Les origines de la crise - Maxicours

Les origines de la crise

1. Les dérèglements du système monétaire international
a. La contestation de la suprématie commerciale américaine
La supériorité commerciale des Etats-Unis commence à être mise en question par les performances des pays européens et du Japon. Leurs reconstructions achevées, ils sont redevenus de grandes puissances industrielles à un moment où la compétitivité industrielle américaine s'essoufflait. Le déficit de la balance américaine des paiements atteint 2 milliards de dollars par an au début des années 1970 : les Etats-Unis prennent l'habitude de plus acheter à l'étranger que de vendre. En 1971, pour la première fois au XXe siècle, les Etats-Unis connaissent un déficit commercial qui s'ajoute au déficit de la balance des paiements – plus grave – que les Etats-Unis connaissent depuis les années 1960 et qui conduit la mécanique monétaire à se gripper.
b. Une mécanique monétaire qui se grippe
Au début des années 1960, la mécanique monétaire mondiale se grippe. En effet, le déficit de la balance des paiements américaine s'accroît tandis que le stock-or américain devient inférieur à l'ensemble des dollars détenus par les pays étrangers, en particulier les pays européens. La convertibilité-or du dollar est devenue une fiction : les Etats-Unis ne sont plus en mesure de rembourser en or l'intégralité des stocks de dollars détenus à l'étranger. Finalement, le président Nixon annonce, en 1971, la fin de la convertibilité du dollar en or, après avoir déjà réduit celle-ci en 1968. C'est la fin du système de Bretton Woods. La décision du président Nixon s'accompagne de surcroît d'une dévaluation du dollar : - 8 % par rapport aux monnaies européennes et même – 16 % par rapport au Deutsch mark et au yen. En 1973, une nouvelle dévaluation du dollar a lieu, baissant encore de 10 % la valeur de la monnaie américaine par rapport à celles des autres pays industrialisés. Ainsi, au début des années 1970, alors que n'a pas encore éclaté le choc pétrolier, le monde est confronté à une crise monétaire et commerciale.
2. Le choc pétrolier
a. 1973 : un tournant
Le déclenchement du conflit israélo-arabe de 1973 intervient dans un contexte économique particulièrement tendu. En effet, aux dérèglements du système monétaire s'ajoute une revendication croissante de la part des pays exportateurs de matières premières – et plus particulièrement de pétrole – quant aux prix de ces matières premières. Les pays arabes exportateurs de pétrole, regroupés au sein de l'OPAEP (Organisation des Pays Arabes Exportateurs de Pétrole), s'inquiètent de l'épuisement envisagé de leurs ressources en hydrocarbures et souhaitent obtenir un prix qui leur permette d'envisager leur survie économique après le pétrole. Après avoir – pour certains d'entre eux – nationalisé leurs productions pétrolières ou renégocié les taxes payées par les compagnies occidentales, la guerre du Kippour et l'attitude américaine leur offrent l'opportunité de faire entendre leur voix économique et politique dans le monde. Pour cela, ils annoncent une série de hausses du prix du pétrole brut (en octobre 1973) et surtout décident la mise en place d'un embargo à l'égard des Etats-Unis et de plusieurs pays européens. Le prix du pétrole flambe, dans certains pays européens, on rationne l'essence.
b. Une importance à relativiser
Malgré tout, l'importance du choc pétrolier de 1973 reste à relativiser. Certes, l'augmentation des prix des hydrocarbures et plus généralement des matières premières n'a pas été sans conséquence sur les économies des pays industrialisés. Mais dans le même temps, elle a solvabilisé les pays producteurs de matières premières en les rendant très riches et en faisant de nombre d'entre eux des clients très appréciés pour les pays industrialisés. Par ailleurs, la nécessité de faire des économies d'énergie a obligé les pays industrialisés à se montrer inventifs et, d'une façon générale, à privilégier les secteurs les moins « gourmands » en énergie et en matières premières. Certains pays particulièrement touchés par la crise énergétique – comme le Japon – ont ainsi connu après le choc pétrolier de 1973 une importante croissance économique. Au total, il semble bien que le choc pétrolier ait plus révélé des faiblesses antérieures et constitué uniquement un déclencheur de la crise.
L'essentiel

Les facteurs explicatifs de la crise apparue dans les années 1970 sont multiples. Il semble difficile de s'accorder à en sélectionner un plus que d'autres. Néanmoins, les dérèglements du système monétaire international sont un bon symptôme des désordres précédant la crise, dont le choc pétrolier fut plus un détonateur qu'une cause.

Vous avez déjà mis une note à ce cours.

Découvrez les autres cours offerts par Maxicours !

Découvrez Maxicours

Comment as-tu trouvé ce cours ?

Évalue ce cours !

 

quote blanc icon

Découvrez Maxicours

Exerce toi en t’abonnant

Des profs en ligne

  • 6 j/7 de 17 h à 20 h
  • Par chat, audio, vidéo
  • Sur les matières principales

Des ressources riches

  • Fiches, vidéos de cours
  • Exercices & corrigés
  • Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques

  • Coach virtuel
  • Quiz interactifs
  • Planning de révision

Des tableaux de bord

  • Suivi de la progression
  • Score d’assiduité
  • Un compte Parent

Inscrivez-vous à notre newsletter !

Votre adresse e-mail sera exclusivement utilisée pour vous envoyer notre newsletter. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment, à travers le lien de désinscription présent dans chaque newsletter. Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, au RGPD n°2016/679 et à la Loi pour une République numérique du 7 octobre 2016, vous disposez du droit d’accès, de rectification, de limitation, d’opposition, de suppression, du droit à la portabilité de vos données, de transmettre des directives sur leur sort en cas de décès. Vous pouvez exercer ces droits en adressant un mail à : contact-donnees@sejer.fr. Vous avez la possibilité de former une réclamation auprès de l’autorité compétente. En savoir plus sur notre politique de confidentialité