1950, cette CECA reçoit l’accord du Benelux, de l’Italie et de l’Allemagne. Avec la France, elle forme l’Europe des Six. Organisme supranational, la CECA offre à la France des garanties pour le retour de l’Allemagne sur la scène internationale. Pour les Etats-Unis, elle constitue un pas vers une intégration européenne plus large, le tout dans un cadre résolument libéral et atlantique. Il faut préciser que les principaux acteurs de la mise en place de la CECA, à commencer par Monnet et Schuman en France, mais également Adenauer en Allemagne, sont de fervents démocrates-chrétiens – tout comme les hommes au pouvoir en Italie et au Benelux –, c’est-à-dire résolument opposés au communisme.
b. La CED ou l’échec d’une tentative
d’autonomie défensive
Mais la création de la CECA – qui
s’avère une réussite – ne règle
pas un problème majeur, celui du réarmement
allemand. Ce sont les Etats-Unis, inquiets du voisinage du bloc
soviétique, qui soulèvent la question d’un
nécessaire réarmement de l’Allemagne. Cette
question suscite de vives craintes en France notamment.
L’idée d’élaborer une autorité
supra-nationale dans le domaine de la défense, à
l’instar de la CECA naît alors. Ainsi, le 27
mai 1952, les six membres de la CECA signent le
traité de Communauté Européenne de
Défense (CED).
Mais ce traité doit être ratifié par les parlements nationaux. Et il suscite de vives oppositions, notamment chez les communistes italiens et français qui y voient une menace directe contre le bloc soviétique. En 1954 finalement, les parlements français et italien refusent de ratifier le traité et consacrent ainsi l’abandon de toute idée de défense européenne autonome. L’année suivante, le réarmement allemand se fait finalement dans le cadre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ; la coopération militaire envisagée au sein de la CED devient l’apanage de l’OTAN.
Il importe toutefois de considérer que l’OTAN est sous la domination américaine, en particulier parce que ses statuts prévoient que le haut-commandement militaire de l’OTAN revienne obligatoirement à un militaire américain.
Mais ce traité doit être ratifié par les parlements nationaux. Et il suscite de vives oppositions, notamment chez les communistes italiens et français qui y voient une menace directe contre le bloc soviétique. En 1954 finalement, les parlements français et italien refusent de ratifier le traité et consacrent ainsi l’abandon de toute idée de défense européenne autonome. L’année suivante, le réarmement allemand se fait finalement dans le cadre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ; la coopération militaire envisagée au sein de la CED devient l’apanage de l’OTAN.
Il importe toutefois de considérer que l’OTAN est sous la domination américaine, en particulier parce que ses statuts prévoient que le haut-commandement militaire de l’OTAN revienne obligatoirement à un militaire américain.
L’essentiel
Face à la mise en place progressive du bloc soviétique, il apparaît nécessaire aux Etats-Unis de renforcer leurs liens avec les pays européens. On assiste finalement à la formation d’un véritable bloc occidental. L’OTAN y joue un rôle de pièce maîtresse ; les prémices de la construction européenne se font dans le cadre d’une Europe résolument tournée vers une politique atlantiste.
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