La place des jeunes dans la société
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Les jeunes ne sont pas une classe d’âge
répertoriée par l’INSEE mais plutôt un
groupe social qui va de 15 à 25 ans soit de
l’adolescence aux jeunes adultes. Ce groupe est
récent puisqu'il est apparu dans la seconde moitié
du XXe siècle et affiche des valeurs et une
attitude communes.
Quelle place occupe-t-il dans la société française, quelles sont ses valeurs et comment ce groupe homogène évolue-t-il ?
Quelle place occupe-t-il dans la société française, quelles sont ses valeurs et comment ce groupe homogène évolue-t-il ?
1. L'émergence du groupe "jeunes"
a. Comment définir le groupe
« jeunes » ?
La sortie de l’enfance et la difficile transition vers
l’adolescence marquent l’entrée dans le
groupe jeune. Dix ans plus tard, le passage de
jeune adulte à adulte assumé se fait à
partir d’un certain nombre d’actes comme
l’indépendance de logement par rapport au foyer
parental ou encore l’autonomie financière totale ou
partielle.
Toutefois, c'est l’entrée dans la vie professionnelle dans le cadre d'un emploi stable qui est l'élément majeur de la rupture avec le groupe jeune surtout si cette stabilisation s'accompagne d'une prise de responsabilités familiale (en fondant sa propre cellule) ou professionnelle.
Toutefois, c'est l’entrée dans la vie professionnelle dans le cadre d'un emploi stable qui est l'élément majeur de la rupture avec le groupe jeune surtout si cette stabilisation s'accompagne d'une prise de responsabilités familiale (en fondant sa propre cellule) ou professionnelle.
b. Le baby boom, facteur de l'émergence de ce
groupe
Le phénomène du baby boom,
particulièrement marqué en France où la
natalité reprend dès 1946 (840 000
naissances), a largement contribué à
l'émergence du groupe jeune.
Le baby boom comble en effet le déficit démographique dû à la Seconde Guerre mondiale mais entraîne également la croissance du nombre de jeunes âgés de 15 à 25 ans dont la proportion atteint en 1968, 16 % de la population totale.
Le baby boom comble en effet le déficit démographique dû à la Seconde Guerre mondiale mais entraîne également la croissance du nombre de jeunes âgés de 15 à 25 ans dont la proportion atteint en 1968, 16 % de la population totale.
c. La massification de l’enseignement
Pour former ces jeunes de plus en plus nombreux, la
scolarité devient en 1958, obligatoire
jusqu’à 16 ans. C'est le début de
l'enseignement secondaire pour tous. Cela entraîne une
augmentation de la proportion de bacheliers pour une classe
d’âge donnée, cette proportion passe de 12 %
en 1962 à plus de 60 % au milieu des années 90.
Pendant les Trente Glorieuses, l’élévation du niveau de salaire des parents et l’attribution de bourses ont permis aux jeunes issus du baby boom d'accéder massivement à l'enseignement supérieur. Ainsi le nombre d'étudiants ne cesse de croître et atteint en 2,2 millions d’étudiants 2004.
En outre, le contexte de croissance et de tertiarisation de l'économie des années 70 permettait aux trois quarts des jeunes diplômés d'occuper un emploi de cadre, ce qui n'est plus vraiment le cas aujourd'hui.
Pendant les Trente Glorieuses, l’élévation du niveau de salaire des parents et l’attribution de bourses ont permis aux jeunes issus du baby boom d'accéder massivement à l'enseignement supérieur. Ainsi le nombre d'étudiants ne cesse de croître et atteint en 2,2 millions d’étudiants 2004.
En outre, le contexte de croissance et de tertiarisation de l'économie des années 70 permettait aux trois quarts des jeunes diplômés d'occuper un emploi de cadre, ce qui n'est plus vraiment le cas aujourd'hui.
2. Des valeurs partagées
a. Musique et mode
Les jeunes adoptent des modèles issus du cinéma ou
de la chanson. Dans les années 60, ces modèles
viennent d'outre Atlantique et s'appellent James Dean ou
Marlon Brando, pour le cinéma et Elvis Presley
pour la chanson.
La mode est un des principaux moyen de fédération chez les jeunes ; elle ne cesse d'évoluer mais quelques éléments restent incontournables même s'ils connaissent également une certaine évolution :
- le blouson de cuir,
- le blue-jeans, tantôt serré et tantôt large à pattes à d'éléphant et à taille haute ou basse,
- le tee-shirt,
- et la mini-jupe qui est née au Royaume-Uni pour les filles.
La musique est également un élément essentiel de cohésion du groupe jeune. Plusieurs courants musicaux se sont succédés depuis les années 60 : "yéyé", rock and roll, disco, rap, reggae, soul, R'NB, hip hop, techno...
D'une manière générale, ces courants sont marqués par la domination de la musique anglo-saxonne.
La mode est un des principaux moyen de fédération chez les jeunes ; elle ne cesse d'évoluer mais quelques éléments restent incontournables même s'ils connaissent également une certaine évolution :
- le blouson de cuir,
- le blue-jeans, tantôt serré et tantôt large à pattes à d'éléphant et à taille haute ou basse,
- le tee-shirt,
- et la mini-jupe qui est née au Royaume-Uni pour les filles.
La musique est également un élément essentiel de cohésion du groupe jeune. Plusieurs courants musicaux se sont succédés depuis les années 60 : "yéyé", rock and roll, disco, rap, reggae, soul, R'NB, hip hop, techno...
D'une manière générale, ces courants sont marqués par la domination de la musique anglo-saxonne.
b. L’évolution des rapports avec le monde des
adultes et le sexe opposé
La mixité dans les établissements scolaires a
modifié les rapports filles/garçons et a
contribué à libéraliser les relations entre
les deux dans un contexte, celui des années 60 puis 70, de
libération de la femme et d'évolution des
mœurs.
Les jeunes adoptent des modes et des comportements qui sont trop en décalage avec les modes de vie d’avant-guerre, c'est-à-dire ceux de leurs parents au même âge. Les rapports entre la génération d'avant-guerre et leurs enfants baby boomers deviennent alors difficiles. Il faut attendre la seconde génération, celle des enfants des baby-boomers, à partir des années 70, pour voir un climat plus apaisé s’instaurer entre parents et enfants.
Aujourd'hui, il n'existe pas de situation homogène : les relations entre garçons et filles sont placées sous le signe de l'égalité et celles entre générations sont faussés par le culte de la jeunesse voire de l'extrême jeunesse qui caractérise la société actuelle de post-consommation.
Les jeunes adoptent des modes et des comportements qui sont trop en décalage avec les modes de vie d’avant-guerre, c'est-à-dire ceux de leurs parents au même âge. Les rapports entre la génération d'avant-guerre et leurs enfants baby boomers deviennent alors difficiles. Il faut attendre la seconde génération, celle des enfants des baby-boomers, à partir des années 70, pour voir un climat plus apaisé s’instaurer entre parents et enfants.
Aujourd'hui, il n'existe pas de situation homogène : les relations entre garçons et filles sont placées sous le signe de l'égalité et celles entre générations sont faussés par le culte de la jeunesse voire de l'extrême jeunesse qui caractérise la société actuelle de post-consommation.
c. L’engagement politique
L’élévation du niveau d’instruction,
l’ouverture sur le monde grâce à la presse, la
radio ou la télévision place le groupe jeune face
aux troubles qui agitent leur pays, l’Europe ou la
planète.
Ainsi les jeunes français, comme de nombreux jeunes à travers la planète, se mobilisent contre les conflits comme par exemple la guerre du Vietnam dans les années 70 ou la guerre d'Irak dans les années 2000.
Ils se mobilisent aussi contre les essais nucléaires ou encore contre le pouvoir politique comme par exemple en mai 1968 avec les manifestations d'étudiants et de lycéens qui dégénèrent en grève générale.
Par la suite collégiens, lycéens et étudiants sont de toutes les manifestations, qu’il s’agisse de se battre pour leurs droits ou de défendre les valeurs de la démocratie comme par exemple lors du second tour de la présidentielle de 2002. La contestation et le conflit sont donc des facteurs de l'affirmation de l'identité des jeunes.
Ainsi les jeunes français, comme de nombreux jeunes à travers la planète, se mobilisent contre les conflits comme par exemple la guerre du Vietnam dans les années 70 ou la guerre d'Irak dans les années 2000.
Ils se mobilisent aussi contre les essais nucléaires ou encore contre le pouvoir politique comme par exemple en mai 1968 avec les manifestations d'étudiants et de lycéens qui dégénèrent en grève générale.
Par la suite collégiens, lycéens et étudiants sont de toutes les manifestations, qu’il s’agisse de se battre pour leurs droits ou de défendre les valeurs de la démocratie comme par exemple lors du second tour de la présidentielle de 2002. La contestation et le conflit sont donc des facteurs de l'affirmation de l'identité des jeunes.
3. Une cible économique
a. L’appétit de nouvelles technologies
Du « mange disque » au MP3 en passant par
les lecteurs de cassettes audio, les
« Walkman », les
« Discman », le groupe
jeune est un grand consommateur de nouvelles
technologies.
C’est lui qui tire vers le haut la recherche et la production de produits de plus en plus performants :
- téléphones portables qui font tout y compris diffuser les émissions de télévision où que l’on soit ;
- des consoles de jeu de plus en plus performantes qui changent tous les six mois.
Les modes de consommation des jeunes permettent le renouvellement permanent des technologies.
Avec l'essor d'Internet, les jeunes disposent d'un moyen de communication qui leur sert aussi de lieu de rencontres et de convivialité. En communiquant massivement via ce média, ils contribuent à inventer le monde virtuel.
C’est lui qui tire vers le haut la recherche et la production de produits de plus en plus performants :
- téléphones portables qui font tout y compris diffuser les émissions de télévision où que l’on soit ;
- des consoles de jeu de plus en plus performantes qui changent tous les six mois.
Les modes de consommation des jeunes permettent le renouvellement permanent des technologies.
Avec l'essor d'Internet, les jeunes disposent d'un moyen de communication qui leur sert aussi de lieu de rencontres et de convivialité. En communiquant massivement via ce média, ils contribuent à inventer le monde virtuel.
b. La génération de l’image et du son
Les baby-boomers ont grandi dans un environnement
où l’information, le savoir, les relations
interpersonnelles sont largement dominés par des supports
visuels et auditifs.
La télévision qui pénètre dans les foyers à partir de 1950 et dont la montée en puissance a accompagné les années 60 et 70 n’est pas étrangère à cet engouement.
Les producteurs de cinéma, les éditeurs de musique ont vite saisi la capacité d'achat de ce groupe qui devient alors naturellement leur principale cible commerciale à laquelle ils proposent des produits spécifiques en très grand nombre.
La jeunesse est un thème vecteur de succès pour le cinéma mondial, en témoigne la réussite de certains films devenus cultes comme "La fureur de vivre", "Les nuits fauves" ou "La haine".
La télévision qui pénètre dans les foyers à partir de 1950 et dont la montée en puissance a accompagné les années 60 et 70 n’est pas étrangère à cet engouement.
Les producteurs de cinéma, les éditeurs de musique ont vite saisi la capacité d'achat de ce groupe qui devient alors naturellement leur principale cible commerciale à laquelle ils proposent des produits spécifiques en très grand nombre.
La jeunesse est un thème vecteur de succès pour le cinéma mondial, en témoigne la réussite de certains films devenus cultes comme "La fureur de vivre", "Les nuits fauves" ou "La haine".
c. La dictature des marques acceptée et
revendiquée
Depuis 1968 et le rejet de la société de
consommation et de la profusion de produits qu'elle propose, le
comportement du groupe jeune face à l’argent a
évolué. Ainsi, aujourd’hui porter un
vêtement ou une paire de chaussures qui ne soit pas
siglés apparaît comme une faute de goût.
En fait, les vêtements constituent le deuxième poste de dépenses juste derrière celle des produits audiovisuels et technologiques. Il est normal de payer un blue-jean ou un tee-shirt deux fois plus cher pour peu qu’il soit d’une marque acceptée et reconnue par le groupe.
Cette attrait pour les marques reconnues conforte la cohésion du groupe et renforce le sentiment d’appartenance.
En fait, les vêtements constituent le deuxième poste de dépenses juste derrière celle des produits audiovisuels et technologiques. Il est normal de payer un blue-jean ou un tee-shirt deux fois plus cher pour peu qu’il soit d’une marque acceptée et reconnue par le groupe.
Cette attrait pour les marques reconnues conforte la cohésion du groupe et renforce le sentiment d’appartenance.
L’essentiel
Les années 1960 à 2000 ont connu deux ruptures. La première entre la génération d’avant la Seconde Guerre mondiale et les jeunes nés pendant le baby boom. Bien peu de points communs entre une France archaïque par certains cotés où on passait directement de l’enfance à l’âge adulte et les jeunes des années 60 qui mettent en avant leur identité et leurs valeurs, générant ainsi le fameux conflit de générations.
La seconde rupture intervient à l’intérieur du groupe. La culture de l’opposition, du conflit et de la contestation a peu à peu fait place à une montée de l’individualisme et à l’emprise acceptée du libéralisme et de la société de consommation.
Les années 1960 à 2000 ont connu deux ruptures. La première entre la génération d’avant la Seconde Guerre mondiale et les jeunes nés pendant le baby boom. Bien peu de points communs entre une France archaïque par certains cotés où on passait directement de l’enfance à l’âge adulte et les jeunes des années 60 qui mettent en avant leur identité et leurs valeurs, générant ainsi le fameux conflit de générations.
La seconde rupture intervient à l’intérieur du groupe. La culture de l’opposition, du conflit et de la contestation a peu à peu fait place à une montée de l’individualisme et à l’emprise acceptée du libéralisme et de la société de consommation.
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