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Les voies du développement

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Le nouvel Etat indien, indépendant à partir du 15 août 1947, possède des bases politiques stables mais doit  reconstruire au niveau économique.

En effet, la colonisation anglaise a détruit les bases de l’économie traditionnelle en particulier l’artisanat rural mais n’a rien construit à la place exceptées quelques activités manufacturières. 

Quels sont les choix de l’Inde en matière de développement économique et de positionnement politique vis-à-vis des deux grands ?
1. La démocratie indienne
a. Une démocratie pour tous les Indiens
Dominée pendant plusieurs décennies par le parti du Congrès, l’Inde est un Etat fédéral, une démocratie parlementaire respectueuse de toutes ses minorités mais la société indienne, fondée sur le système des castes est structurellement inégalitaire. Mais son tout premier ministre, Nehru, qui est résolument moderne, veut faire évoluer les choses.

D'ailleurs il donne une véritable dynastie à l'Etat indien puisque après lui sa fille Indira Ghandi puis son petit-fils Rajiv Gandhi, tous deux assassinés, ont également occupé la fonction de Premier ministre.

L’Inde est un Etat laïc, qui prône l’égalité entre les hommes et les femmes ainsi qu’entre les diverses confessions présentes dans le pays : hindous, musulmans (tous n’ont pas rejoint le Pakistan après l’indépendance), chrétiens, sikhs, bouddhistes...
b. L’adhésion au non-alignement
La paternité de cette expression est attribuée Nehru, prononcé lors d'un discours à Colombo.

 A la conférence de Bandung d'avril 1955, le non-alignement devient une position officielle adoptée par un certain nombre d'Etats nouvellement indépendants ou aspirant à le devenir. Cette position repose sur le refus de s'aligner sur l'un des deux grands : Etats-Unis et  URSS.

La plupart des Etats décolonisés au fil des années y adhère. L’Inde, représentée par Nehru est de toutes les conférences : Brioni en juillet 1956, Belgrade en septembre 1961. Elle s’impose ainsi comme chef de file des non-alignés. Cette aura internationale n’empêche toutefois pas les guerres (1947-1949, 1965, 1971) contre son voisin le Pakistan, à propos de la région du Cachemire.
c. Une grande puissance mondiale ?
Doté de l’arme atomique, forte de 1,1 milliard d’habitants (seconde puissance démographique mondiale), l’Inde a suivi des voies de développement qui en font aujourd’hui non seulement une grande puissance régionale mais aussi un Etat qui joue un rôle au niveau mondial

Après la chute de l’URSS dont l’Inde était proche malgré l’affirmation de son non-alignement et devant la puissance montante du voisin chinois, l’Inde s'est lancé à la recherche de nouveaux partenaires et s'est tournée vers les Etats-Unis et l’Union Européenne.

Les choix faits en matière de développement industriel, d’organisation agricole ou d’éducation lui permettent d’être aujourd’hui présente sur de nombreux fronts même si d’énormes progrès restent encore à faire au niveau social.
2. Les choix économiques
a. Le rôle de l’Etat
Une fois son indépendance acquise l'Inde se lance dans la voie du développement car les industries laissées par les Anglais sont souvent obsolètes or il lui faut nourrir une population en croissance démographique très rapide : 360 000 Indiens en 1948, 450 000 en 1961 et 850 000 en 1990.

Il lui faut en ainsi développer une industrie lourde et des industries de transformation, mettre en place une recherche fondamentale et une recherche appliquée, développer l’enseignement universitaire, mettre en œuvre des politiques de régulation des naissances.

Pour cela, l'Inde opte jusqu'à la fin des années 1980 pour un socialisme modéré. L’Etat intervient donc dans tous les secteurs de l’économie d’une manière autoritaire ou incitative dans le cadre d’une planification, fixe les priorités mais en même temps laisse se développer un secteur privé concurrentiel : la haute technologie, l’informatique, la recherche agronomique deviennent des spécialités indiennes.  
b. Un développement centré sur l'agriculture
Dans le cadre d’un développement autocentré, l’Inde s’est fixé comme objectif de devenir autosuffisante en produits alimentaires, ambitieux projet dans le contexte d’une véritable explosion démographique.

En 1966 commence le programme appelé « Révolution verte » qui repose sur :
- la culture conjointe de blés et de riz à hauts rendements élaborés aux Etats-Unis,
- la mise en œuvre de travaux hydrauliques pour développer l’irrigation, 
- les subventions de l’Etat qui contrôle les prix d’achat, les prix de vente et les circuits de distribution.

Cette Révolution verte a permis d’atteindre l’objectif d’autosuffisance dès 1970. Certes, tout le mode ne mange pas encore à sa faim en Inde et l’eau potable manque encore dans de nombreux quartiers des grandes villes mais l’avancée est indiscutable.
c. L’ouverture au libéralisme
L’assassinat en 1991 du petit fils de Nehru, Rajiv Gandhi et la chute de l’URSS marquent un changement de cap dans la politique économique indienne. L’investissement privé est totalement libéré ce qui provoque un afflux de capitaux étrangers.

L’inde peut ainsi valoriser le savoir-faire acquis dans le domaine de services aux entreprises, de l’informatique délocalisée, de la recherche appliquée. La langue anglaise est un atout de premier ordre.

De nombreuses banques européennes y ont implanté leurs opérations comptables et beaucoup de fournisseurs d’accès à Internet y ont installé leur « hot line ».

Cette embellie économique s’accompagne de l’émergence d’une classe moyenne et même d’une bourgeoisie d’affaires qui rend très visibles les fortes inégalités sociales.
3. Les disparités économiques et sociales
a. A l’intérieur des villes
A côté de cette classe moyenne qui peut se procurer des biens de consommation, se nourrir d’une façon équilibrée et se loger dans des appartements confortables, vit une population précaire dans de gigantesques bidonvilles comme celui de Dharavi, à Bombay, le plus grand d’Asie avec 600 000 habitants.

Et quand les enfants de la classe moyenne vont à l’école dans leurs uniformes hérités de l’époque coloniale, ceux des bidonvilles grattent à longueur de journée les montagnes de détritus à la recherche de tout ce qui peut être revendu.

Avec de tels contrastes sociaux, l'IDH de l'Inde reste faible puisqu'elle aujourd'hui au 128e rang mondial.
b. Entre villes et campagnes
Les zones rurales restent à l'écart de la modernisation. La possibilité d’accéder à la classe moyenne, de faire des études ou d’obtenir un travail correctement rémunéré y est beaucoup plus faible.

La population de ces zones rurales subit de nombreuses carences alimentaires car son alimentation manque de protéines. Cette situation conduit de nombreux ruraux à migrer vers les villes. 

Mais ces ruraux manquent de qualification professionnelle, c'est pourquoi bien souvent ils ne trouvent pas de travail et viennent grossir les rangs des sans-logis déjà très nombreux dans les rues indiennes.

Il arrive aussi que ces ruraux fournissent la main-d'œuvre nécessaire pour les travaux dangereux comme par exemple la démolition de bateaux dans la baie d’Alang qui s'effectue dans un environnement complètement pollué par l’amiante.
c. Des blocages sociaux
Soixante ans après la proclamation de l’indépendance, le système des castes, qui correspond à une
stratification sociale dont l’origine est mal connue, bloque encore la société indienne.

Ainsi, malgré tous les efforts faits par les différents gouvernements, malgré les lois qui affirment l’égalité de tous, malgré l’article 15 de la constitution qui interdit toute discrimination, ce système complexe, qui varie d’une région à l’autre, reste un frein à l’émancipation de la société indienne.
L’essentiel

Les choix politiques, économiques faits au lendemain de l’indépendance sont emprunts de réalisme et de cohérence. Toutefois, ils n'ont permis à l'Inde d'atteindre ses objectifs que partiellement. 

Car si les progrès économiques sont incontestables avec le développement agricole et industriel, l'élargissement du secteur tertiaire, l'accès aux marchés extérieurs, il n'en demeure pas moins que l’Inde reste incontestablement un pays en voie de développement sur le plan social.

En effet, les inégalités sociales restent criantes, la pauvreté ne se résorbe que très lentement et seule l’extension d’une large classe moyenne capable de doper la consommation dans un système autocentré peut modifier la situation actuelle.

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