La volonté de mondialisation du modèle américain

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique se veut dépositaire des valeurs universelles (liberté, démocratie, recherche de la paix) qui ont servi dans la lutte contre l'idéologie nazie et qui doivent donc être propagées.
La défense de la cause démocratique permet aux Américains de combattre les régimes totalitaires communistes. Elle affaiblit les anciennes puissances coloniales européennes qui accordent l'indépendance aux peuples colonisés.
Toutefois, si la défense des droits de l'homme est présente dans la politique extérieure américaine, les Etats-Unis se sont longtemps accommodés des régimes dictatoriaux d'Amérique latine qui préservaient les intérêts économiques des firmes étasuniennes.

Garants du libéralisme, le capitalisme et l'économie de marché doivent être diffusés en particulier contre le modèle communiste d'étatisation des moyens de production. Parallèlement, les autorités américaines œuvrent en faveur d'une nouvelle organisation du commerce international pour laquelle le GATT puis l'OMC servent de cadre aux négociations multilatérales qui s'engagent. L'idéal au départ était la libéralisation des échanges (la supériorité de l'économie américaine leur permettait de tirer profit de ce processus).
Aujourd'hui le libéralisme est parfois plus mitigé (subventions à l'agriculture pour vendre les excédents de blé...).

Qu'il s'agisse d'un engagement pris sous l'égide de l'ONU, de l'OTAN ou d'une action « nationale », le potentiel militaire américain sert souvent les besoins de la diplomatie américaine. Les interventions de la Guerre froide (Corée, Vietnam, Cuba) ont permis d'endiguer le communisme. Les opérations militaires des années 1990 renforcent le patriotisme des Américains persuadés de défendre la démocratie contre des dictateurs (en Irak, ou, dans une moindre mesure, dans l'ancienne Yougoslavie).

La prééminence des entreprises américaines dans le domaine des technologies de l'information (AOL-Time Warner) leur permet d'utiliser ces nouveaux supports comme vecteurs de leurs références culturelles (d'où la diffusion à l'échelle mondiale des sitcoms américaines). La puissance et l'internationalisation du complexe agro-industriel permettent de conditionner les habitudes alimentaires des individus au-delà des frontières du pays.
Depuis les démocraties industrialisées d'Europe ou d'Australasie (les plus proches des valeurs américaines) jusqu'à de nombreux PVD d'Asie et d'Amérique latine, les références à la culture américaine se sont étendues malgré de sporadiques vagues d'anti-américanisme qui se confondent bien souvent avec la lutte contre la mondialisation.