Bilan de la Seconde Guerre mondiale

Le 8 mai 1945 s'achève la guerre la plus meurtrière de l'histoire de l'humanité : 50 millions de morts dont 20 millions de Soviétiques, 11,5 millions de Chinois, 6 millions de Polonais, 5,5 millions d'Allemands et 3 millions de Japonais. Plus de civils que de militaires au total mais la situation est contrastée.
On dénombre des millions de blessés, de femmes et d'hommes traumatisés : outre les blessures physiques, il importe de prendre en compte la souffrance psychique d'un rescapé des camps de la mort, ou celle d'une femme violée par des soldats.

En 1945, 20 millions de personnes sont déplacées, volontairement ou non. 6 millions de Japonais doivent ainsi abandonner les espaces où ils vivaient et rejoindre l'archipel japonais. En Europe, les Allemands qui fuient l'Armée rouge ou quittent les territoires perdus par l'Allemagne sont les principaux concernés. 2 300 000 Polonais sont expulsés de l'URSS.

L'utilisation de la bombe atomique à Hiroshima et à Nagasaki entame la confiance des intellectuels en la science. « N'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur de la taille d'un ballon de football », déclare, horrifié, Albert Camus le 8 août 1945.
La découverte des camps crée un choc. Les nazis avaient programmé et organisé l'extermination systématique des Juifs d'Europe. Le génocide pose la question des responsabilités individuelles et/ou collectives.

Le Japon a été particulièrement touché par les bombardements aériens américains, mais l'Europe est davantage dévastée. Les agriculteurs sont dans l'incapacité de produire autant qu'avant-guerre : le matériel et les bras manquent, le cheptel est souvent anéanti.
Les usines sont parfois endommagées mais le potentiel industriel global est relativement peu diminué (- 20 % en Allemagne) car les usines ont souvent été « enterrées » pendant la guerre.
Le matériel utilisé est, pour la plupart, ancien et les infrastructures de transport (gares, voies de chemin de fer, ponts) sont profondément atteintes. Les communications et les échanges sont donc très difficiles en 1945.

L'usage massif des bombes, de l'artillerie par tous les belligérants a détruit la plupart des villes d'Europe. A l'est, Varsovie, Gdansk, Minsk sont des champs de ruines. La Pologne, l'Ukraine, la Russie sont les plus touchées. En Europe de l'Ouest, les villes britanniques et celles de Normandie (Caen, Le Havre, Rouen) sont à reconstruire.

La situation des pays européens en 1945, même celle des vainqueurs (Royaume-Uni), est trop périlleuse pour qu'ils soient en mesure d'imposer leurs vues. Les Soviétiques et les Américains, désormais à la tête des deux grandes puissances du monde, occupent l'Europe et décident des nouvelles frontières (Yalta).
Les changements territoriaux concernent surtout l'Europe de l'Est : l'URSS s'agrandit (elle obtient l'Est de la Pologne, la Bessarabie, la Carélie) tandis que l'Allemagne est amputée à l'Est. Financièrement ruinée, en partie détruite, l'Europe doit faire face à l'influence des deux Grands dont les ambitions et les projets très vite divergent.