De nouvelles conflictualités après la fin de la guerre froide
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Jusqu'à la fin des années 1980, les relations
internationales sont caractérisées par la
bipolarisation. Le monde bipolaire disparaît entre 1989
et 1991, date de la dislocation de l'URSS. Dès lors, les
États-Unis se posent comme l'unique superpuissance et
tentent d'imposer un « nouvel ordre mondial »
fondé sur les valeurs du modèle américain.
Cependant, l'histoire récente met en évidence de
nouveaux rapports de force, de nouvelles conflictualités
qui témoignent de la complexité des relations
internationales.
1. Un nouvel ordre mondial dominé par les
États-Unis ?
a. Une domination sans partage
La dislocation du bloc communiste marque le triomphe du
camp démocratique et des États-Unis en
particulier. Ce pays est désormais le seul
à remplir les quatre critères qui fondent
ce que l'ancien ministre des Affaires
étrangères français, Hubert
Védrine, nomme, l'«
hyperpuissance ». Ils disposent de la force
économique, militaire, politique et culturelle qui
leur permet d'exercer une influence décisive sur
les affaires internationales.
La conjoncture nouvelle et la position hégémonique du pays sont l'occasion pour lui d'imposer un nouvel ordre mondial fondé sur les valeurs de la démocratie libérale et du capitalisme. La volonté est d'établir une « Pax Americana », une paix guidée par les États-Unis, devant garantir une stabilité du monde. Parmi les atouts dont dispose le pays, la supériorité militaire constitue un outil indispensable pour assurer ce rôle de gendarme du monde. Dans ce domaine, la capacité de projection aérienne et marine des forces est impressionnante. Le pays dispose de flottes sur tous les océans et mers du monde. La capacité d'intervention est appuyée par un système de communication ultramoderne avec ses satellites espions et ses écoutes téléphoniques tandis que l'arsenal nucléaire assure une réelle dissuasion.
La conjoncture nouvelle et la position hégémonique du pays sont l'occasion pour lui d'imposer un nouvel ordre mondial fondé sur les valeurs de la démocratie libérale et du capitalisme. La volonté est d'établir une « Pax Americana », une paix guidée par les États-Unis, devant garantir une stabilité du monde. Parmi les atouts dont dispose le pays, la supériorité militaire constitue un outil indispensable pour assurer ce rôle de gendarme du monde. Dans ce domaine, la capacité de projection aérienne et marine des forces est impressionnante. Le pays dispose de flottes sur tous les océans et mers du monde. La capacité d'intervention est appuyée par un système de communication ultramoderne avec ses satellites espions et ses écoutes téléphoniques tandis que l'arsenal nucléaire assure une réelle dissuasion.
b. Une politique d'intervention concertée au
début des années 90
Dans les premières années qui suivent la
guerre froide, les États-Unis mènent
à bien leur mission de « gendarme du monde
» tout en s'attachant à promouvoir le
respect des institutions internationales.
L'exemple le plus spectaculaire de la cohésion de la communauté internationale est fourni lors de l'invasion de l'Irak en août 1990. Les États-Unis interviennent sous couvert de l'ONU : le Conseil de Sécurité vote à l'unanimité une résolution créant une force multinationale d'intervention. Cette première guerre contre l'Irak de Saddam Hussein rallie une large coalition même si les troupes sont principalement américaines. C'est le triomphe d'une vision multilatérale des relations internationales, le multilatéralisme.
Les États-Unis s'imposent également comme l'interlocuteur incontournable dans le règlement du conflit israëlo-palestinien. L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat s'engage dans un processus de reconnaissance de l'État d'Israël, encouragé par les Américains. Une première conférence de paix est organisée à Madrid en octobre 1991. En octobre 1993, Itzhatk Rabin le premier ministre israëlien et Shimon Peres, son ministre des Affaires Etrangères, rencontrent Yasser Arafat et parviennent à s'entendre pour mettre en place un paix durable. La rencontre se ponctue par une poignée de main sous le regard de Bill Clinton, le président américain de l'époque.
L'exemple le plus spectaculaire de la cohésion de la communauté internationale est fourni lors de l'invasion de l'Irak en août 1990. Les États-Unis interviennent sous couvert de l'ONU : le Conseil de Sécurité vote à l'unanimité une résolution créant une force multinationale d'intervention. Cette première guerre contre l'Irak de Saddam Hussein rallie une large coalition même si les troupes sont principalement américaines. C'est le triomphe d'une vision multilatérale des relations internationales, le multilatéralisme.
Les États-Unis s'imposent également comme l'interlocuteur incontournable dans le règlement du conflit israëlo-palestinien. L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat s'engage dans un processus de reconnaissance de l'État d'Israël, encouragé par les Américains. Une première conférence de paix est organisée à Madrid en octobre 1991. En octobre 1993, Itzhatk Rabin le premier ministre israëlien et Shimon Peres, son ministre des Affaires Etrangères, rencontrent Yasser Arafat et parviennent à s'entendre pour mettre en place un paix durable. La rencontre se ponctue par une poignée de main sous le regard de Bill Clinton, le président américain de l'époque.
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Doc. L'homme d'État palestinien Yasser Arafat |
c. Vers un échec du multilatéralisme
La gestion multilatérale des relations
internationales trouve cependant ses limites.
L'élection de G. W. Bush en janvier 2001 se
construit sur un programme marqué par
l'unilatéralisme : «
l'Amérique d'abord » résume une
conception où les États-Unis
privilégient leurs intérêts, estimant
devoir contrôler toutes les actions qui concernent
leur sécurité nationale. Cette
conception s'amplifie à partir de 2001 et des
attentats dont est victime le pays. Ces attentats
vont justifier l'interventionnisme et
l'unilatéralisme américains. L'illustration
de ce choix politique est la deuxième guerre
menée contre l'Irak en 2003. L'intervention
américaine est décidée alors que la
France oppose son veto dans le cadre du Conseil de
Sécurité de l'ONU. L'avis d'autres
alliés importants comme l'Allemagne, la Russie est
également écarté. Le motif du
déclenchement de l'intervention est
dénoncé : les Américains veulent
prévenir la possible utilisation d'armes de
destruction massive, or cette présence est
fictive.
L'ONU dans cette période se retrouve marginalisée alors que de nouveaux problèmes se posent. Les États-Unis, seuls, peuvent difficilement être en mesure de garantir cette sécurité internationale.
L'ONU dans cette période se retrouve marginalisée alors que de nouveaux problèmes se posent. Les États-Unis, seuls, peuvent difficilement être en mesure de garantir cette sécurité internationale.
2. De nouvelles sources de tensions qui
nécessitent la mise en place d'une gouvernance
mondiale
a. L'hégémonie américaine
contestée
Le choix de l'unilatéralisme suscite de plus en
plus d'oppositions de la part de pays
traditionnellement alliés aux États-Unis
comme les pays européens qui souhaitent voir
s'appliquer le droit international. On assiste en
parallèle à une montée de
l'antiaméricanisme dans l'opinion
internationale. Ce sentiment traduit aussi une
méfiance vis-à-vis d'un processus de
mondialisation trop contrôlé par les
États-Unis. La multiplication d'associations
altermondialistes contestant
l'hégémonie américaine par le biais
de forums très médiatisés
témoigne de ce sentiment.
L'association ATTAC (= Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne) en est un exemple. Fondée en 1998 en France, l'association est présente dans une cinquantaine de pays. L'antiaméricanisme gagne aussi de nombreux pays du Sud qui acceptent mal la domination d'un modèle politique et culturel jugé agressif vis-à-vis des cultures et modes de vie locaux. Le rejet est particulièrement sensible dans certains pays africains ou du Moyen-Orient.
Il devient dès lors difficile pour les États-Unis de remplir cette fonction de « gendarme du monde », à l'heure pourtant où de nouveaux conflits et tensions apparaissent.
L'association ATTAC (= Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne) en est un exemple. Fondée en 1998 en France, l'association est présente dans une cinquantaine de pays. L'antiaméricanisme gagne aussi de nombreux pays du Sud qui acceptent mal la domination d'un modèle politique et culturel jugé agressif vis-à-vis des cultures et modes de vie locaux. Le rejet est particulièrement sensible dans certains pays africains ou du Moyen-Orient.
Il devient dès lors difficile pour les États-Unis de remplir cette fonction de « gendarme du monde », à l'heure pourtant où de nouveaux conflits et tensions apparaissent.
b. De nouvelles sources de tensions
Parmi les nouvelles inquiétudes concernant le
stabilité des relations internationales, trois
domaines suscitent plus particulièrement les
préoccupations. Le premier concerne
l'affirmation de puissances régionales qui
peut apparaître comme une menace lorsque celles-ci
possèdent ou cherchent à se doter de l'arme
atomique : le conflit entre l'Inde et le Pakistan est
ainsi source d'instabilité en Asie du Sud. Au
Moyen-Orient, les ambitions de l'Iran et de son
président Mahmoud Ahmadinejad pour assurer
une suprématie dans cette région, se
heurtent à certains de ses voisins et suscite les
craintes de la communauté internationale. Enfin
l'exemple de la Corée du Nord, qui cherche
à développer un programme militaire
nucléaire, attise les tensions avec la
Corée du Sud mais aussi avec le Japon.
Une deuxième source d'inquiétudes est liée à la montée en puissance des nationalismes depuis le début des années 90. La chute du bloc communiste entraîne l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. Le pays plonge rapidement dans une guerre civile opposant les Serbes aux Croates et aux Mulsumans de Bosnie. Les casques bleus interviennent à partir de février 1992 mais il faut l'intervention des Américains et de l'OTAN pour aboutir à la paix grâce aux accords de Dayton en 1995.
Les mouvements nationalistes sont aussi particulièrement violents dans les républiques caucasiennes de l'ex-URSS : les nationalistes de Tchétchénie sont ainsi à l'origine de nombreuses vagues d'attentats contre le pouvoir russe. Pour lutter contre cet indépendantisme tchétchène, le gouvernement de Vladimir Poutine doit user d'une violence également contestable. La région est toujours aujourd'hui une foyer de forte insécurité.
Enfin la troisième préoccupation est liée à l'émergence d'un islamisme radical qui prône la mise en place de régimes religieux, des théocraties, faisant de l'Islam et du Coran les règles de fonctionnement du pouvoir politique et de la société. Son expression la plus violente est incarnée par le réseau Al Qaïda (la base en arabe) qui est à l'origine des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone.
Face à ces nouveaux dangers, seule l'action concertée des États, dans le cadre d'une gouvernance mondiale que peut incarner l'ONU, est en mesure de garantir une stabilité de ce nouvel ordre mondial.
Une deuxième source d'inquiétudes est liée à la montée en puissance des nationalismes depuis le début des années 90. La chute du bloc communiste entraîne l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. Le pays plonge rapidement dans une guerre civile opposant les Serbes aux Croates et aux Mulsumans de Bosnie. Les casques bleus interviennent à partir de février 1992 mais il faut l'intervention des Américains et de l'OTAN pour aboutir à la paix grâce aux accords de Dayton en 1995.
Les mouvements nationalistes sont aussi particulièrement violents dans les républiques caucasiennes de l'ex-URSS : les nationalistes de Tchétchénie sont ainsi à l'origine de nombreuses vagues d'attentats contre le pouvoir russe. Pour lutter contre cet indépendantisme tchétchène, le gouvernement de Vladimir Poutine doit user d'une violence également contestable. La région est toujours aujourd'hui une foyer de forte insécurité.
Enfin la troisième préoccupation est liée à l'émergence d'un islamisme radical qui prône la mise en place de régimes religieux, des théocraties, faisant de l'Islam et du Coran les règles de fonctionnement du pouvoir politique et de la société. Son expression la plus violente est incarnée par le réseau Al Qaïda (la base en arabe) qui est à l'origine des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone.
Face à ces nouveaux dangers, seule l'action concertée des États, dans le cadre d'une gouvernance mondiale que peut incarner l'ONU, est en mesure de garantir une stabilité de ce nouvel ordre mondial.
L'essentiel
La fin de la guerre froide marque le début d'un
nouvel ordre mondial dominé par les
États-Unis.
La conception unilatérale des relations internationales par les Américains suscite de nombreuses oppositions. Certains pays prônent une gestion multilatérale de ces relations, avec un rôle central qui serait attribué à l'ONU.
Cette position est affirmée avec la montée de nouvelles sources de tensions et de nouveaux conflits que les États-Unis, seuls, ne peuvent pas contrôler.
La conception unilatérale des relations internationales par les Américains suscite de nombreuses oppositions. Certains pays prônent une gestion multilatérale de ces relations, avec un rôle central qui serait attribué à l'ONU.
Cette position est affirmée avec la montée de nouvelles sources de tensions et de nouveaux conflits que les États-Unis, seuls, ne peuvent pas contrôler.
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