Entre immobilisme et mouvement (années 1940-1950)
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1. Les profondes transformations de la société
française
a. Le renouveau démographique et l'urbanisation
A partir de 1945, les transformations de la
société se produisent beaucoup plus rapidement que
dans la première moitié du
XXe siècle. Le premier grand changement
est la reprise de la natalité, dès 1942.
Après un pic au lendemain de la guerre, le taux de
natalité se maintient à un haut niveau
jusqu'en 1965 (plus de 18 ?). On peut expliquer ce
baby-boom par les mesures natalistes prises dès 1938,
poursuivies sous Vichy puis à la Libération
(allocations familiales, avantages fiscaux). Mais il prend
également place dans un contexte de renouveau
économique et de valorisation de la famille.
La baisse du taux de mortalité, et notamment de la mortalité infantile, est une autre cause de la forte croissance démographique de l'après-guerre. Les Français vivent plus longtemps grâce à une meilleure alimentation, aux progrès de la médecine et de l'accès aux soins (création en 1945 de la Sécurité sociale).
Par ailleurs, la croissance de la population se nourrit de l'immigration. La reconstruction économique nécessite en effet un afflux de travailleurs étrangers, venus surtout d'Europe dans un premier temps.
Autre changement significatif, la France s'urbanise. L'exode rural amène entre 1946 et 1975 cinq millions de ruraux dans les villes. Ce sont les villes qui bénéficient surtout de la croissance démographique, ce qui pose dans les années 1940 et 1950 de gros problèmes de logement.
La baisse du taux de mortalité, et notamment de la mortalité infantile, est une autre cause de la forte croissance démographique de l'après-guerre. Les Français vivent plus longtemps grâce à une meilleure alimentation, aux progrès de la médecine et de l'accès aux soins (création en 1945 de la Sécurité sociale).
Par ailleurs, la croissance de la population se nourrit de l'immigration. La reconstruction économique nécessite en effet un afflux de travailleurs étrangers, venus surtout d'Europe dans un premier temps.
Autre changement significatif, la France s'urbanise. L'exode rural amène entre 1946 et 1975 cinq millions de ruraux dans les villes. Ce sont les villes qui bénéficient surtout de la croissance démographique, ce qui pose dans les années 1940 et 1950 de gros problèmes de logement.
b. Les bouleversements du monde rural
A partir de 1945, le monde rural est profondément
transformé par les mutations économiques.
En 1945, la France reste un pays fortement rural, mais les
campagnes doivent se plier à une modernisation intense. Ce
monde des campagnes subit d'abord l'exode rural, qui vide peu
à peu les villages. D'autre part, le travail agricole se
modifie et les agriculteurs enregistrent une très forte
hausse de la productivité. Ces gains de
productivité sont dus à la mécanisation,
à l'usage plus intensif d'engrais, et à une
meilleure sélection des espèces tant dans
l'élevage que dans les cultures. La
« révolution des tracteurs » est
rendue possible par les prêts financiers du Crédit
agricole. On compte 50 000 tracteurs en 1946 et
près de 400 000 en 1954 !
Mais ces transformations ne se font pas sans douleur : la hausse de la productivité a pour conséquence la baisse du nombre des exploitants et des travailleurs agricoles : entre 1954 et 1962, la population active agricole passe de 5,1 millions à 3,9 millions. D'autre part, beaucoup d'exploitants ont dû s'endetter lourdement pour acheter un matériel moderne. De violentes manifestations paysannes éclatent en 1953, signe du malaise naissant du monde des campagnes.
Parallèlement, les conditions de vie dans le monde rural se sont transformées : on y gagne alors en confort (électrification, eau courante), mais la société rurale se désagrège et plonge dans un isolement grandissant. Beaucoup d'écoles de villages et de petits commerces ferment.
Mais ces transformations ne se font pas sans douleur : la hausse de la productivité a pour conséquence la baisse du nombre des exploitants et des travailleurs agricoles : entre 1954 et 1962, la population active agricole passe de 5,1 millions à 3,9 millions. D'autre part, beaucoup d'exploitants ont dû s'endetter lourdement pour acheter un matériel moderne. De violentes manifestations paysannes éclatent en 1953, signe du malaise naissant du monde des campagnes.
Parallèlement, les conditions de vie dans le monde rural se sont transformées : on y gagne alors en confort (électrification, eau courante), mais la société rurale se désagrège et plonge dans un isolement grandissant. Beaucoup d'écoles de villages et de petits commerces ferment.
2. Une entrée limitée dans la société
de consommation
a. L'avènement de la société des loisirs
On voit se développer un nouveau mode de vie. Après
une période de reconstruction marquée encore par le
rationnement, les Français entrent peu à peu,
à partir des année 1950, dans la
société de consommation. L'équipement
électroménager, la voiture, la
télévision sont des objets symboles de la
transformation de la vie quotidienne. Le
réfrigérateur par exemple apparaît au milieu
des années 1950. La structure du budget des
Français montre d'autre part l'augmentation de la part
consacré aux vacances et aux loisirs. L'accès
à la culture se généralise. Jean Vilar, en
créant le TNP (Théâtre National Populaire)
en 1951 met le théâtre à la
portée du plus grand nombre. La culture est
également accessible par de nouveaux médias comme
la radio ou la télévision. La création
en 1955 de la station de radio Europe n° 1
répond aux nouveaux désirs de la jeunesse,
notamment par le lancement de l'émission Salut les
copains en 1959. Le nombre de postes de
télévision est multiplié par dix durant les
années 1950.
Le cinéma bénéficie aussi d'un renouveau, avec les cinéastes de la Nouvelle Vague, comme Truffaut, Godard et Chabrol. Le film de Vadim Et Dieu créa la femme, avec Brigitte Bardot, symbolise l'évolution des mentalités et l'aspiration à une plus grande liberté des moeurs.
Ainsi s'impose peu à peu une culture de masse, comme le montre le lancement du Livre de poche en 1958.
Mais ces innovations apparaissent surtout à la fin des années 1950 et ne doivent pas masquer la persistance de fortes inégalités sociales.
Le cinéma bénéficie aussi d'un renouveau, avec les cinéastes de la Nouvelle Vague, comme Truffaut, Godard et Chabrol. Le film de Vadim Et Dieu créa la femme, avec Brigitte Bardot, symbolise l'évolution des mentalités et l'aspiration à une plus grande liberté des moeurs.
Ainsi s'impose peu à peu une culture de masse, comme le montre le lancement du Livre de poche en 1958.
Mais ces innovations apparaissent surtout à la fin des années 1950 et ne doivent pas masquer la persistance de fortes inégalités sociales.
b. Les Français entre tradition et modernité
Durant cette période, les mentalités des
Français évoluent, mais restent en même temps
marquées par certaines traditions religieuses et
morales.
L'Eglise catholique constitue encore dans les années 1940 et 1950 un pilier de la société. On observe même un certain renouveau religieux après la guerre. La création du MRP (Mouvement Républicain Populaire), parti politique d'inspiration démocrate-chrétienne permet l'expression au sein de la République des convictions politiques et morales des catholiques. La pratique populaire parvient encore à se maintenir, et se trouve relayée par le succès du Secours catholique fondé en 1946, par les organisations de jeunesse ou par l'action de l'abbé Pierre en 1954 en faveur des sans-abri.
Malgré cela, l'emprise de l'Eglise est affaiblie par le développement de la contestation des valeurs morales. La morale religieuse s'effrite, les valeurs traditionnelles se trouvent dépassées par la recherche du confort matériel et la volonté de liberté des moeurs dans la jeunesse.
L'Eglise catholique constitue encore dans les années 1940 et 1950 un pilier de la société. On observe même un certain renouveau religieux après la guerre. La création du MRP (Mouvement Républicain Populaire), parti politique d'inspiration démocrate-chrétienne permet l'expression au sein de la République des convictions politiques et morales des catholiques. La pratique populaire parvient encore à se maintenir, et se trouve relayée par le succès du Secours catholique fondé en 1946, par les organisations de jeunesse ou par l'action de l'abbé Pierre en 1954 en faveur des sans-abri.
Malgré cela, l'emprise de l'Eglise est affaiblie par le développement de la contestation des valeurs morales. La morale religieuse s'effrite, les valeurs traditionnelles se trouvent dépassées par la recherche du confort matériel et la volonté de liberté des moeurs dans la jeunesse.
L'essentiel
Au lendemain de la guerre, l'économie et la société françaises sortent très affaiblies du conflit. Pourtant, la croissance est relancée dès la fin des années 1940. La société française connaît alors de profonds bouleversements : croissance démographique, urbanisation, transformation du monde rural. Les Français s'engagent vers la modernité et la société de consommation, même si celle-ci reste encore limitée.
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