Les difficultés pour accéder à l'indépendance et le poids de l'héritage colonial
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La majorité des espaces colonisés en Afrique et en
Asie, l’ont été pendant moins d’un
siècle, quant à la décolonisation elle
s’est faite en trente ans.
Ces 130 années ont toutefois profondément
marqué les différents acteurs et les Etats
nés de la colonisation portent encore
l’héritage de cette période coloniale.
Comment s'est opérée la décolonisation
et quel est le poids de cet héritage sur
les anciennes colonies ?
1. La mise en cause du système colonial
a. Les empires
Jusqu’en 1860, les empires coloniaux sont
peu étendus. C’est à partir de
1880 qu’une véritable
frénésie
colonisatrice s’empare des grandes
puissances occidentales : Grande Bretagne et France
principalement, Belgique et Portugal dans une moindre mesure.
L’Allemagne et l’Italie ont cherché également à se constituer un empire colonial, ce qui a créé des tensions. Mais à l'issue de la Première Guerre mondiale la répartition est modifiée : les possessions allemandes et ottomanes passent en effet sous mandat anglais, français ou belge.
En 1939 l’Empire anglais s’étend sur 33 millions de kilomètres carrés et 10 millions pour l’Empire français. La possession d’un empire colonial assied le prestige politique et la puissance économique des nations européennes mais elle entraîne une acculturation des peuples colonisés.
L’Allemagne et l’Italie ont cherché également à se constituer un empire colonial, ce qui a créé des tensions. Mais à l'issue de la Première Guerre mondiale la répartition est modifiée : les possessions allemandes et ottomanes passent en effet sous mandat anglais, français ou belge.
En 1939 l’Empire anglais s’étend sur 33 millions de kilomètres carrés et 10 millions pour l’Empire français. La possession d’un empire colonial assied le prestige politique et la puissance économique des nations européennes mais elle entraîne une acculturation des peuples colonisés.
b. L’impact de la Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale a entraîné
une remise en cause de l’ordre
colonial. Tous d’abord elle a favorisé
l’émergence et le développement rapide de
mouvements nationalistes.
Ensuite elle a montré la faiblesse des puissances coloniales face aux armées d’Hitler et à celles du Japon. Désormais, on ne croit plus à la prétendue supériorité de l’homme blanc qui était un des fondements de la colonisation.
Enfin ni la France, ni le Royaume-Uni, ni les Pays-Bas ne sont en mesure de venir aux secours de leurs colonies du Pacifique et de l’Océan Indien dont s’emparent les Japonais, qui sont parfois accueillis en libérateurs.
Ensuite elle a montré la faiblesse des puissances coloniales face aux armées d’Hitler et à celles du Japon. Désormais, on ne croit plus à la prétendue supériorité de l’homme blanc qui était un des fondements de la colonisation.
Enfin ni la France, ni le Royaume-Uni, ni les Pays-Bas ne sont en mesure de venir aux secours de leurs colonies du Pacifique et de l’Océan Indien dont s’emparent les Japonais, qui sont parfois accueillis en libérateurs.
c. L’attitude des deux grandes puissances
A la fin de la guerre, l'ONU affirme dès sa
création le 26 juin 1945 « le
droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes » et les deux
grands vainqueurs, Etats-Unis et URSS, dans un
contexte de guerre froide, Les Etats-Unis parce que cela les
renvoie à leur propre histoire de peuple anciennement
colonisé, mais aussi parce qu’ils espèrent
étendre leur aire d’influence économique sur
des peuples libérés, le système colonial
constituant un frein au
libre-échange.
Quant à l’URSS, elle soutient cet élan de décolonisation et aide militairement certains mouvements de libération car elle faire basculer les nouveaux Etats dans le camp communiste.
En 1955, la conférence afro-asiatique qui se tient à Bandung, en Indonésie, affirme avec vigueur le droit des peuples à se libérer des tutelles coloniales.
Quant à l’URSS, elle soutient cet élan de décolonisation et aide militairement certains mouvements de libération car elle faire basculer les nouveaux Etats dans le camp communiste.
En 1955, la conférence afro-asiatique qui se tient à Bandung, en Indonésie, affirme avec vigueur le droit des peuples à se libérer des tutelles coloniales.
2. La montée des nationalismes
a. Les désirs d’indépendance touchent tous
les continents
Partout des élites locales, formées souvent dans
les universités métropolitaines, prennent la
tête des mouvements indépendantistes.
Aux Indes, Gandhi, ex-avocat du barreau de Londres, à la tête du Parti du Congrès, mène une lutte non violente mais fait de fréquents séjours dans les prisons. Cette forme de lutte est ensuite reprise par son disciple Nehru.
En Indochine française, Hô Chi Minh proclame, en 1945, l’indépendance de son pays sous le nom de Viêt-Nam. Huit années de guerre opposent dès lors la France, soucieuse de reprendre possession de sa colonie, aux forces indépendantistes du Vietminh.
Au Maghreb, malgré des réticences et l’opposition des populations d’origine européenne, la France, sous la pression de l’ONU, reconnaît en 1956, l’indépendance du Maroc et de la Tunisie.
En Algérie par contre elle s’oppose militairement au Front de Libération National et ce n’est qu’au bout d’une terrible et douloureuse guerre de huit ans là aussi que l’indépendance est acquise.
En Afrique noire, les colonies britanniques et françaises (AEF, AOF), se libèrent par la négociation de la mainmise des puissances européennes entre 1957 et 1962 et ce malgré de multiples tentatives, notamment de la part de la France, pour retarder le processus.
Aux Indes, Gandhi, ex-avocat du barreau de Londres, à la tête du Parti du Congrès, mène une lutte non violente mais fait de fréquents séjours dans les prisons. Cette forme de lutte est ensuite reprise par son disciple Nehru.
En Indochine française, Hô Chi Minh proclame, en 1945, l’indépendance de son pays sous le nom de Viêt-Nam. Huit années de guerre opposent dès lors la France, soucieuse de reprendre possession de sa colonie, aux forces indépendantistes du Vietminh.
Au Maghreb, malgré des réticences et l’opposition des populations d’origine européenne, la France, sous la pression de l’ONU, reconnaît en 1956, l’indépendance du Maroc et de la Tunisie.
En Algérie par contre elle s’oppose militairement au Front de Libération National et ce n’est qu’au bout d’une terrible et douloureuse guerre de huit ans là aussi que l’indépendance est acquise.
En Afrique noire, les colonies britanniques et françaises (AEF, AOF), se libèrent par la négociation de la mainmise des puissances européennes entre 1957 et 1962 et ce malgré de multiples tentatives, notamment de la part de la France, pour retarder le processus.
b. L’attitude des puissances colonisatrices
Dans un premier temps sont hostiles à l’idée
d’indépendance, elles voient dans leurs empires un
approvisionnement en matières premières pour faire
fonctionner leurs industries et une expression de leur
puissance.
Sur place, les Européens installés, les colons, souhaitent préserver leurs acquis. Mais cette attitude évolue rapidement car se maintenir par la force dans des colonies éloignées coûte cher et l’opinion publique métropolitaine désapprouve dans sa grande majorité les conflits larvés ou violents qui s’y déroulent.
Mais par la suite, l’approvisionnement en matières premières strictement coloniales est devenu moins nécessaire du fait de l’apparition de produits de synthèse et de l’extension des zones d’échanges.
L’accès des colonies à l’indépendance devient alors possible et se fait le plus souvent par la négociation excepté dans les cas de l'Indonésie, l'Indochine, l'Algérie, l'Angola et du Mozambique, qui acquis leur indépendance à l'issue d'une guerre.
Sur place, les Européens installés, les colons, souhaitent préserver leurs acquis. Mais cette attitude évolue rapidement car se maintenir par la force dans des colonies éloignées coûte cher et l’opinion publique métropolitaine désapprouve dans sa grande majorité les conflits larvés ou violents qui s’y déroulent.
Mais par la suite, l’approvisionnement en matières premières strictement coloniales est devenu moins nécessaire du fait de l’apparition de produits de synthèse et de l’extension des zones d’échanges.
L’accès des colonies à l’indépendance devient alors possible et se fait le plus souvent par la négociation excepté dans les cas de l'Indonésie, l'Indochine, l'Algérie, l'Angola et du Mozambique, qui acquis leur indépendance à l'issue d'une guerre.
c. Le cas particulier du Congo
La Belgique, semble vouloir rester en dehors du mouvement de
décolonisation. Le Congo est alors complètement aux
mains de sociétés d’exploitation qui
exploitent les richesses du pays, cuivre et diamants.
Mais en 1960 cet Etat d’Afrique centrale connaît des troubles graves et les Européens, victimes de massacres, doivent quitter en hâte le Congo. Commence alors une guerre civile qui dure cinq ans et qui oppose des ethnies ennemies.
Cette guerre oppose également, dans le cadre de la guerre froide, l’URSS, qui soutient Patrice Lumumba, artisan de l’indépendance et les Etats-Unis, partisans du Président de la République, Kasavubu.
C’est le chef d’Etat-major de l’armée, le général Mobutu qui s’empare alors du pouvoir par un coup d'Etat.
Mais en 1960 cet Etat d’Afrique centrale connaît des troubles graves et les Européens, victimes de massacres, doivent quitter en hâte le Congo. Commence alors une guerre civile qui dure cinq ans et qui oppose des ethnies ennemies.
Cette guerre oppose également, dans le cadre de la guerre froide, l’URSS, qui soutient Patrice Lumumba, artisan de l’indépendance et les Etats-Unis, partisans du Président de la République, Kasavubu.
C’est le chef d’Etat-major de l’armée, le général Mobutu qui s’empare alors du pouvoir par un coup d'Etat.
3. Le poids de l’héritage colonial
a. Les troubles post-coloniaux
Outre le Congo, de nombreux autres Etats connaissent des troubles
graves après leur accès à
l’indépendance. En Asie la partition de l’Inde
entraîne des massacres et de vastes mouvements de
populations.
En Afrique, au Tchad et au Nigeria, des affrontements ethniques débouchent sur des guerres internes, sur des coups d’Etat militaires. Les puissances coloniales n’avaient pas formé en nombre suffisant les élites locales capables de prendre en mains la destinée de ces jeunes Etats.
En Palestine, les Anglais empêtrés dans des promesses contradictoires ne peuvent éviter l’affrontement israélo-palestinien.
En Afrique, au Tchad et au Nigeria, des affrontements ethniques débouchent sur des guerres internes, sur des coups d’Etat militaires. Les puissances coloniales n’avaient pas formé en nombre suffisant les élites locales capables de prendre en mains la destinée de ces jeunes Etats.
En Palestine, les Anglais empêtrés dans des promesses contradictoires ne peuvent éviter l’affrontement israélo-palestinien.
b. Des économies fragilisées par la colonisation
Pendant presque un siècle, parfois plus, le système
colonial a bloqué le développement propre des
colonies et y a appliqué un système
économique uniquement destiné
à servir les métropoles.
D'où de nombreux handicaps hérités de cette période coloniale :
D'où de nombreux handicaps hérités de cette période coloniale :
- productions agricoles inadaptées aux besoins locaux,
- tracé des routes et des voies ferrées ne
permettant pas une mise en valeur du territoire,
- urbanisme inapproprié,
- implantation des villes essentiellement sur les côtes,
- absence d’industrialisation,
- analphabétisme et croissance démographique
incontrôlée...
c. Du colonialisme au néocolonialisme
L’accès à l’indépendance,
l’autonomie politique et administrative n’ont pas, en
réalité, rendues plus libres les ex-colonies. Les
compagnies coloniales s’appellent maintenant des compagnies
étrangères mais elles continuent à exploiter
à leur profit les richesses locales.
Alors que le prix des matières premières exportées stagne, celui des produits manufacturés importés par les nouveaux Etats augmente sans cesse.
Les termes de l’échange, c'est-à-dire, le rapport financier entre produits importés et produits exportés, se dégradent continuellement, appauvrissant chaque jour un peu plus ces anciennes colonies dont le point commun aujourd'hui est l'appartenance au Tiers Monde.
Alors que le prix des matières premières exportées stagne, celui des produits manufacturés importés par les nouveaux Etats augmente sans cesse.
Les termes de l’échange, c'est-à-dire, le rapport financier entre produits importés et produits exportés, se dégradent continuellement, appauvrissant chaque jour un peu plus ces anciennes colonies dont le point commun aujourd'hui est l'appartenance au Tiers Monde.
L’essentiel
De courtes durées, la période coloniale et la décolonisation ont pourtant profondément marqué l’histoire des colonies.
De l’exploitation sociale et économique à la montée des nationalismes, des troubles aux guerres coloniales, des indépendances aux guerres civiles, du néocolonialisme à la pauvreté, à aucun moment ces territoires colonisés puis devenus indépendants n’ont été maîtres de leur histoire.
De courtes durées, la période coloniale et la décolonisation ont pourtant profondément marqué l’histoire des colonies.
De l’exploitation sociale et économique à la montée des nationalismes, des troubles aux guerres coloniales, des indépendances aux guerres civiles, du néocolonialisme à la pauvreté, à aucun moment ces territoires colonisés puis devenus indépendants n’ont été maîtres de leur histoire.
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