Vers la disparition des classes moyennes
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La période de croissance économique des trente
Glorieuses et l’expansion des classes moyennes prennent fin
au début des années 70.
En effet, le premier choc pétrolier sert de catalyseur à une crise plus profonde : les classes moyennes entrent alors dans une période de doutes et d'incertitudes.
Quels sont les effets de la crise sur les classes moyennes et comment réagissent-elles face à l’effondrement du modèle social qu’elles ont connu pendant un quart de siècle ?
En effet, le premier choc pétrolier sert de catalyseur à une crise plus profonde : les classes moyennes entrent alors dans une période de doutes et d'incertitudes.
Quels sont les effets de la crise sur les classes moyennes et comment réagissent-elles face à l’effondrement du modèle social qu’elles ont connu pendant un quart de siècle ?
1. Une crise complexe
a. Les chocs pétroliers
L’augmentation du prix du pétrole brut en 1973 et
1979 révèle un malaise économique profond.
En effet, ces chocs pétroliers qui provoquent
l'augmentation des coûts de l’énergie et des
produits manufacturés mettent en évidence la crise
des vieilles sociétés industrielles et la
mondialisation de l’économie.
Il faut dorénavant apprendre à produire mieux et à des coûts plus faibles, tout en restant compétitif vis-à- vis des autres pays industriels et aussi des pays émergents du Tiers Monde.
La première variable d’ajustement, en attendant les transformations profondes, c’est l’emploi. Après les Trente Glorieuses une nouvelle période s'ouvre, cette dernière est caractérisée par la fin des « années faciles » pour reprendre l’expression de Jean Fourastié.
Il faut dorénavant apprendre à produire mieux et à des coûts plus faibles, tout en restant compétitif vis-à- vis des autres pays industriels et aussi des pays émergents du Tiers Monde.
La première variable d’ajustement, en attendant les transformations profondes, c’est l’emploi. Après les Trente Glorieuses une nouvelle période s'ouvre, cette dernière est caractérisée par la fin des « années faciles » pour reprendre l’expression de Jean Fourastié.
b. Une mutation en profondeur
L’apparition puis la hausse d’un chômage de
masse sont les premières manifestations de cette crise.
Tous les secteurs d'activité sont atteints. Les ouvriers
sont les plus touchés par ce passage vers une
société postindustrielle mais les
autres catégories ne sont pas épargnées.
En effet, employés peu qualifiés ou cadres diplômés, personne n’échappe aux restructurations et aux licenciements destinés à diminuer le coût du travail, variable immédiate d’ajustement.
Entre les vrais chômeurs et les emplois précaires ou à temps partiel, c'est plus de cinq millions de Français qui sont frappés par la crise et parmi eux un fort pourcentage d’exclus des classes moyennes.
Seuls les fonctionnaires dont l’emploi est garanti sont un peu protégés mais au prix de conditions de travail qui se dégradent et d’une forte érosion de leur pouvoir d’achat, 1% par an depuis 1982.
La part de la valeur ajoutée affectée aux salaires ne cesse de diminuer et passe en dessous de 60 % au milieu des années 90 alors que la part affectée à la rémunération du capital augmente et passe au dessus de 30 % : c'est l'avènement du capitalisme financier.
Le diplôme, le mérite et le travail ne sont plus des valeurs reconnues. Face aux incertitudes de l’avenir, les Français modifient leurs comportements démographiques à partir de 1975 : c’est la fin du baby boom.
En effet, employés peu qualifiés ou cadres diplômés, personne n’échappe aux restructurations et aux licenciements destinés à diminuer le coût du travail, variable immédiate d’ajustement.
Entre les vrais chômeurs et les emplois précaires ou à temps partiel, c'est plus de cinq millions de Français qui sont frappés par la crise et parmi eux un fort pourcentage d’exclus des classes moyennes.
Seuls les fonctionnaires dont l’emploi est garanti sont un peu protégés mais au prix de conditions de travail qui se dégradent et d’une forte érosion de leur pouvoir d’achat, 1% par an depuis 1982.
La part de la valeur ajoutée affectée aux salaires ne cesse de diminuer et passe en dessous de 60 % au milieu des années 90 alors que la part affectée à la rémunération du capital augmente et passe au dessus de 30 % : c'est l'avènement du capitalisme financier.
Le diplôme, le mérite et le travail ne sont plus des valeurs reconnues. Face aux incertitudes de l’avenir, les Français modifient leurs comportements démographiques à partir de 1975 : c’est la fin du baby boom.
2. Les effets de la crise sur les classes moyennes
a. Une remise en cause des acquis des Trente Glorieuses
Le mode de vie fondé sur la promotion sociale, la
reconnaissance du diplôme, l’emploi pérenne et
une progression continue des salaires disparaît en quelques
années.
Désormais, le haut niveau d’études, le passage par une grande école ou une université ne sont plus la clef pour trouver un emploi. Il devient alors difficile de se projeter dans le futur. Les Français doivent dorénavant apprendre à vivre au jour le jour, dans un climat d’insécurité matérielle et financière. Ce climat se traduit par la perte de l’emploi et celle du logement, pertes qui marquent le début de l’engrenage de la marginalisation.
Le système éducatif lui-même ne joue plus son rôle. Un pourcentage important d’élèves se retrouve en difficulté ; 30 % des étudiants sortent du système universitaire sans diplôme et leurs conditions de vie se sont dégradées, beaucoup doivent travailler pour financer leurs études, les parents n’étant plus en mesure de subvenir financièrement à leurs besoins.
Désormais, le haut niveau d’études, le passage par une grande école ou une université ne sont plus la clef pour trouver un emploi. Il devient alors difficile de se projeter dans le futur. Les Français doivent dorénavant apprendre à vivre au jour le jour, dans un climat d’insécurité matérielle et financière. Ce climat se traduit par la perte de l’emploi et celle du logement, pertes qui marquent le début de l’engrenage de la marginalisation.
Le système éducatif lui-même ne joue plus son rôle. Un pourcentage important d’élèves se retrouve en difficulté ; 30 % des étudiants sortent du système universitaire sans diplôme et leurs conditions de vie se sont dégradées, beaucoup doivent travailler pour financer leurs études, les parents n’étant plus en mesure de subvenir financièrement à leurs besoins.
b. Des classes moyennes fragilisées
Les classes moyennes éclatent en un grand nombre de
sous-groupes : cadres licenciés, professions
intermédiaires au chômage, employés qui
multiplient les temps partiel et jeunes ne pouvant accéder
à un travail stable.
Dans le même temps, d’autres continuent à s’insérer économiquement et socialement accentuant ainsi la fracture sociale d'un groupe en apparence homogène. Les classes moyennes traversent une véritable « crise identitaire ». C’est la fin d’une société de consommation effrénée.
Les jeunes ménages, moteurs de la croissance pendant les Trente Glorieuses grâce à leurs lourds investissements (logement, automobile) n’ont plus les moyens de leurs ambitions. Les dépenses de renouvellement remplacent les dépenses d’équipement. La société d’abondance prend ainsi fin.
Dans le même temps, d’autres continuent à s’insérer économiquement et socialement accentuant ainsi la fracture sociale d'un groupe en apparence homogène. Les classes moyennes traversent une véritable « crise identitaire ». C’est la fin d’une société de consommation effrénée.
Les jeunes ménages, moteurs de la croissance pendant les Trente Glorieuses grâce à leurs lourds investissements (logement, automobile) n’ont plus les moyens de leurs ambitions. Les dépenses de renouvellement remplacent les dépenses d’équipement. La société d’abondance prend ainsi fin.
2. Du mécontentement à la contestation
a. Désigner des responsables
Face à ce qu’elles considèrent comme une
dégradation de leurs conditions de vie, les classes
moyennes manifestent.
Dans la rue, souvent, comme en 2006 contre le Contrat Première Embauche (CPE) qui institutionnalise la précarité et dans les urnes chaque fois que l’occasion se présente.
Les changements de majorité parlementaires et les périodes de cohabitation traduisent, sur le plan politique, les hésitations et les interrogations des classes moyennes.
La méfiance vis-à-vis de l’Union Européenne et des décisions de Bruxelles se renforce. Le rejet d’une Europe trop libérale s’est traduit par le NON au projet de Traité Constitutionnel en 2005. Or jusqu’au début des années 90, la construction européenne était perçue par les classes moyennes comme un facteur de progrès, en témoigne le vote positif au traité de Maastricht en 1992. La crise a toutefois considérablement modifié ce point de vue.
Dans la rue, souvent, comme en 2006 contre le Contrat Première Embauche (CPE) qui institutionnalise la précarité et dans les urnes chaque fois que l’occasion se présente.
Les changements de majorité parlementaires et les périodes de cohabitation traduisent, sur le plan politique, les hésitations et les interrogations des classes moyennes.
La méfiance vis-à-vis de l’Union Européenne et des décisions de Bruxelles se renforce. Le rejet d’une Europe trop libérale s’est traduit par le NON au projet de Traité Constitutionnel en 2005. Or jusqu’au début des années 90, la construction européenne était perçue par les classes moyennes comme un facteur de progrès, en témoigne le vote positif au traité de Maastricht en 1992. La crise a toutefois considérablement modifié ce point de vue.
b. Le repli identitaire
Plus grave mais plus voilée est la contestation du
système démocratique et la perte de confiance
vis-à-vis des partis centristes de droite comme
de gauche. A l'élection présidentielle de 2002, les
exclus, les petits employés, les travailleurs
précaires, mais aussi des fonctionnaires
déçus, des chômeurs et des petits
commerçants s'expriment par le vote
protestataire et désignent Jean-Marie Le Pen,
Candidat du Front national au second tour.
Le parti d'extrême droite cristallise en effet tous les mécontentements dans un discours identitaire et de désignation des responsables parmi lesquels on trouve pèle mêle la classe politique, l’Europe, les étrangers et les spéculateurs.
Cette attitude face à un discours extrémiste montre bien que les classes moyennes ont non seulement perdu leurs repères mais aussi leur capacité à analyser objectivement les mutations qu’elles subissent avec l’ensemble de la société.
Le parti d'extrême droite cristallise en effet tous les mécontentements dans un discours identitaire et de désignation des responsables parmi lesquels on trouve pèle mêle la classe politique, l’Europe, les étrangers et les spéculateurs.
Cette attitude face à un discours extrémiste montre bien que les classes moyennes ont non seulement perdu leurs repères mais aussi leur capacité à analyser objectivement les mutations qu’elles subissent avec l’ensemble de la société.
L’essentiel
La profonde crise de mutation économique que connaissent tous les pays industrialisés à partir des années 70 et la mondialisation ont mis fin à la période des Trente Glorieuses.
Les classes moyennes, principales bénéficiaires de la remarquable période de croissance que sont les Trente Glorieuse ne se reconnaissent plus dans la nouvelle société qui émerge sous leurs yeux.
Elles se posent alors en victimes et manifestent leur mécontentement par un repli sur soi, un vote contestataire et une dérive identitaire.
La profonde crise de mutation économique que connaissent tous les pays industrialisés à partir des années 70 et la mondialisation ont mis fin à la période des Trente Glorieuses.
Les classes moyennes, principales bénéficiaires de la remarquable période de croissance que sont les Trente Glorieuse ne se reconnaissent plus dans la nouvelle société qui émerge sous leurs yeux.
Elles se posent alors en victimes et manifestent leur mécontentement par un repli sur soi, un vote contestataire et une dérive identitaire.
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