Un lourd bilan moral et psychologique
On songe notamment à l'écrasement de Dresde ou d'Hiroshima. Ces tueries massives ont causé un choc moral considérable dans les opinions publiques des pays belligérants. Les atteintes aux populations civiles ont constitué pour les belligérants – et tout particulièrement pour les forces de l'Axe – une stratégie de choix pour atteindre le moral de l'ennemi.
Ainsi, les responsables de l'aviation allemande avaient équipé le bombardier en piqué Stuka d'une sirène fonctionnant sous l'effet de la vitesse de piqué afin de terroriser ceux qui se trouvaient sous l'avion.
De la même façon, les bombardements contre le Royaume-Uni visaient non des centres industriels ou militaires mais – le plus souvent – des quartiers d'habitation ou des édifices remarquables (la cathédrale de Coventry par exemple), dont l'éventuelle destruction était censée marquer les esprits britanniques. La psychologie de masse a ainsi été une composante incontestable du conflit. On songe notamment à l'acharnement déraisonné – et vain – de Hitler à conserver Stalingrad.
Malgré la liesse du retour à la paix, en 1945, les opinions publiques restent profondément marquées par cette stratégie de la terreur, d'autant que le spectacle des ruines va rester présent plusieurs années durant, jusqu'à l'achèvement de la reconstruction.
Les témoignages de la découverte des camps de concentration et d'extermination indiquent l'horreur inspirée par cette découverte. Autant que l'extermination massive, ce sont les conditions de cette extermination massive qui causent un traumatisme profond, notamment la volonté délibérée de nier l'humanité de ceux qui vont être exterminés. En outre, il apparaît très vite que cette extermination massive n'est pas le fait d'un groupe d'individus limités mais d'une réelle organisation planifiée dont la force a peut-être été de faire de chacun des intervenants un simple rouage, capable sans doute de prendre conscience de la totalité du projet d'extermination mais aussi capable de s'estimer détaché de toute responsabilité en raison de la parcellisation des tâches de chacun. L'Europe, fière des valeurs humanistes qu'elle a voulu faire triompher dans le monde entier, notamment grâce à la colonisation, est ainsi confrontée et assimilée à un effroyable déni de l'humanité.
C'est à Nuremberg, berceau des plus fervents meetings nazis, qui vit naître les lois d'exclusion dites de Nuremberg, en 1935, que se tient, durant près d'une année – de novembre 1945 à octobre 1946 – le procès. Une vingtaine d'accusés y sont jugés : militaires de haut rang, anciens dignitaires du Reich, hauts fonctionnaires nazis. Les accusés forment une sorte de concentré de la société allemande. Tous plaident non-coupable. Mais, au terme de débats douloureux, le jury international condamne la plupart d'entre eux à la peine de mort ou à la réclusion à perpétuité.
Désastre humain et matériel sans précédent dans l'histoire de l'humanité, la Seconde Guerre mondiale pèse aussi d'un lourd bilan moral et psychologique : les valeurs humanistes dont l'Europe se voulait tout à la fois l'incarnation et le modèle ont été profondément bafouées.

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