L'affirmation de la domination des Etats-Unis
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Depuis la Première et plus encore la Seconde Guerre, les
Etats-Unis se sont imposés comme la principale puissance
mondiale, on parle même de superpuissance. Leur
présence dans le monde est multiforme. Cet Etat a
dominé le 20e siècle et son rôle
reste déterminant en ce début de 21e
siècle.
Quelles sont les manifestations de cette
hégémonie, ses facteurs mais aussi ses limites ?
1. Les manifestations de la puissance des Etats-Unis
a. Au point de vue économique
Les Etats-Unis génèrent 30% du produit brut
mondial et n’ont pour l’instant pas de
rivaux. Avec plus de 308 millions
d’habitants en 2007, ils
bénéficient d’un vaste marché
intérieur et sont en même temps les premiers
exportateurs et les premiers importateurs mondiaux.
Mais il leur faut satisfaire les énormes besoins de consommation d’une population qui vit à crédit et cela entraîne des déficits budgétaires très importants, supportables grâce au rôle mondial du dollar.
Pourtant la faiblesse actuelle de cette devise, par rapport à l’euro par exemple, ne dynamise pas suffisamment les exportations. Cependant dans cette société postindustrielle, les services occupent 80% des actifs et qu’il s’agisse du domaine bancaire ou financier, de la recherche fondamentale, de l’aéronautique, des biotechnologies ou de l’informatique les Etats-Unis dominent largement les autres pays.
Mais il leur faut satisfaire les énormes besoins de consommation d’une population qui vit à crédit et cela entraîne des déficits budgétaires très importants, supportables grâce au rôle mondial du dollar.
Pourtant la faiblesse actuelle de cette devise, par rapport à l’euro par exemple, ne dynamise pas suffisamment les exportations. Cependant dans cette société postindustrielle, les services occupent 80% des actifs et qu’il s’agisse du domaine bancaire ou financier, de la recherche fondamentale, de l’aéronautique, des biotechnologies ou de l’informatique les Etats-Unis dominent largement les autres pays.
b. Au point de vue idéologique et culturel
L’ « american way of
life » s’est étendu
à la plupart des pays du monde grâce
notamment à certaines firmes
agroalimentaires comme Coca
Cola dont la véritable force
réside, selon ses dirigeants, davantage dans
l’image qu’elle véhicule que dans son
produit, grâce aussi à des firmes
des secteurs de l’informatique comme Microsoft et
de l’Internet avec Google.
L’ « american way of life » est également porté par les médias : chaînes de télévision, cinéma et plus récemment phénomène des jeux vidéo, le tout contribue à façonner un monde à l’image des Etats-Unis.
L’ « american way of life » est également porté par les médias : chaînes de télévision, cinéma et plus récemment phénomène des jeux vidéo, le tout contribue à façonner un monde à l’image des Etats-Unis.
c. Au point de vue militaire et diplomatique
Les Etats-Unis sont les gendarmes du
monde. Sans rivaux depuis l’effondrement
du bloc soviétique et de l’URSS, leurs
soldats sont présents sur l’ensemble de la
planète et règnent en maîtres sur
terre, sur mer - avec la plus forte armada du monde - et
dans les airs avec les avions et les moyens de
détection les plus sophistiqués.
Le budget militaire approche les 500 milliards de dollars. Les Etats-Unis interviennent dans toutes les crises, dans tous les conflits, parce qu’ils veulent défendre leurs intérêts économiques comme en Irak ou géopolitiques comme en Afghanistan ou tout simplement parce qu’ils sont les seuls capables d’intervenir avec efficacité, comme par exemple en Bosnie (1995) ou au Kosovo (1999).
Le budget militaire approche les 500 milliards de dollars. Les Etats-Unis interviennent dans toutes les crises, dans tous les conflits, parce qu’ils veulent défendre leurs intérêts économiques comme en Irak ou géopolitiques comme en Afghanistan ou tout simplement parce qu’ils sont les seuls capables d’intervenir avec efficacité, comme par exemple en Bosnie (1995) ou au Kosovo (1999).
2. Les facteurs de cette puissance
a. La première agriculture du monde
Les Etats-Unis ne se posent pas le problème de
savoir si les OGM sont bons ou nocifs
pour la santé : ils en sont les inventeurs (firme
Monsanto fondée en 1901 et
installée à Saint-Louis).
En conséquence ils sont le premier producteur et le premier exportateur mondial et imposent leur loi en matière de prix (la bourse des céréales est située à Chicago).
Servis par la grande variété des climats ils produisent de tout, en grande quantité et valorisent au maximum leur production grâce aux firmes agroalimentaires (agri business) dont les exportations sont largement subventionnées. Les Etats-Unis sont en position d'affamer telle ou telle partie du monde : c’est l’arme alimentaire.
En conséquence ils sont le premier producteur et le premier exportateur mondial et imposent leur loi en matière de prix (la bourse des céréales est située à Chicago).
Servis par la grande variété des climats ils produisent de tout, en grande quantité et valorisent au maximum leur production grâce aux firmes agroalimentaires (agri business) dont les exportations sont largement subventionnées. Les Etats-Unis sont en position d'affamer telle ou telle partie du monde : c’est l’arme alimentaire.
b. Des entreprises géantes
Plus de la moitié des cent plus grandes
firmes multinationales (FMN) sont
américaines. Elles interviennent sur la
totalité de la planète et
répartissent au niveau mondial l’ensemble du
processus de production et de consommation.
L’essentiel de la recherche-développement (R&D) se fait sur le territoire américain, les Etats-Unis y consacrent en effet des sommes considérables, bien plus que l’Europe. Mais la production est délocalisée dans les Etats ateliers à bas coût de main d’œuvre et la distribution assurée par des succursales implantées dans les régions densément peuplées et à fort pouvoir d’achat.
On peut ainsi parler d’une globalisation de l’économie américaine avec des capitaux qui circulent en quelques fractions de secondes d’une place financière ou d’une entreprise à l’autre. Les fusions et les rachats d’entreprises sont quotidiens. Les fonds d’investissements américains sont les plus puissants du monde (groupe Carlyle).
L’essentiel de la recherche-développement (R&D) se fait sur le territoire américain, les Etats-Unis y consacrent en effet des sommes considérables, bien plus que l’Europe. Mais la production est délocalisée dans les Etats ateliers à bas coût de main d’œuvre et la distribution assurée par des succursales implantées dans les régions densément peuplées et à fort pouvoir d’achat.
On peut ainsi parler d’une globalisation de l’économie américaine avec des capitaux qui circulent en quelques fractions de secondes d’une place financière ou d’une entreprise à l’autre. Les fusions et les rachats d’entreprises sont quotidiens. Les fonds d’investissements américains sont les plus puissants du monde (groupe Carlyle).
c. La création d’espaces
économiques protégés
La puissance économique des Etats-Unis et leur
poids politique leur donnent la
capacité d'influencer, dans la direction
qu’ils jugent favorable, les institutions
internationales comme
l’Organisation Mondiale de Commerce (OMC)
ou le Fonds Monétaire International (FMI)
dont ils sont le principal pourvoyeur.
Par ailleurs les Etats-Unis ont su développer, à différentes échelles, des zones d’influence économique dont ils sont les principaux bénéficiaires. Ainsi le long de la frontière avec le Mexique se sont installées du côté mexicain, les « maquiladoras », ateliers de production qui utilisent la main d’œuvre mexicaine bon marché.
Ce phénomène est favorisé par la mise en place depuis 1994 de l’ALENA (Association de Libre Echange Nord Américaine) qui regroupe les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Elle a été complétée en 2005 par l’ALEAC (Accord de Libre Echange d’Amérique Centrale) et préfigure la future ZLEA (Zone de Libre Echange Américaine), largement contestée par certains pays du continent sud américain : elle réactiverait le volet économique de la doctrine de Monroe (1854).
Par ailleurs les Etats-Unis ont su développer, à différentes échelles, des zones d’influence économique dont ils sont les principaux bénéficiaires. Ainsi le long de la frontière avec le Mexique se sont installées du côté mexicain, les « maquiladoras », ateliers de production qui utilisent la main d’œuvre mexicaine bon marché.
Ce phénomène est favorisé par la mise en place depuis 1994 de l’ALENA (Association de Libre Echange Nord Américaine) qui regroupe les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Elle a été complétée en 2005 par l’ALEAC (Accord de Libre Echange d’Amérique Centrale) et préfigure la future ZLEA (Zone de Libre Echange Américaine), largement contestée par certains pays du continent sud américain : elle réactiverait le volet économique de la doctrine de Monroe (1854).
3. Les limites à la puissance
a. La ségrégation sociale
Il y a tout d’abord une contestation
interne venant des minorités
ethnolinguistiques, Afro-Américains et Latinos
principalement ; les Américains d’origine
asiatique, eux, s’intègrent plus
facilement.
Pour les deux premiers groupes ethniques, dont la part dans la population totale est en constante augmentation, les manifestations de la pauvreté s’accroissent et l’endettement les jette à la rue (crise des subprimes). De plus en plus de travailleurs, quelle que soit leur origine, avec un emploi rémunéré ne peuvent se loger à cause de la faiblesse de leurs salaires.
En opposition, les « gated communities » (lotissements fermés et gardés réservés aux plus aisés) se multiplient. L’unité du peuple américain, du « melting pot » au « salad bowl » n’est qu’un mythe.
Pour les deux premiers groupes ethniques, dont la part dans la population totale est en constante augmentation, les manifestations de la pauvreté s’accroissent et l’endettement les jette à la rue (crise des subprimes). De plus en plus de travailleurs, quelle que soit leur origine, avec un emploi rémunéré ne peuvent se loger à cause de la faiblesse de leurs salaires.
En opposition, les « gated communities » (lotissements fermés et gardés réservés aux plus aisés) se multiplient. L’unité du peuple américain, du « melting pot » au « salad bowl » n’est qu’un mythe.
b. L’interventionnisme militaire
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les
armées américaines sont présentes
sur tous les continents. Avec la première
guerre d’Irak, menée sous
mandat onusien et depuis le 11 septembre
2001, avec la seconde guerre
d’Irak (hors mandat onusien) cette
présence s’est renforcée
prétextant la lutte contre le terrorisme et les
Etats voyous qui menacent le monde et en particulier les
intérêts américains.
Si certaines interventions ont permis un retour à la paix comme en Bosnie ou au Kosovo, d’autres, comme en Somalie en 1993, se sont traduites par de douloureux échecs ou un enlisement sans fin c’est le cas aujourd’hui en Irak ou en Afghanistan. Elles justifient alors la remise en cause de la Pax Americana par des Etats de plus en plus nombreux.
Si certaines interventions ont permis un retour à la paix comme en Bosnie ou au Kosovo, d’autres, comme en Somalie en 1993, se sont traduites par de douloureux échecs ou un enlisement sans fin c’est le cas aujourd’hui en Irak ou en Afghanistan. Elles justifient alors la remise en cause de la Pax Americana par des Etats de plus en plus nombreux.
c. Moins visible, la contestation économique
Face à un déficit commercial
permanent malgré la faiblesse du dollar,
les Américains doivent maintenant faire face
à d’autres pôles de puissance :
l’Europe qui se renforce de jour
en jour et qui investit beaucoup aux Etats-Unis,
le Japon, bien sûr, qui forme avec
les deux pôles précédents, la
Triade, mais aussi des nouveaux venus comme la
Chine, l’Inde, la Corée du Sud et
l’ensemble des pays émergents.
L'après guerre froide a affirmé la puissance unique des Etats-Unis, aujourd’hui le monde est devenu multipolaire et remet en cause, sans doute pour longtemps, l’hégémonie américaine.
L'après guerre froide a affirmé la puissance unique des Etats-Unis, aujourd’hui le monde est devenu multipolaire et remet en cause, sans doute pour longtemps, l’hégémonie américaine.
L’essentiel
Aujourd’hui les Etats-Unis d’Amérique
dominent encore le monde mais sans
suprématie. Ils perdent en effet peu à
peu leur leadership
économique en raison d’une économie
faussée par un énorme déficit commercial
et des règles du libéralisme qui ne sont pas
respectées.
En outre, son modèle culturel est remis en question, tout comme sa diplomatie militaire déployée sous prétexte de protéger la démocratie et le monde « libre ». Cette diplomatie entraîne les Etats-Unis dans des conflits sans fin, dépensant sans compter en équipements militaires alors qu’une partie de la population américaine vit largement en deçà du seuil de pauvreté, et peu à peu c’est le modèle même américain qui est remis en cause.
En outre, son modèle culturel est remis en question, tout comme sa diplomatie militaire déployée sous prétexte de protéger la démocratie et le monde « libre ». Cette diplomatie entraîne les Etats-Unis dans des conflits sans fin, dépensant sans compter en équipements militaires alors qu’une partie de la population américaine vit largement en deçà du seuil de pauvreté, et peu à peu c’est le modèle même américain qui est remis en cause.
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