Le renouvellement de la hiérarchie européenne
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1. La Grande-Bretagne, une puissance en déclin ?
a. Un modèle déjà ancien mais qui reste
puissant
En 1851, l’exposition universelle de Londres (Crystal
palace) est à la fois le symbole de la suprématie
de ce pays et de sa domination sans partage sur les technologies
de la première révolution industrielle. Alors
première puissance économique mondiale, la
Grande-Bretagne a en effet connu un décollage
précoce vers 1780-1800. « Atelier du
monde », elle domine alors l’industrie textile,
la métallurgie du fer, les constructions ferroviaires et
navales. En 1870, elle représente toujours 32 %
de la production industrielle mondiale.
Son agriculture est moderne et a permis un accroissement considérable de la population qui est majoritairement urbaine à la fin du XIXe siècle.
Première puissance commerciale (elle réalise 15 % des échanges mondiaux à la fin du XIXe siècle), elle possède la plus importante flotte et contrôle les routes commerciales grâce aux comptoirs et aux postes militaires qui les jalonnent (1878, prise de contrôle de Chypre, puis de l’Egypte en 1882 sur la route des Indes). Elle est d’ailleurs la seule puissance à avoir osé faire le choix du libre-échange (1849). Ses grands ports (Liverpool, Londres) reçoivent les produits alimentaires ou les matières premières de ses colonies (coton, soie, caoutchouc) et des produits de luxe d’Europe (France).
La Grande-Bretagne reste aussi la première puissance financière avant la guerre. La City de Londres, ses banques, ses assurances (Lloyd’s) brassent les affaires du monde entier et investissent sur tous les continents (Empire, mais aussi Amérique latine, Russie, Chine). La livre-sterling est la monnaie de référence internationale.
Son agriculture est moderne et a permis un accroissement considérable de la population qui est majoritairement urbaine à la fin du XIXe siècle.
Première puissance commerciale (elle réalise 15 % des échanges mondiaux à la fin du XIXe siècle), elle possède la plus importante flotte et contrôle les routes commerciales grâce aux comptoirs et aux postes militaires qui les jalonnent (1878, prise de contrôle de Chypre, puis de l’Egypte en 1882 sur la route des Indes). Elle est d’ailleurs la seule puissance à avoir osé faire le choix du libre-échange (1849). Ses grands ports (Liverpool, Londres) reçoivent les produits alimentaires ou les matières premières de ses colonies (coton, soie, caoutchouc) et des produits de luxe d’Europe (France).
La Grande-Bretagne reste aussi la première puissance financière avant la guerre. La City de Londres, ses banques, ses assurances (Lloyd’s) brassent les affaires du monde entier et investissent sur tous les continents (Empire, mais aussi Amérique latine, Russie, Chine). La livre-sterling est la monnaie de référence internationale.
b. Le retard continental
L’Europe continentale a connu la première
révolution industrielle, mais de façon
incomplète et inégale. La France ou la Belgique ont
des ressources en fer et charbon qu’elles ont mises en
valeur, mais leur évolution vers une société
industrielle est plus lente qu’en Grande-Bretagne. En
France par exemple, le modèle de l’usine à
l’anglaise se diffuse très lentement et les
campagnes ne se dépeuplent pas au profit des villes.
Les structures sociales restent anciennes et marquées par le conservatisme : le servage est maintenu en Russie jusqu’en 1861, ce qui ne favorise pas l’émergence d’une bourgeoisie rurale active et moderne comme en Grande-Bretagne.
Enfin, même si certaines organisations essayent de donner une cohérence entre les régions industrielles (Zollverein allemand, 1834), le développement est limité, car les Etats sont morcelés : l’Italie et l’Allemagne n’existent pas en tant qu’entités homogènes.
Les structures sociales restent anciennes et marquées par le conservatisme : le servage est maintenu en Russie jusqu’en 1861, ce qui ne favorise pas l’émergence d’une bourgeoisie rurale active et moderne comme en Grande-Bretagne.
Enfin, même si certaines organisations essayent de donner une cohérence entre les régions industrielles (Zollverein allemand, 1834), le développement est limité, car les Etats sont morcelés : l’Italie et l’Allemagne n’existent pas en tant qu’entités homogènes.
2. Un nouvel ordre européen
a. De nouvelles conditions de développement
Les pays peu développés lors de la première
révolution industrielle bénéficient
finalement de leur retard. Ils sont capables de mettre en place
des structures neuves plus efficaces (usines immenses,
mécanisation, travail à la chaîne), et les
secteurs nouveaux jouent un rôle plus important. Au
contraire, la Grande-Bretagne reste figée dans ses
traditions et sa puissance, sans remettre en cause son mode de
production. C’est ainsi qu’elle passe à
côté de nombreuses innovations de la seconde
révolution : ses entreprises restent de taille
moyenne, les outils industriels et l’organisation du
travail traditionnels. Par exemple dans les mines de charbon, la
production est désormais mécanisée en France
ou en Allemagne, mais pas en Grande-Bretagne. Les
années 1920 et 1930 accentuent ce véritable
déclin anglais.
Les autres pays développent des innovations importantes qui vont favoriser la seconde évolution : par exemple les travaux sur l’électricité des Français Deprez (1883 transport du courant) ou Héroult, des Allemands Daimler et Benz dans l’automobile (1885 moteur à explosion), de l’Italien Marconi dans la téléphonie sans fil (1890-1895), de l’Allemand Bayer dans la chimie (1895, aspirine). Mais il y a peu d’Anglais qui innovent alors qu’ils avaient joué un rôle essentiel dans le précédente révolution.
Les autres pays développent des innovations importantes qui vont favoriser la seconde évolution : par exemple les travaux sur l’électricité des Français Deprez (1883 transport du courant) ou Héroult, des Allemands Daimler et Benz dans l’automobile (1885 moteur à explosion), de l’Italien Marconi dans la téléphonie sans fil (1890-1895), de l’Allemand Bayer dans la chimie (1895, aspirine). Mais il y a peu d’Anglais qui innovent alors qu’ils avaient joué un rôle essentiel dans le précédente révolution.
b. L’émergence de l’Europe continentale
Les pays scandinaves, l’Italie ou la Russie connaissent un
vrai développement économique (dans le cas de la
Russie, grâce à l’argent anglais). La France,
qui est déjà un vieux pays industriel, encourage
les secteurs nouveaux comme l’électricité,
l’automobile (Panhard, Renault), la métallurgie de
l’aluminium ou la sidérurgie. Des usines anciennes
comme les usines Schneider du Creuzot s’agrandissent et se
modernisent.
Mais le pays qui connaît la croissance la plus rapide est l’Allemagne. « Né » en 1871, ce pays multiplie par 4 sa production industrielle entre 1865 et 1914, et en 1910, il dépasse la Grande-Bretagne (16 % de la production industrielle mondiale contre 15 %). Puissance industrielle, l’Allemagne se lance en 1890 dans une Weltpolitik qui la pousse à concurrencer la Grande-Bretagne sur ses propres marchés : en Afrique, en Amérique latine et en Chine. Les représentants allemands sont partout, et ils pratiquent le « dumping » (vente à perte) pour « grignoter » les places fortes commerciales anglaises. La flotte allemande construite par Von Tirpitz, moderne et nombreuse est présente sur toutes les mers.
Cette lutte sourde entre les deux premières puissances européennes est une des causes majeure de la Première Guerre mondiale.
Mais le pays qui connaît la croissance la plus rapide est l’Allemagne. « Né » en 1871, ce pays multiplie par 4 sa production industrielle entre 1865 et 1914, et en 1910, il dépasse la Grande-Bretagne (16 % de la production industrielle mondiale contre 15 %). Puissance industrielle, l’Allemagne se lance en 1890 dans une Weltpolitik qui la pousse à concurrencer la Grande-Bretagne sur ses propres marchés : en Afrique, en Amérique latine et en Chine. Les représentants allemands sont partout, et ils pratiquent le « dumping » (vente à perte) pour « grignoter » les places fortes commerciales anglaises. La flotte allemande construite par Von Tirpitz, moderne et nombreuse est présente sur toutes les mers.
Cette lutte sourde entre les deux premières puissances européennes est une des causes majeure de la Première Guerre mondiale.
L’essentiel
A partir de la fin du XIXe siècle, la suprématie anglaise n’est plus incontestée. Sur le plan économique, mais aussi politique, des pays neufs (Allemagne, Italie, pays scandinaves) connaissent à leur tour un décollage économique et jouent un rôle plus important. L’Allemagne est même le principal concurrent de la Grande-Bretagne qui semble une puissance vieillissante.
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