La division de l'Allemagne, symbole de la division idéologique du monde
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Après la Seconde Guerre mondiale, des dissensions entre
les deux grands vainqueurs, Etats-Unis et URSS, apparaissent.
Leur doctrine respective,
Truman pour l’une et
Jdanov pour l’autre, divise le monde en
deux camps antagonistes. En quoi l’Allemagne,
partagée dans un premier temps entre le camp occidental
et le camp soviétique à la conférence de
Potsdam, puis divisée en deux Etats distincts est-elle
représentative de ces tensions entre les deux blocs ?
1. L'Allemagne coupée en deux
a. La première crise de la guerre froide
A partir de février 1948, les
Occidentaux souhaitent accélérer la
reconstruction de l’Allemagne afin de barrer la
route au communisme et de rétablir la
prospérité économique.
Pour cela ils créent une nouvelle monnaie le Deutsche Mark. Opposés à cette décision les Soviétiques rompent les négociations en se retirant de la conférence permanente ! Ils décident, à compter du 24 Juin 1948, d’établir le blocus de Berlin ouest, dans le but non avoué, d’en chasser les Occidentaux.
Berlin-Ouest divisé en trois zones (française, britannique et américaine) subit un blocage de ses voies de communication. Ainsi, les routes et les voies ferrées reliant les trois zones d’occupation de la partie occidentale de l’Allemagne à Berlin ouest, les corridors, sont coupées.
Sachant que les Soviétiques ne prendraient pas le risque de tirer sur les avions ce qui aurait constitué un acte de guerre, les Américains organisent un gigantesque pont aérien qui ravitaille la partie occidentale de juin 1948 à mai 1949, évitant ainsi l’asphyxie de Berlin-Ouest. Constatant son échec, Staline fait lever le blocus le 12 mai.
Cette crise accélère la division en deux de l’Allemagne. Au mois de mai 1949 les trois zones occidentales forment la RFA et au mois d’octobre 1949 la RDA naît de la zone d’occupation soviétique. Ainsi, en provoquant la naissance de deux Allemagnes, Staline fait tomber le rideau de fer au cœur même de l’Europe.
Pour cela ils créent une nouvelle monnaie le Deutsche Mark. Opposés à cette décision les Soviétiques rompent les négociations en se retirant de la conférence permanente ! Ils décident, à compter du 24 Juin 1948, d’établir le blocus de Berlin ouest, dans le but non avoué, d’en chasser les Occidentaux.
Berlin-Ouest divisé en trois zones (française, britannique et américaine) subit un blocage de ses voies de communication. Ainsi, les routes et les voies ferrées reliant les trois zones d’occupation de la partie occidentale de l’Allemagne à Berlin ouest, les corridors, sont coupées.
Sachant que les Soviétiques ne prendraient pas le risque de tirer sur les avions ce qui aurait constitué un acte de guerre, les Américains organisent un gigantesque pont aérien qui ravitaille la partie occidentale de juin 1948 à mai 1949, évitant ainsi l’asphyxie de Berlin-Ouest. Constatant son échec, Staline fait lever le blocus le 12 mai.
Cette crise accélère la division en deux de l’Allemagne. Au mois de mai 1949 les trois zones occidentales forment la RFA et au mois d’octobre 1949 la RDA naît de la zone d’occupation soviétique. Ainsi, en provoquant la naissance de deux Allemagnes, Staline fait tomber le rideau de fer au cœur même de l’Europe.
b. Le mur de Berlin
De 1949 à 1961, plus de trois
millions d’Allemands de l’Est,
qualifiés et diplômés,
médecins, ingénieurs, professeurs, passent,
légalement, à l’Ouest puisque le
statut de Berlin permet la libre circulation entre les
parties orientale et occidentale de la ville. Il
suffisait alors de prendre un avion, le train ou le bus
pour atteindre la RFA.
Dans les quinze premiers jours d’août 1961, l’émigration s’accélère (plus de 45 000 passages en treize jours) car la rumeur, réelle, d’une fermeture des points de transit entre les deux Berlin enfle. En réaction, les dirigeants de la RDA, construisent dans la nuit du 12 au 13 août 1961, un mur qui coupe la ville en deux, sépare des familles et isole Berlin-Ouest pendant vint-huit ans, avec toutefois durant toute cette période de nombreuses tentatives de franchissement.
Dans les quinze premiers jours d’août 1961, l’émigration s’accélère (plus de 45 000 passages en treize jours) car la rumeur, réelle, d’une fermeture des points de transit entre les deux Berlin enfle. En réaction, les dirigeants de la RDA, construisent dans la nuit du 12 au 13 août 1961, un mur qui coupe la ville en deux, sépare des familles et isole Berlin-Ouest pendant vint-huit ans, avec toutefois durant toute cette période de nombreuses tentatives de franchissement.
c. Les Etats-Unis : défenseurs de
Berlin-Ouest
Le 25 juin 1963, le président des
Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy, se
rend à Berlin-Ouest et affirme, devant
l’hôtel de ville sa volonté de
défendre le monde libre et de s’opposer
à l’extension du système communiste.
Berlin devient le symbole de la lutte pour
les libertés face au totalitarisme
soviétique. Toutefois, à partir de 1971, le
nouveau chancelier de la RFA, Willy
Brandt, met en œuvre une nouvelle
politique de rapprochement avec la RDA :
l’Ostpolitik. Cette politique
permet de réduire les tensions en Europe et
d’assouplir le statut de Berlin.
2. De l'affrontement à la coexistence pacifique
a. Un monde organisé en deux blocs
Les divergences entre les deux camps s’expriment
avec acuité dans tous les domaines :
- dans le domaine idéologique :
avec d’un côté, les partisans
d’un système libéral (Etats-Unis)
qui s’appuie politiquement sur la
démocratie et
économiquement sur le
capitalisme et de l’autre (URSS)
un système fondé sur un Etat fort
contrôlant tout dans le cadre du
communisme
- dans le domaine militaire avec
d’un côté l’OTAN (Organisation
du Traité de l’Atlantique Nord) et de
l’autre le Pacte de Varsovie
- dans le domaine économique
avec la création de deux organismes : le
Plan Marshall accepté par seize
pays d’Europe, permet la mise en place de
l’OECE (Organisation
Européenne de Coopération Economique) et
le bloc communiste, rejetant l’aide
américaine, crée le CAEM
en 1949 afin d'harmoniser les
économies des pays satellites.
Cette opposition entre les deux grands vainqueurs
s’étend dès la fin des
années 40 à l’ensemble du monde et
plus particulièrement à l’Asie ; ou
le communisme progresse de manière significative
grâce à la victoire de Mao Zedong
de 1949.
Cette progression surprend et inquiète les Etats-Unis, inquiétude rapidement justifiée par deux conflits majeurs dans cette région au cours desquels l’affrontement est/ouest se manifeste avec beaucoup d’acuité :
- le conflit qui oppose la France à sa colonie
indochinoise de 1946 à 1954 :
la France, enlisée dans une guerre coloniale,
reçoit le soutien des Etats-Unis alors que le
Vietcong, (combattants
indépendantistes communistes)
d’Hô Chi Minh, est
aidé par la Chine communiste ;
- la guerre de Corée qui
commence en juin 1950, oppose une
Corée du Nord, communiste, soutenue par la Chine
et une Corée du Sud soutenue par les Etats-Unis
et l’ONU qui a condamné l’agression
de la Corée du Sud par le Corée du Nord.
Ce conflit s’achève en 1953 par un
accord qui entérine la partition de la
péninsule coréenne en deux Etats.
b. Les dernières crises et la coexistence
pacifique
En 1956 éclate la crise de Suez :
le dirigeant égyptien Gamal Abdel Nasser, veut
nationaliser le canal de Suez et les
Etats-Unis et l’URSS s’unissent
diplomatiquement pour le faire reculer.
Au cours de cette même année le soulèvement hongrois est réprimé dans le sang par les Soviétiques, sans que les Occidentaux ne manifestent la moindre réaction.
Puis, en 1961, une nouvelle crise éclate à Berlin : les autorités est-allemandes décident de mettre fin à l’exode humain que subit la partie orientale de l’Allemagne en érigeant un mur qui prolonge « physiquement » la division idéologique de Berlin. Enfin le 22 octobre 1962 le président des Etats-Unis J.F. Kennedy ordonne le blocus de Cuba ; en effet Fidel Castro, au pouvoir depuis 1959, accepte que les Soviétiques y installent des fusées à tête nucléaire. Compte tenu de la proximité de l’ile, cette situation est inacceptable pour les Etats-Unis. Finalement, un accord signé le 27 octobre permet de mettre fin à la crise : les Soviétiques acceptent de retirer leurs missiles de Cuba et en contrepartie les Etats-Unis retirent ceux qu'ils avaient installés en Turquie.
Finalement aucune de ces trois crises majeures ne débouche sur un affrontement militaire ce qui prouve la volonté, des deux camps, de « coexister pacifiquement ».
Au cours de cette même année le soulèvement hongrois est réprimé dans le sang par les Soviétiques, sans que les Occidentaux ne manifestent la moindre réaction.
Puis, en 1961, une nouvelle crise éclate à Berlin : les autorités est-allemandes décident de mettre fin à l’exode humain que subit la partie orientale de l’Allemagne en érigeant un mur qui prolonge « physiquement » la division idéologique de Berlin. Enfin le 22 octobre 1962 le président des Etats-Unis J.F. Kennedy ordonne le blocus de Cuba ; en effet Fidel Castro, au pouvoir depuis 1959, accepte que les Soviétiques y installent des fusées à tête nucléaire. Compte tenu de la proximité de l’ile, cette situation est inacceptable pour les Etats-Unis. Finalement, un accord signé le 27 octobre permet de mettre fin à la crise : les Soviétiques acceptent de retirer leurs missiles de Cuba et en contrepartie les Etats-Unis retirent ceux qu'ils avaient installés en Turquie.
Finalement aucune de ces trois crises majeures ne débouche sur un affrontement militaire ce qui prouve la volonté, des deux camps, de « coexister pacifiquement ».
c. La détente
La crise des missiles a montré au monde entier que
le risque d’une guerre
nucléaire était bien réel.
Faisant preuve d’un certain bon sens mais aussi de
sagesse, les deux superpuissances décident alors
d’engager des pourparlers sur la limitation
des armements nucléaires (SALT-Strategic
Armements Limitation Talks) mais également de ne
pas interférer dans leur sphère
d’influence respective.
Au point de vue économique des accords de coopération permettent aux Etats-Unis de fournir du blé à l’URSS.
Cette détente est marquée par des évolutions au sein même des deux blocs. Ainsi du côté occidental, la mise en place du Marché Commun, puis de la CEE, permet aux Européens, de prendre de la distance vis-à-vis de la présence des Etats-Unis. Et du côté oriental, le modèle communiste est remis en cause en 1968 par le Printemps de Prague.
A l’échelle de l’Allemagne, cette détente se manifeste par la mise en œuvre de l’Ostpolitik, politique d’ouverture, initiée par le chancelier Willy Brandt. Cette politique permet aux deux Allemagnes de reprendre des relations diplomatiques.
Cette détente connait son apogée au moment de la conférence d’Helsinki, qui se déroule de 1973 à 1975.
Au point de vue économique des accords de coopération permettent aux Etats-Unis de fournir du blé à l’URSS.
Cette détente est marquée par des évolutions au sein même des deux blocs. Ainsi du côté occidental, la mise en place du Marché Commun, puis de la CEE, permet aux Européens, de prendre de la distance vis-à-vis de la présence des Etats-Unis. Et du côté oriental, le modèle communiste est remis en cause en 1968 par le Printemps de Prague.
A l’échelle de l’Allemagne, cette détente se manifeste par la mise en œuvre de l’Ostpolitik, politique d’ouverture, initiée par le chancelier Willy Brandt. Cette politique permet aux deux Allemagnes de reprendre des relations diplomatiques.
Cette détente connait son apogée au moment de la conférence d’Helsinki, qui se déroule de 1973 à 1975.
L'essentiel
La guerre froide est donc la période qui suit presque
immédiatement la Seconde Guerre mondiale. Elle est
caractérisée par un affrontement
politique, idéologique et indirectement
militaire entre les deux superpuissances.
L’affrontement est particulièrement exacerbé en Allemagne qui finit par subir une division en deux entités idéologiquement opposées. Certaines de ces crises ont réellement menacé la paix mondiale. Toutefois la sagesse et une certaine retenue l’ont toujours emporté, évitant ainsi le conflit nucléaire. La détente puis la coexistence pacifique ont en effet permis de vivre dans un monde un peu plus apaisé.
L’affrontement est particulièrement exacerbé en Allemagne qui finit par subir une division en deux entités idéologiquement opposées. Certaines de ces crises ont réellement menacé la paix mondiale. Toutefois la sagesse et une certaine retenue l’ont toujours emporté, évitant ainsi le conflit nucléaire. La détente puis la coexistence pacifique ont en effet permis de vivre dans un monde un peu plus apaisé.
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