Vichy : un régime anti-républicain
Ces deux courants trouvent en la personne de Philippe Pétain (84 ans en 1940) une personnalité susceptible d'incarner leurs espoirs. Celui-ci bénéficie d'une réelle aura dans le pays pour son rôle durant la Première Guerre mondiale. Rentré au gouvernement dans les heures difficiles de mai 1940 à l'appel du président du Conseil Paul Reynaud qui compte sur lui pour galvaniser l'armée et la nation, Pétain se déclare – moins d'un mois plus tard –, le 16 juin en faveur de l'armistice. Reynaud – partisan de la poursuite de la lutte – est mis en minorité et démissionne. Le Président de la République, Albert Lebrun, demande aussitôt à Pétain de former le gouvernement. Pétain reçoit le soutien de Pierre Laval, convaincu que seul un changement de régime peut permettre la régénération de la France.
Telle est la devise du nouveau régime, qui remplace celle de la République (« Liberté, Egalité, fraternité ») et résume à elle seule la Révolution nationale. Celle-ci trouve son inspiration dans les idées de Charles Maurras, avec une certaine nostalgie de la grandeur passée de la France. Il s'agit par un retour aux valeurs du passé, d'un passé très lointain puisque parfois antérieur à la Révolution française, de régénérer la « race » française. Directement mise en œuvre par Pétain, la Révolution nationale entend fonder l'Etat et la société sur les valeurs chrétiennes les plus conservatrices, en marquant, sur le plan économique, une préférence pour les activités pré-industrielles telles que l'artisanat et surtout l'agriculture. La Révolution nationale rejette tout à la fois le capitalisme et le socialisme. Il s'agit aussi d'encadrer la société afin de mieux la contrôler idéologiquement.
Plus grave : désireux de plaire à l'occupant allemand et dans une certaine tradition antisémite, Vichy promulgue dès octobre 1940 un statut restreignant les droits des juifs (statut aggravé en juin 1941). Ceux-ci sont notamment chassés de la fonction publique et interdits d'exercice de certains métiers. Plus tard, ils sont recensés et la France participe à la déportation.
En décembre 1940, Pétain, qui méprise Laval et se méfie de lui, le renvoie – qui l'a pourtant porté au pouvoir en juillet 1940 – et le remplace par Flandin. Laval est même assigné à résidence mais, signe de son importance pour les Allemands et du peu de cas qu'ils font de Pétain et du régime vichyssois, il est délivré de cette assignation sur ordre personnel d'Otto Abetz (représentant d'Hitler en France) qui envoie un groupe d'hommes arme au poing le récupérer à Vichy.
En février 1941, l'étau politique allemand se resserre encore : l'Allemagne exige le renvoi de Flandin. Pétain accepte et le remplace par Darlan qu'il nomme son « dauphin ». Un an plus tard, en avril 1942, les Allemands exigent le retour de Laval. Pétain cède une nouvelle fois. La même année, en novembre, les troupes allemandes envahissent la zone libre à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord.
Dès lors, les principaux hommes forts de Vichy sont des collaborationnistes les plus zélés qui, à l'instar de Pierre Laval, souhaitent la victoire de l'Allemagne et entendent la faciliter.
Le régime de Vichy est incontestablement l'un des moments les plus noirs de l'Histoire de France. Régime réactionnaire, Vichy va également développer une idéologie anti-républicaine : la Révolution nationale. Mais c'est aussi un régime qui va faire de la France un Etat satellite de l'Allemagne.

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