Une nouvelle carte politique de l'Europe
Mais ce sont les conférences de Yalta (février 1945) et de Postdam (juin-juillet 1945) qui vont véritablement dessiner la nouvelle carte européenne. Naît ainsi la légende d'un véritable partage du monde.
En réalité, si la conférence de Yalta évoque notamment le sort futur de l'Europe libérée, la Déclaration sur l'Europe libérée faite conjointement par les trois dirigeants alliés (Roosevelt, Staline, Churchill) prévoit la restauration des droits souverains des peuples européens. Néanmoins, se profile la question de l'avenir de l'Allemagne et de celui de la Pologne.
Initialement, les protocoles de Londres ne prévoyaient qu'une occupation bipartite, américaine d'une part et soviétique d'autre part. Ce n'est qu'au cours de l'année 1944 que les deux Grands envisagent d'associer le Royaume-Uni au sort de l'Allemagne. Lors de la conférence de Yalta, Churchill tente d'arracher une zone d'occupation au profit de la France, proposition sur laquelle Roosevelt et Staline sont réservés, voire hostiles. Staline finit pourtant par accepter, à la condition que cette zone d'occupation soit prise sur les zones d'occupation anglo-américaine.
Mais c'est à Postdam que la France est véritablement considérée comme une alliée à part entière en obtenant de faire partie de plein droit du comité allié chargé de diriger l'Allemagne occupée.
Ainsi, on assiste à une véritable « germanisation » de certaines régions conquises par l'Allemagne nazie : les Ardennes par exemple sont déclarées zone interdite et réservées à l'installation de population allemande. Dans les Sudètes, ce sont plusieurs dizaines de milliers de Tchèques qui sont expulsés lors du rattachement de ce territoire au Reich. En Pologne, 3 millions de personnes doivent quitter la partie de Pologne rattachée au Reich pour gagner ce qui devient le Gouvernement général de Pologne, satellite de l'Allemagne.
En Union soviétique, à partir de 1941, Staline fait transférer les populations germaniques de la Volga vers l'est du pays. Lors du retour à la paix, les Allemands des Etats non allemands (Tchécoslovaquie, Pologne, etc.) sont systématiquement expulsés, soit environ 7 millions d'individus. Il convient d'y ajouter 2 millions de Polonais qui doivent quitter les territoires anciennement polonais passés sous contrôle soviétique.
La Seconde Guerre mondiale marque donc le retour de l'Union soviétique au premier plan de la scène européenne, premier plan délaissé par la France et le Royaume-Uni.
La France tout d'abord, occupée et soumise à un régime satellite de l'Allemagne nazie, ne fait plus, en 1945, figure de grande puissance. Certes, elle possède encore un vaste domaine colonial mais celui-ci est déjà en proie à d'importantes contestations nationalistes.
Le Royaume-Uni bénéficie du prestige de son opposition irréductible au régime nazi mais doit composer avec la présence de son allié américain. A l'inverse, en supportant seule le poids du front européen de 1941 à 1944, l'Union soviétique dispose d'une autorité morale considérable. Elle dispose aussi du premier appareil industriel et militaire européen : elle possède incontestablement la force du nombre pour imposer ses vues sur le devenir de l'Europe.
Mais surtout, l'Armée rouge a libéré l'essentiel de l'Europe centrale et orientale et y implante durablement l'influence soviétique. Si Staline s'est engagé, lors de la conférence de Yalta, à faciliter la restauration de la démocratie dans ces territoires, dans les faits, il en va tout autrement. Ainsi, en Yougoslavie, les communistes ont facilité l'élimination des résistants non-communistes par les nazis afin d'éliminer toute opposition politique future. Dans les pays d'Europe centrale, les gouvernements d'union nationale qui se mettent en place au moment de la libération comportent tous des communistes qui détiennent des positions clés où ils agissent de façon à écarter progressivement du pouvoir les non-communistes. En Grèce, en Turquie ou en Iran, la menace communiste se fait également très forte, avec l'existence de mouvements qui tentent de prendre le pouvoir par les armes.
Si, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on n'assiste pas aux spectaculaires bouleversements territoriaux d'après 1918, avec la chute des empires centraux, c'est néanmoins une nouvelle carte politique européenne qui se dessine progressivement ; une carte marquée par une Allemagne occupée et bientôt divisée en deux, à l'image de l'Europe elle-même, empreinte de la toute-puissance soviétique.

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