1. Les facteurs de la décolonisation
a. Les élites des peuples colonisés aspirent
à l’indépendance
Dès avant la Seconde Guerre mondiale, une élite
issue des peuples colonisés demande des réformes.
Ces hommes, souvent formés en Europe (l’Indien
Nehru), sont sensibles aux inégalités qui
règnent dans les colonies (partage des terres par exemple)
et reprennent les idées européennes, liberté
et droits de l’homme, pour justifier la contestation.
b. Le contexte international favorise l’accession à
l’indépendance
Le contexte international favorise
l’accélération de cette contestation :
affaiblies par la guerre, les puissances européennes ont
perdu de leur prestige. De plus, la charte de l’Atlantique
(1941) affirme le droit des peuples à choisir leur
gouvernement. Enfin, les deux Grands encouragent les colonies
à manifester leur désir
d’indépendance, notamment pour affaiblir la France
et la Grande-Bretagne.
2. Les phases et les modalités de la
décolonisation : négociations et guerres
a. La décolonisation de l’Asie
La première phase de la décolonisation a lieu
en Asie (1945-1956). Globalement, elle se déroule
pacifiquement par la négociation. L’empire
britannique des Indes, en 1947, est partagé en deux
Etats indépendants : l’Union indienne
(hindouisme) et le Pakistan (islam). La violence accompagne
l’indépendance des Indes néerlandaises
en 1949. C’est une véritable guerre coloniale
qui a lieu en Indochine française.
b. La décolonisation de l’Afrique
La deuxième phase concerne l’Afrique (1956-1975). La
Tunisie et Le Maroc, sans violence, deviennent
indépendants. La France tente en vain, de 1954
à 1962, d’empêcher la création
d’une Algérie indépendante. L’Afrique
noire est décolonisée sans violence sauf dans
quelques cas, le Kenya par exemple. Mais des guerres civiles ont
parfois ensanglanté certains Etats après
l’indépendance comme au Congo belge.
3. Du Tiers Monde aux Tiers Mondes
a. Tiers Monde et non-alignement
L’Inde indépendante joue un rôle majeur dans
la lutte contre le colonialisme : elle dirige en 1955
la conférence de Bandung qui clame le droit des peuples
à l’indépendance et constitue la
première tentative pour former un groupe de pays pauvres
mais influents. En 1961, à Belgrade, une
conférence organisée par l’Inde,
l’Egypte et la Yougoslavie définit la notion de
non-alignement : certains Etats refusent de choisir entre
les deux blocs et rejettent la logique d’affrontement issue
de la Guerre froide. Cette troisième voie est un
échec sur le long terme.
b. Du Tiers Monde aux Tiers Mondes : la diversité des
situations
Dès la conférence de Bandung, le problème du
développement économique est posé. De fait,
chacune des anciennes colonies doit faire face à de
multiples problèmes : explosion démographique,
agriculture archaïque, développement
économique insuffisant. La crise de 1973, en faisant
éclater la dépendance du Nord vis-à-vis
d’un des Sud(s), aggrave en fait la situation des pays les
plus pauvres dont la dette s’alourdit.
Depuis, malgré les crises et les difficultés, les
pays d’Asie connaissent un réel essor
économique, plus satisfaisant qu’en Afrique.
L’essentiel
A partir de 1945, la Grande-Bretagne, la France et les
autres puissances coloniales doivent accepter un des processus
historiques majeurs du XXe siècle :
la décolonisation.
Elle a lieu d’abord en Asie puis en Afrique et
se déroule pacifiquement ou dans le sang. Les nouveaux
pays indépendants, une partie du Tiers Monde, ont
tenté de se regrouper pour avoir un poids dans la vie
politique et économique mondiale. Mais la
variété des situations invite, à la fin du
XXe siècle, à plutôt parler
des Tiers Mondes.