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Une nouvelle carte politique de l'Europe

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1. Les bouleversements politiques et territoriaux
a. Yalta ou le mythe d'un partage du monde
A la différence de la Première Guerre mondiale, les modifications de frontières européennes restent relativement limitées au lendemain du second conflit mondial. Très tôt durant le conflit, les Alliés envisagent le règlement de la paix à venir au cours des différentes conférences interalliées qui se déroulent à partir de 1943 (conférence de Téhéran et protocoles de Londres).
Mais ce sont les conférences de Yalta (février 1945) et de Postdam (juin-juillet 1945) qui vont véritablement dessiner la nouvelle carte européenne. Naît ainsi la légende d'un véritable partage du monde.
En réalité, si la conférence de Yalta évoque notamment le sort futur de l'Europe libérée, la Déclaration sur l'Europe libérée faite conjointement par les trois dirigeants alliés (Roosevelt, Staline, Churchill) prévoit la restauration des droits souverains des peuples européens. Néanmoins, se profile la question de l'avenir de l'Allemagne et de celui de la Pologne.
b. Le sort de l'Allemagne
Le sort de l'Allemagne est bien sûr au coeur des discussions. Jugée responsable du déclenchement du conflit, les Alliés s'accordent à considérer qu'elle doit être soumise à une occupation militaire et à une dénazification rigoureuse. Ils s'accordent également sur la restitution des territoires conquis par l'Allemagne aux pays qui en ont été privés. C'est ainsi le cas pour l'Alsace et la Lorraine, annexées au Reich. Mais c'est sur les modalités et objectifs de l'occupation que se déchirent les Alliés.
Initialement, les protocoles de Londres ne prévoyaient qu'une occupation bipartite, américaine d'une part et soviétique d'autre part. Ce n'est qu'au cours de l'année 1944 que les deux Grands envisagent d'associer le Royaume-Uni au sort de l'Allemagne. Lors de la conférence de Yalta, Churchill tente d'arracher une zone d'occupation au profit de la France, proposition sur laquelle Roosevelt et Staline sont réservés, voire hostiles. Staline finit pourtant par accepter, à la condition que cette zone d'occupation soit prise sur les zones d'occupation anglo-américaine.
Mais c'est à Postdam que la France est véritablement considérée comme une alliée à part entière en obtenant de faire partie de plein droit du comité allié chargé de diriger l'Allemagne occupée.
c. De gigantesques transferts de population
On estime généralement à 30 millions le nombre de personnes déplacées durant le conflit. Ce sont d'abord les flux de réfugiés qui fuient les combats, tels les Belges ou les Français, en 1940, face à l'avancée des troupes allemandes. Pour certains, cet exode se poursuit durant tout le conflit. Mais d'autres mouvements de populations sont dictés par des décisions politiques ou idéologiques.
Ainsi, on assiste à une véritable « germanisation » de certaines régions conquises par l'Allemagne nazie : les Ardennes par exemple sont déclarées zone interdite et réservées à l'installation de population allemande. Dans les Sudètes, ce sont plusieurs dizaines de milliers de Tchèques qui sont expulsés lors du rattachement de ce territoire au Reich. En Pologne, 3 millions de personnes doivent quitter la partie de Pologne rattachée au Reich pour gagner ce qui devient le Gouvernement général de Pologne, satellite de l'Allemagne.
En Union soviétique, à partir de 1941, Staline fait transférer les populations germaniques de la Volga vers l'est du pays. Lors du retour à la paix, les Allemands des Etats non allemands (Tchécoslovaquie, Pologne, etc.) sont systématiquement expulsés, soit environ 7 millions d'individus. Il convient d'y ajouter 2 millions de Polonais qui doivent quitter les territoires anciennement polonais passés sous contrôle soviétique.
2. Les prémisses de la bipolarisation de l'Europe
a. L'Union soviétique : première puissance européenne
La révolution bolchevique, en 1917, avait globalement isolé la Russie (devenue par la suite l'Union soviétique) du jeu politique européen. Avec un régime proclamant plus ou moins officiellement sa volonté d'étendre la révolution au reste de l'Europe, le pays ne pouvait que devenir le repoussoir des autres pays européens, y compris de ses alliés traditionnels, tout particulièrement la France.
La Seconde Guerre mondiale marque donc le retour de l'Union soviétique au premier plan de la scène européenne, premier plan délaissé par la France et le Royaume-Uni.
La France tout d'abord, occupée et soumise à un régime satellite de l'Allemagne nazie, ne fait plus, en 1945, figure de grande puissance. Certes, elle possède encore un vaste domaine colonial mais celui-ci est déjà en proie à d'importantes contestations nationalistes.
Le Royaume-Uni bénéficie du prestige de son opposition irréductible au régime nazi mais doit composer avec la présence de son allié américain. A l'inverse, en supportant seule le poids du front européen de 1941 à 1944, l'Union soviétique dispose d'une autorité morale considérable. Elle dispose aussi du premier appareil industriel et militaire européen : elle possède incontestablement la force du nombre pour imposer ses vues sur le devenir de l'Europe.
b. Vers une mise en place du bloc soviétique
On assiste, au lendemain de la guerre, à une formidable poussée vers l'ouest de l'Union soviétique. Désireuse de se constituer un véritable glacis territorial protecteur, l'Union soviétique annexe les pays baltes, une partie de la Prusse orientale, la Ruthénie (au détriment de la Tchécoslovaquie) et la Bessarabie (au détriment de la Roumanie), ainsi que la Galicie, la Podolie et la région de Vilno, appartenant toutes à la Pologne. En compensation, cette dernière « glisse » littéralement vers l'ouest au détriment de l'Allemagne qui perd ainsi 100 000 km2. La Silésie, la Poméranie et une partie de la Prusse orientale passent ainsi aux mains de la Pologne. C'en est fait de la volonté de restaurer l'Europe dans ses frontières de 1938. L'Union soviétique efface ainsi le recul territorial qu'elle avait subi au lendemain de la Première Guerre mondiale et récupère des territoires qu'elle n'avait même jamais possédés.

Mais surtout, l'Armée rouge a libéré l'essentiel de l'Europe centrale et orientale et y implante durablement l'influence soviétique. Si Staline s'est engagé, lors de la conférence de Yalta, à faciliter la restauration de la démocratie dans ces territoires, dans les faits, il en va tout autrement. Ainsi, en Yougoslavie, les communistes ont facilité l'élimination des résistants non-communistes par les nazis afin d'éliminer toute opposition politique future. Dans les pays d'Europe centrale, les gouvernements d'union nationale qui se mettent en place au moment de la libération comportent tous des communistes qui détiennent des positions clés où ils agissent de façon à écarter progressivement du pouvoir les non-communistes. En Grèce, en Turquie ou en Iran, la menace communiste se fait également très forte, avec l'existence de mouvements qui tentent de prendre le pouvoir par les armes.

L'essentiel

Si, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on n'assiste pas aux spectaculaires bouleversements territoriaux d'après 1918, avec la chute des empires centraux, c'est néanmoins une nouvelle carte politique européenne qui se dessine progressivement ; une carte marquée par une Allemagne occupée et bientôt divisée en deux, à l'image de l'Europe elle-même, empreinte de la toute-puissance soviétique.

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