Entre immobilisme et mouvement (années 1940-1950)
La baisse du taux de mortalité, et notamment de la mortalité infantile, est une autre cause de la forte croissance démographique de l'après-guerre. Les Français vivent plus longtemps grâce à une meilleure alimentation, aux progrès de la médecine et de l'accès aux soins (création en 1945 de la Sécurité sociale).
Par ailleurs, la croissance de la population se nourrit de l'immigration. La reconstruction économique nécessite en effet un afflux de travailleurs étrangers, venus surtout d'Europe dans un premier temps.
Autre changement significatif, la France s'urbanise. L'exode rural amène entre 1946 et 1975 cinq millions de ruraux dans les villes. Ce sont les villes qui bénéficient surtout de la croissance démographique, ce qui pose dans les années 1940 et 1950 de gros problèmes de logement.
Mais ces transformations ne se font pas sans douleur : la hausse de la productivité a pour conséquence la baisse du nombre des exploitants et des travailleurs agricoles : entre 1954 et 1962, la population active agricole passe de 5,1 millions à 3,9 millions. D'autre part, beaucoup d'exploitants ont dû s'endetter lourdement pour acheter un matériel moderne. De violentes manifestations paysannes éclatent en 1953, signe du malaise naissant du monde des campagnes.
Parallèlement, les conditions de vie dans le monde rural se sont transformées : on y gagne alors en confort (électrification, eau courante), mais la société rurale se désagrège et plonge dans un isolement grandissant. Beaucoup d'écoles de villages et de petits commerces ferment.
Le cinéma bénéficie aussi d'un renouveau, avec les cinéastes de la Nouvelle Vague, comme Truffaut, Godard et Chabrol. Le film de Vadim Et Dieu créa la femme, avec Brigitte Bardot, symbolise l'évolution des mentalités et l'aspiration à une plus grande liberté des moeurs.
Ainsi s'impose peu à peu une culture de masse, comme le montre le lancement du Livre de poche en 1958.
Mais ces innovations apparaissent surtout à la fin des années 1950 et ne doivent pas masquer la persistance de fortes inégalités sociales.
L'Eglise catholique constitue encore dans les années 1940 et 1950 un pilier de la société. On observe même un certain renouveau religieux après la guerre. La création du MRP (Mouvement Républicain Populaire), parti politique d'inspiration démocrate-chrétienne permet l'expression au sein de la République des convictions politiques et morales des catholiques. La pratique populaire parvient encore à se maintenir, et se trouve relayée par le succès du Secours catholique fondé en 1946, par les organisations de jeunesse ou par l'action de l'abbé Pierre en 1954 en faveur des sans-abri.
Malgré cela, l'emprise de l'Eglise est affaiblie par le développement de la contestation des valeurs morales. La morale religieuse s'effrite, les valeurs traditionnelles se trouvent dépassées par la recherche du confort matériel et la volonté de liberté des moeurs dans la jeunesse.
Au lendemain de la guerre, l'économie et la société françaises sortent très affaiblies du conflit. Pourtant, la croissance est relancée dès la fin des années 1940. La société française connaît alors de profonds bouleversements : croissance démographique, urbanisation, transformation du monde rural. Les Français s'engagent vers la modernité et la société de consommation, même si celle-ci reste encore limitée.

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