L'émergence des classes moyennes
Mais ce schéma traditionnel est bouleversé par les Trente Glorieuses qui favorisent le développement d'un groupe social nouveau : les classes moyennes. Quelles sont les composantes de ces classes moyennes et comment sont-elles parvenues à constituer la majorité de la population française ?
Généralement les classes moyennes ont un niveau scolaire de base et se forment surtout sur le tas aux métiers du secteur tertiaire qui explose au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Elles constituent la masse des salariés de ce secteur et assurent les activités commerciales, financières éducatives, administratives, en travaillant dans le secteur de la santé ou encore des transports.
Parallèlement à l'explosion du tertiaire, le primaire s'effondre et de secteur secondaire entame un long déclin à partir de 1975, cette année-là, les ouvriers représentent 40 % de la population active.
L’augmentation globale du pouvoir d’achat a permis au plus grand nombre de partager le même mode de vie. Cet accroissement du niveau de vie est essentiellement dû à la généralisation du travail salarié féminin qui permet d’avoir deux revenus dans un ménage. Parallèlement le revenu moyen par tête a aussi augmenté jusqu’en 1973.
Ce groupe est très hiérarchisé avec :
- au niveau inférieur : les ouvriers spécialisés, les agents de maîtrise, les techniciens de maintenance, des aides soignantes... dont le niveau de revenu reste proche de celui de la classe ouvrière traditionnelle ;
- au niveau moyen : des cadres moyens, des enseignants, des employés de banque, des commerciaux ; - au niveau supérieur : des cadres supérieurs, des professions libérales, des professions intellectuelles de conception, des ingénieurs.
La qualification et l'échelle des salaires qui va de 1à 5, contribuent fortement à établir cette hiérarchie.
Compte tenu de cette définition, la société française apparaît comme une énorme classe moyenne dont ne seraient exclus que la grande bourgeoisie, les pauvres, les ouvriers les moins qualifiés et les Rmistes.
L’utilisation de l’expression « classes moyennes » au pluriel montre bien l’ambiguïté de la notion et le désir d’une stratification interne comme le font les Anglo-Saxons avec leurs trois niveaux : la lower middle class, la middle class et l’upper middle class.
L’offre d’emplois qualifiés émanant des entreprises et de l’Etat a permis le plein emploi et une augmentation régulière des salaires.
En contrepartie, dotée d’un réel pouvoir d’achat et rassurée par la stabilité de l’emploi, cette classe moyenne a soutenu sans faiblesse la consommation, en biens d’équipement, mais aussi en loisirs.
Le cercle vertueux production/consommation a fonctionné jusqu’au début des années 70 : les classes moyennes ont constitué pendant cette période une cible privilégiée pour les publicitaires, contribuant à renforcer leur sentiment d’appartenance au groupe.
Dans le même temps les professions indépendantes, les artisans et les petits commerçants on vu leur nombre s’effondrer.
Les diplômes et la reconnaissance du travail sont les principaux facteurs de cet ascenseur social. L’importance que prend au début des années 80 la Confédération Générale des Cadres (CGC) avec près de 300 000 adhérents est significative de cette tertiarisation de l’emploi et de ce glissement vers le haut des classes moyennes.
La croissance économique et les salaires qui sont en progrès permettent alors à l’Etat un niveau de prélèvements obligatoires suffisant pour assumer ses engagements budgétaires.
L’autre levier d‘intervention de l'Etat se fait dans le cadre de l'« l’Etat Providence », série de mesures qui assurent aux citoyens un revenu en cas de perte de salaire : maladie, maternité, accident du travail ou licenciement. Ainsi l’Etat protège les citoyens contre les aléas de la vie. Cette protection met fin à la peur du lendemain.
Les classes moyennes apparaissent en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et se développent rapidement pendant les Trente Glorieuses.
Ces classes moyennes permettent de rompre avec le vieux clivage monde ouvrier/bourgeoisie. La croissance économique, l’accroissement des niveaux de diplômes, l’urbanisation, le rôle de l’Etat sont des facteurs explicatifs qui fonctionnent en synergie, de cette mutation sociale.
Mais la question de l’existence d’une vaste et unique classe moyenne ou de plusieurs classes moyennes hiérarchisées reste posée.

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