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La bataille de France

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Objectif : L’armée française était redoutée par tous en 1939. On disait d’elle qu’elle était la première armée du monde et son prestige lié à la victoire en 1918 impressionnait les officiers allemands.
Pourtant, en l’espace de six semaines, cette armée est balayée par l’offensive allemande.
Comment expliquer cette défaite aussi soudaine ?

Après qu’Hitler ait lancé ses troupes sur la Pologne le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre.
Sur le papier, les troupes sont globalement équivalentes, tant en effectif (les avantages dans un secteur, la marine pour les Alliés, s’équilibrant avec leurs défaillances, l’aviation française trop peu nombreuse) qu’en qualité du matériel.

1. La « drôle de guerre » septembre 1939 – avril 1940

a. L’attente derrière la ligne Maginot
Dans l’entre-deux-guerres, une ligne imposante de fortification, la ligne Maginot (du nom du ministre de l’armement d’alors) avait été construite le long de la frontière avec l’Allemagne. Elle constituait un rempart doté de toutes les technologies modernes (on y circulait en train), une muraille étanche. Mais elle était incomplète : on n’avait pas jugé bon de la poursuivre le long des Ardennes (forêt et reliefs réputés infranchissables) et face à la Belgique pour ne pas froisser nos voisins.

Au début de la guerre, les Français tout naturellement se retranchent dans cette ligne, attendant sereinement l’offensive allemande. Contrairement aux doctrines de 1914, cette tactique défensive épargnait les vies humaines et rencontrait un large consensus dans la population française, traumatisée par la saignée du précédent conflit.

Elle s’inscrivait aussi dans une stratégie plus large de blocus de l’Allemagne ; en effet, celle-ci nécessitait des matières premières pour ses industries (du fer pour l’armement par exemple) et il suffisait de l’asphyxier, alors que la France et le Royaume-Uni pouvait s’appuyer sur leurs empires pour l’approvisionnement.

La Pologne du coup est écrasée sans aucune réaction des Alliés, à l’abri derrière leurs murs. Hitler ne renvoie pas ses armées tout de suite contre la France, préférant attendre un temps plus clément et un meilleur plan d’attaque.
Les soldats français sont donc mobilisés, prêts à se battre mais ne se battent pas. Cette période est appelée « drôle de guerre » (le terme vient d’une confusion avec l’expression anglaise « phoney war » : guerre bidon, entendue en « funny war » : guerre drôle). Cette inactivité entraîne une démoralisation progressive des troupes et une démobilisation de l’opinion.

b. Les divisions politiques
Contrairement à la guerre de 1914-18 et à son union sacrée, les divisions politiques sont nombreuses. Les rancoeurs et oppositions du Front Populaire continuent à se manifester. Le parti communiste, que l’on assimile à l’URSS de Staline engagée avec l’Allemagne en Pologne, est dissous. Le gouvernement Daladier hésitant sur la stratégie à adopter, tombe en mars 1940. Paul Reynaud, réputé plus belliciste, devient alors président du conseil.
2. L’offensive brutale allemande : mai – juin 1940
a. La « débâcle »
Hitler lance son offensive le 10 mai 1940. Les troupes allemandes avancent aux Pays-Bas et en Belgique. Les Français croient à une redite du plan Schlieffen de 1914 et y portent leurs meilleures troupes. Le piège se referme quand Guderian parvient, à la tête de ses divisions blindées, à passer par les Ardennes, point non protégé par la ligne Maginot. Les armées alliées sont donc prises en tenaille.

Contrairement à une légende fausse mais tenace, les soldats français résistent vaillamment. Il y a ainsi 92 000 tués en cinq semaines. Le matériel n’est pas plus obsolète chez les Français que chez les Allemands (certains avions français sont nettement supérieurs à leur équivalent ennemi ; de même, on trouve des voitures à chevaux dans les deux camps). La faute en revient surtout au commandement en dessous de tout. Souvent des « seconds couteaux » de la précédente guerre, les officiers supérieurs envisagent celle de 1940 selon leurs choix stratégiques de 1914.

Gamelin, chef d’état-major, commande ses troupes depuis le fort de Vincennes (bien éloigné des zones de combat) et donne ses ordres par téléphone (les Allemands comprennent rapidement qu’il suffit de couper les fils pour rendre muet l’état-major français). Ordres et contre-ordres se multiplient. Les erreurs stratégiques sont incalculables. Lors de la percée dans les Ardennes par exemple, un avion de reconnaissance français rapporte les embouteillages des blindés allemands sur la petite route forestière ; aucune réaction de la part du commandement français, persuadé que l’offensive aura lieu au nord.

La désorganisation est cependant totale. Civils (en juin, plus de huit millions de personnes sont sur les routes) et soldats fuient dans un désordre complet. Cet exode reste comme le symbole de l’écrasement militaire de la France.

Les Stukas (bombardiers allemands en piqué, aux ailes équipées de sirènes pour effrayer les populations) mitraillent les routes, rajoutant à la terreur générale. Début juin, les Anglais rembarquent leur corps expéditionnaire (et quelques troupes françaises) à Dunkerque, encerclée par les Allemands. Le 10 juin, l’Italie rentre à son tour en guerre contre la France, sans réussir toutefois à dépasser les Alpes.

 

b. Poursuivre ou arrêter le combat ?
Au gouvernement, deux thèses s’affrontent :

- Paul Reynaud soutenu par le sous-secrétaire d’Etat à la guerre, le général de Gaulle, souhaite poursuivre le combat en évacuant le reste de l’armée française en Afrique du Nord et en s’appuyant sur la flotte (intacte) et sur l’Empire. Il faudrait pour cela que l’armée capitule, permettant une continuité du pouvoir politique et donc de la résistance française depuis l’Afrique du Nord.

- Mais les militaires (défaitistes dans leur majorité), représentés par le maréchal Pétain et par le nouveau chef d’état-major Weygand, qui a remplacé Gamelin le 19 mai 1940, refusent cette solution. Ils imputent en effet la défaite au pouvoir politique et souhaitent arrêter un combat qui leur semble perdu d’avance. Ils sont favorables à un armistice (c'est-à-dire un arrêt des combats avant la conclusion d’une paix).
Face à cette crise politique, Paul Reynaud démissionne le 16 juin. Le pouvoir est libre pour le maréchal Pétain qui prend la tête du nouveau gouvernement, réfugié à Bordeaux. Le 17 juin, il dit à la radio qu’il faut « cesser les combats ».

Le général De Gaulle s’envole pour Londres ce même jour et lance le lendemain des studios de la B.B.C, son fameux appel du 18 juin où il incite au contraire à poursuivre le combat contre l’Allemagne. Dans le désordre du pays, peu de Français l’entendent.

 

c. L’armistice
Il est signé le 22 juin 1940 à Rethondes. Hitler a tenu à ce que le wagon dans lequel l’armistice de 1918 a été signé, soit ressorti du musée et replacé dans la clairière, dans les mêmes conditions. L’humiliation change de camp.
Les conditions de l’armistice sont très dures.

Le gouvernement de Pétain conserve en théorie l’autorité politique sur le territoire mais en fait, la France est séparée en deux parties : au Nord, une « zone occupée » où les décisions de Pétain doivent être acceptées par les Allemands, et une zone sud dite « zone libre ». Entre les deux, est instituée une ligne de démarcation. L’empire colonial est conservé.

La France est désarmée et les troupes sont limitées à 100 000 hommes en zone « libre ». Sa flotte reste intacte à condition de rester neutre (dans les faits, les Anglais vont demander à l’escadre située à Mers-el-Kebir, en Algérie, de les rejoindre contre l’Allemagne ; face au refus français, ils vont la détruire le 3 juillet 1940). Un million et demi de prisonniers reste en Allemagne jusqu’à la conclusion d’une paix.

Une contribution journalière est exigée pour payer les frais d’occupation : 400 millions de francs par jour (somme augmentée à 500 millions en 1942). Le mark est aussi surévalué permettant un meilleur pouvoir d’achat aux soldats allemands en France.

Enfin, la France doit livrer à l’Allemagne les réfugiés anti-nazis. Cet armistice draconien n’est en fait qu’une première étape. En effet, il laisse craindre une paix future encore plus dure, qui vengerait le « diktat (traité) de Versailles ».

 

L’essentiel

L’armée française, que l’on croit la première armée du monde en 1939, est crainte. Sa stratégie consiste au début de la guerre à se protéger derrière la ligne Maginot réputée infranchissable.
Mais Hitler, par la guerre-éclair et la percée de ses chars d’assaut dans les Ardennes, bouleverse ces schémas tactiques. Malgré leur bravoure, les Français mal commandés sont vite débordés, encerclés à Dunkerque et contraints de reculer en désordre. Les civils fuient sur les routes. C’est la « débâcle ».
Le gouvernement s’oppose sur le fait de poursuivre ou non la guerre. C’est le camp de l’armistice, représenté par les militaires dont le nouveau président du conseil le maréchal Pétain, qui l’emporte. L’armistice avec l’Allemagne est donc signé le 22 juin 1940 à Rethondes et il est très dur. Le pays est coupé en deux zones, dont une est occupée par les Allemands.
En six semaines, la France a été battue. 

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