Collaboration d'Etat et collaborationnistes
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1. La diversité des collaborations
a. La collaboration économique
C'est par intérêt que certains se rangent du
côté des collaborationnistes. La
convention d'armistice de juin 1940 organise un
véritable pillage économique de la France
par l'occupant allemand. Outre l'indemnité
d'occupation - 400 millions de francs par jour
en moyenne, soit la moitié du revenu
national -, les Allemands exigent des prises de
participation dans certaines entreprises
françaises et prélèvent une
partie de la production nationale. Dans nombre
d'entreprises industrielles, l'Allemagne devient ainsi le
principal, voire le seul client. C'est le cas, par
exemple, pour le fabricant automobile Renault. La
disparition du marché automobile mais aussi la
reconversion, en 1939, des usines Renault pour
produire des chars et des moteurs d'avions, poussent les
dirigeants de l'entreprise à fournir l'Allemagne.
D'autres entreprises suivent cette voie, comme le
fabricant de moteurs d'avions Gnome et
Rhône. Ce dernier, comme Renault, est
nationalisé à la Libération, pour
faits de collaboration.
b. La collaboration idéologique
Cette forme de collaboration, fondée sur la
proximité avec les idées nazies, est le
fait d'une minorité de Français. Souvent
venus au fascisme par haine du communisme, ces
collaborateurs se rencontrent surtout à Paris
où ils dénoncent la faiblesse de Vichy dont
ils attendent un engagement clair aux
côtés de l'Allemagne. On trouve
là des hommes politiques comme Jacques
Doriot, le chef du Parti Populaire Français,
ou Marcel Déat, le fondateur du
Rassemblement National Populaire, des intellectuels comme
Philippe Henriot, Robert Brasillach ou
Drieu La Rochelle.
Brasillach devient ainsi rédacteur en chef de Je suis partout, l'un des principaux journaux collaborationnistes. Drieu La Rochelle, auteur célèbre, devient le directeur de la Nouvelle Revue française, revue à la fois littéraire et essayiste. Parmi les organes de la collaboration, il faut citer aussi Gringoire, dirigé par Béraud et qui est incontestablement le plus antisémite des journaux français.
Signe du tournant pris en 1942, lorsque Vichy devient un Etat satellite de l'Allemagne, Laval fait entrer au gouvernement certains de ces fanatiques de la collaboration : Fernand de Brinon, qui représentait Vichy à Paris, devient ainsi responsable des relations franco-allemandes, plus tard, Henriot devient ministre de l'Information et Déat des Affaires Sociales et du Travail.
Brasillach devient ainsi rédacteur en chef de Je suis partout, l'un des principaux journaux collaborationnistes. Drieu La Rochelle, auteur célèbre, devient le directeur de la Nouvelle Revue française, revue à la fois littéraire et essayiste. Parmi les organes de la collaboration, il faut citer aussi Gringoire, dirigé par Béraud et qui est incontestablement le plus antisémite des journaux français.
Signe du tournant pris en 1942, lorsque Vichy devient un Etat satellite de l'Allemagne, Laval fait entrer au gouvernement certains de ces fanatiques de la collaboration : Fernand de Brinon, qui représentait Vichy à Paris, devient ainsi responsable des relations franco-allemandes, plus tard, Henriot devient ministre de l'Information et Déat des Affaires Sociales et du Travail.
2. La politique de collaboration
a. Montoire : le début de la
collaboration d'Etat
Deux hommes jettent, en octobre 1940, les bases
de la collaboration d'Etat : Otto Abetz,
ambassadeur du Reich en France, et Pierre Laval.
Ce sont eux qui organisent, le 24 octobre 1940,
la rencontre de Montoire entre Pétain et
Hitler. Pour Laval, cette collaboration d'Etat s'appuie
sur la conviction que l'Allemagne va gagner la guerre. Il
s'agit donc d'obtenir de l'Allemagne des concessions et
de placer la France dans une situation favorable au
moment du retour à la paix. Pour
Pétain, il s'agit de gérer au mieux la
convention d'armistice de juin 1940. En effet, les
Allemands prennent très vite des libertés
avec leurs engagements de juin 1940 et se
comportent en zone occupée comme si Vichy
n'existait pas alors que, théoriquement, son
autorité s'y applique également. Par
ailleurs, Pétain s'inquiète du sort des
militaires français prisonniers en Allemagne et
dont les nazis usent comme d'une arme de chantage pour
obtenir plus de la France.
b. L'échec de la collaboration d'Etat
La collaboration d'Etat est en fait un jeu de
dupes. Pour les Allemands, il apparaît
très vite que Pétain n'est guère
fiable et qu'au mieux il entend se contenter d'une
neutralité bienveillante à l'égard
de l'Allemagne. Pétain estime que la France a des
atouts à négocier : le territoire qui
reste sous sa dépendance, l'empire colonial et la
flotte de guerre basée à Toulon. Mais il
surestime ces atouts : en novembre 1942, les
Allemands montrent qu'ils peuvent facilement envahir la
zone libre, sans se soucier de leurs engagements
de 1940 ; la flotte se saborde pour
éviter de tomber aux mains des Allemands. Quand
à l'Empire sous contrôle vichyssois, le
débarquement allié en Afrique du Nord,
l'agitation gaulliste en Afrique noire, l'invasion
japonaise en Indochine le réduisent à la
portion congrue.
Dès lors, la collaboration d'Etat est un échec : les collaborateurs les plus zélés entrent finalement au gouvernement et la France accepte la mise en place du STO (Service du Travail Obligatoire), véritable système de travail forcé en faveur de l'Allemagne.
Dès lors, la collaboration d'Etat est un échec : les collaborateurs les plus zélés entrent finalement au gouvernement et la France accepte la mise en place du STO (Service du Travail Obligatoire), véritable système de travail forcé en faveur de l'Allemagne.
Doc. La France coupée en deux |
L'essentiel
Dans les heures les plus noires de l'occupation nazie, nombre de Français, pour des motifs divers, se rangent aux côtés des Allemands. Le régime de Vichy lui aussi suit la voie de la collaboration avec l'occupant à travers une collaboration d'Etat qui se révèle être un jeu de dupes.
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