La croissance économique et ses différentes phases depuis 1850
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
À partir de la seconde moitié du 19e
siècle et durant le 20e siècle, le
processus d'industrialisation se développe de
manière régulière et massive. Il
naît en Europe occidentale, pour gagner le continent
américain, puis l'Asie et le Japon. Cette
industrialisation constitue, dans le cadre d'économies
de plus en plus libérales, le moteur de la croissance
économique. Cependant, il s'agit d'une croissance
irrégulière, ponctuée de phases de
ralentissement de l'activité économique et de
crises.
1. Les révolutions industrielles au coeur de la
croissance
a. Les deux premières révolutions
industrielles marquent le 19e siècle
• La première
révolution industrielle naît
dès la deuxième moitié du
18e siècle en Angleterre. De nouveaux
systèmes de production reposant sur l'utilisation
de la machine à vapeur et du charbon permettent
d'augmenter rapidement les capacités de
production. Celle-ci s'organise désormais dans le
cadre de vastes usines qui s'installent à
proximité des bassins énergétiques.
La mécanisation de l'industrie permet une
production massive dans les domaines porteurs du textile
et de la métallurgie. La révolution des
transports ferroviaires et maritimes contribuent à
l'augmentation des échanges.
À partir du milieu du 19e siècle, l'industrialisation gagne la France, l'Allemagne puis le reste du continent européen, mais de manière inégale. Elle se diffuse en parallèle sur d'autres continents. En Amérique du Nord, les États-Unis connaissent à partir de la deuxième moitié du 19e siècle une industrialisation forte, en particulier au nord-est du pays.
L'expansion du territoire contribue à développer le réseau ferroviaire. Dès 1869, la liaison San-Francisco - New-York est achevée. En 1913, ce réseau représente le tiers du réseau mondial. Son développement dynamise l'économie du pays, favorise le processus d'urbanisation. La construction des rails, de la structure d'acier des buildings des villes, stimulent la production sidérurgique.
L'ouverture économique du Japon sous l'ère Meiji (du nom de l'empereur Mutsuhito) entre 1863 et 1912 permet le développement de ces activités industrielles. Des grandes entreprises familiales, les Zaibatsus, sont le fer de lance de cette industrialisation du pays.
• La deuxième moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle offrent le cadre d'une deuxième révolution industrielle : l'essor de la sidérurgie se poursuit mais il est relayé par de nouvelles activités. La chimie lourde favorise la production du ciment, de colorants ou d'engrais. Les industries mécaniques connaissent à partir des années 1880 un réel essor. Il s'agit avant tout des constructions navales, de l'armement et surtout de l'industrie automobile qui alimente la croissance économique.
Cette deuxième révolution industrielle prend son essor grâce à de nouvelles sources d'énergies. Le pétrole, dans la deuxième moitié du 19e siècle, fait l'objet d'une exploitation et d'une utilisation industrielle. Il garantit l'essor du secteur des transports, mais permet également le développement, grâce aux produits dérivés, des industries textile et chimique.
C'est, en parallèle, le triomphe de l'électricité dont les applications se multiplient. En 1884, Lucien Gaulard met au point le premier transformateur électrique et crée la première centrale électrique hydraulique. Le transport de cette électricité permet le développement des espaces géographiquement éloignés. On s'affranchit désormais d'une obligation d'être à proximité des bassins énergétiques.
À partir du milieu du 19e siècle, l'industrialisation gagne la France, l'Allemagne puis le reste du continent européen, mais de manière inégale. Elle se diffuse en parallèle sur d'autres continents. En Amérique du Nord, les États-Unis connaissent à partir de la deuxième moitié du 19e siècle une industrialisation forte, en particulier au nord-est du pays.
L'expansion du territoire contribue à développer le réseau ferroviaire. Dès 1869, la liaison San-Francisco - New-York est achevée. En 1913, ce réseau représente le tiers du réseau mondial. Son développement dynamise l'économie du pays, favorise le processus d'urbanisation. La construction des rails, de la structure d'acier des buildings des villes, stimulent la production sidérurgique.
Doc. 1. La construction d'un chemin de fer lors de la révolution industrielle |
L'ouverture économique du Japon sous l'ère Meiji (du nom de l'empereur Mutsuhito) entre 1863 et 1912 permet le développement de ces activités industrielles. Des grandes entreprises familiales, les Zaibatsus, sont le fer de lance de cette industrialisation du pays.
• La deuxième moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle offrent le cadre d'une deuxième révolution industrielle : l'essor de la sidérurgie se poursuit mais il est relayé par de nouvelles activités. La chimie lourde favorise la production du ciment, de colorants ou d'engrais. Les industries mécaniques connaissent à partir des années 1880 un réel essor. Il s'agit avant tout des constructions navales, de l'armement et surtout de l'industrie automobile qui alimente la croissance économique.
Cette deuxième révolution industrielle prend son essor grâce à de nouvelles sources d'énergies. Le pétrole, dans la deuxième moitié du 19e siècle, fait l'objet d'une exploitation et d'une utilisation industrielle. Il garantit l'essor du secteur des transports, mais permet également le développement, grâce aux produits dérivés, des industries textile et chimique.
C'est, en parallèle, le triomphe de l'électricité dont les applications se multiplient. En 1884, Lucien Gaulard met au point le premier transformateur électrique et crée la première centrale électrique hydraulique. Le transport de cette électricité permet le développement des espaces géographiquement éloignés. On s'affranchit désormais d'une obligation d'être à proximité des bassins énergétiques.
b. Un essor du capitalisme financier
L'industrialisation des économies implique des
besoins financiers croissants. Il convient de
construire de nouvelles usines, de moderniser les
machines, d'employer des ouvriers... Le capital
nécessaire est fourni par de riches bourgeois.
Très rapidement, dès la première révolution industrielle, les industriels font appel aux banques pour emprunter l'argent indispensable car les sociétés se développent. Le capital nécessaire devient considérable : se créent dès lors des sociétés par actions, ou sociétés anonymes. Le capital est divisé en actions qui sont cotées en bourse. Les bénéfices sont partagés entre les actionnaires, c'est le dividende. La valeur des actions est liée à la santé économique de l'entreprise.
L'économie de marché et le libre-échange permettent la concurrence entre les entreprises. Les plus fortes absorbent les plus petites, forment de grands groupes qui dominent un secteur de production donné : c'est la concentration horizontale. Certains groupes contrôlent une production de la matière première au produit fini : c'est la concentration verticale.
Très rapidement, dès la première révolution industrielle, les industriels font appel aux banques pour emprunter l'argent indispensable car les sociétés se développent. Le capital nécessaire devient considérable : se créent dès lors des sociétés par actions, ou sociétés anonymes. Le capital est divisé en actions qui sont cotées en bourse. Les bénéfices sont partagés entre les actionnaires, c'est le dividende. La valeur des actions est liée à la santé économique de l'entreprise.
L'économie de marché et le libre-échange permettent la concurrence entre les entreprises. Les plus fortes absorbent les plus petites, forment de grands groupes qui dominent un secteur de production donné : c'est la concentration horizontale. Certains groupes contrôlent une production de la matière première au produit fini : c'est la concentration verticale.
c. Une croissance qui se poursuit au 20e
siècle
L'essor économique et industriel se poursuit au
début du 20e siècle, en
particulier grâce à de nouveaux
systèmes de production. L'ingénieur
américain Frederick Winslow Taylor met au
point une organisation scientifique du travail
(OST) en 1906. Le fonctionnement rationnel du travail
à la chaîne, les normes de production, la
vitesse chronométrée de la production
permettent une standardisation de celle-ci : des
produits identiques sortent ainsi en masse des
ateliers.
On entre rapidement, surtout à partir des années 1950, dans une consommation de masse favorisée par l'élévation du niveau de vie. L'industrialisation des pays occidentaux s'accélère et s'achève dans les deux décennies suivant la Seconde Guerre mondiale.
La deuxième moitié du 20e siècle, en particulier à partir des années 1970, donne naissance à une troisième révolution industrielle. Il s'agit d'une révolution technologique, informatique qui favorise le développement de la robotique.
La croissance économique repose non plus sur la production industrielle mais plus sur la tertiarisation des activités. La révolution des moyens de communication facilite les délocalisations et les liens avec des entreprises de sous-traitance. Les grandes usines tendent à disparaître pour laisser place à de petite unités de production qui se spécialisent.
On entre rapidement, surtout à partir des années 1950, dans une consommation de masse favorisée par l'élévation du niveau de vie. L'industrialisation des pays occidentaux s'accélère et s'achève dans les deux décennies suivant la Seconde Guerre mondiale.
Doc. 2. Ouvriers boucheurs et ficeleurs travaillant à la chaîne dans une maison productrice de bouteilles de champagne |
La deuxième moitié du 20e siècle, en particulier à partir des années 1970, donne naissance à une troisième révolution industrielle. Il s'agit d'une révolution technologique, informatique qui favorise le développement de la robotique.
La croissance économique repose non plus sur la production industrielle mais plus sur la tertiarisation des activités. La révolution des moyens de communication facilite les délocalisations et les liens avec des entreprises de sous-traitance. Les grandes usines tendent à disparaître pour laisser place à de petite unités de production qui se spécialisent.
2. Une croissance sur le long terme, mais une croissance
irrégulière
a. Des cycles de croissance et de crises
L'économiste français Clément
Juglar est l'un des premiers en 1862 à
remarquer la régularité de
périodes d'expansion et de ralentissement ou de
contraction de l'économie. Nikolai
Kondratieff, économiste soviétique,
reprend cette théorie des cycles. Dans les
années 1920, il démontre que le capitalisme
reprend son expansion après chaque crise et qu'il
existe des cycles longs récurrents tous les 30
à 60 ans à l'intérieur desquels
alternent une première phase de croissance et une
seconde phase de dépression souvent
accompagnée de crises ponctuelles et d'une
augmentation du chômage.
b. Deux exemples d'évolutions
différenciées : la crise des années
1930 et les Trente Glorieuses
Le jeudi 24 octobre 1929, le krach boursier de Wall
Street plonge les États-Unis dans une crise
financière. L'effondrement de la Bourse affecte la
consommation et les investissements. La crise se diffuse
à l'ensemble de l'économie du pays. La
chute du commerce international, des échanges
ainsi que le rapatriement des capitaux américains
placés à l'étranger contribue
à la mondialisation de cette crise.
Les années 1930 sont marquées par une dépression économique qui affecte les pays riches. Même si des politiques de relance sont organisées comme le New Deal aux États-Unis, la dépression dure globalement toute la décennie, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Cette dépression économique, par les faillites d'entreprises, les forts taux de chômage qui en découlent, explique en partie la montée du totalitarisme en Allemagne.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Trente Glorieuses (30 années de croissance continue et forte) vont au contraire marquer une phase d'expansion forte de l'économie, en Europe, au Japon, aux États-Unis. Les taux de croissance du PIB atteignent des valeurs records et sont compris entre 5 et 10 % par an selon les pays. Les trente années entre 1945 et 1975 sont des années de plein emploi, de forte consommation et d'élévation du niveau de vie.
Les années 1930 sont marquées par une dépression économique qui affecte les pays riches. Même si des politiques de relance sont organisées comme le New Deal aux États-Unis, la dépression dure globalement toute la décennie, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Cette dépression économique, par les faillites d'entreprises, les forts taux de chômage qui en découlent, explique en partie la montée du totalitarisme en Allemagne.
Doc. 3. À New-York, distribution de repas pour les chômeurs après le krach boursier de 1929 |
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Trente Glorieuses (30 années de croissance continue et forte) vont au contraire marquer une phase d'expansion forte de l'économie, en Europe, au Japon, aux États-Unis. Les taux de croissance du PIB atteignent des valeurs records et sont compris entre 5 et 10 % par an selon les pays. Les trente années entre 1945 et 1975 sont des années de plein emploi, de forte consommation et d'élévation du niveau de vie.
L'essentiel
Le processus de révolution industrielle
marque le début d'une phase longue de croissance
économique qui s'accompagne d'un essor du
capitalisme.
Cependant, si la croissance est régulière
sur le long terme, des cycles de ralentissements ou de
crises économiques apparaissent de manière
ponctuelle, favorisant la fragilisation des
sociétés.Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !