La sortie progressive du totalitarisme en URSS
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Les révolutions russes de 1917 conduisent, dès
Lénine, à l’édification d’un
système totalitaire en URSS. Le caractère
totalitaire du régime culmine avec la présidence
de Staline. Avec sa mort en 1953 et l’arrivée au
pouvoir de Khrouchtchev, s’engage une nouvelle
période. Elle pose les bases d’une sortie
progressive du totalitarisme qui aboutira véritablement
avec la présidence de Gorbatchev.
1. La présidence de Nikita Khrouchtchev, une
première étape de rupture avec le stalinisme
a. La politique engagée
Le processus de déstalinisation est
entamé dès l’arrivée au
pouvoir de Khrouchtchev qui réoriente
aussitôt la politique du régime. En 1955, il
octroie un passeport et un statut de citoyen à
tous les anciens condamnés au goulag puis amnistie
les condamnés pour collaboration avec
l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Il
décide également de retirer les troupes
soviétiques présentes en Autriche et de
signer un traité de paix avec le pays,
reconnaissant ainsi sa neutralité.
En 1956, il condamne, devant les délégués du XXe Congrès du Parti communiste, les crimes de son prédécesseur Staline. Il accuse celui-ci d’avoir exécuté de nombreux dirigeants communistes, parmi lesquels Léon Trotsky, à l’issue des grands procès de Moscou. La personnalité de Staline est attaquée et sa capacité de stratège durant la guerre est remise en question.
Ce sont plus généralement les rouages d’un système qui sont remis en question puisque Khrouchtchev dénonce le culte de la personnalité. Le système judiciaire est assoupli, les camps de concentration sont officiellement abolis en 1956.
La déstalinisation est également culturelle : les manuels d’Histoire, les ouvrages de référence sont expurgés de toute référence à la période stalinienne et les ouvrages critiques sur cette période sont autorisés à la publication.
La déstalinisation s’achève par deux décisions symboliques : celle de rebaptiser Stalingrad en Volgograd et celle de retirer le corps de Staline du mausolée de la Place Rouge pour être inhumé au pied du mur du Kremlin.
En 1956, il condamne, devant les délégués du XXe Congrès du Parti communiste, les crimes de son prédécesseur Staline. Il accuse celui-ci d’avoir exécuté de nombreux dirigeants communistes, parmi lesquels Léon Trotsky, à l’issue des grands procès de Moscou. La personnalité de Staline est attaquée et sa capacité de stratège durant la guerre est remise en question.
Ce sont plus généralement les rouages d’un système qui sont remis en question puisque Khrouchtchev dénonce le culte de la personnalité. Le système judiciaire est assoupli, les camps de concentration sont officiellement abolis en 1956.
La déstalinisation est également culturelle : les manuels d’Histoire, les ouvrages de référence sont expurgés de toute référence à la période stalinienne et les ouvrages critiques sur cette période sont autorisés à la publication.
La déstalinisation s’achève par deux décisions symboliques : celle de rebaptiser Stalingrad en Volgograd et celle de retirer le corps de Staline du mausolée de la Place Rouge pour être inhumé au pied du mur du Kremlin.
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Doc. 1. Nikita Khrouchtchev |
b. Une déstalinisation qui se diffuse et qui
modifie le climat des relations internationales
La nouvelle politique engagée par Khrouchtchev a
des conséquences à l’ouest. Les
partis communistes d’Italie, d’Espagne, du
Portugal ou de Grande-Bretagne reviennent sur ce
passé stalinien et entreprennent de la même
manière un examen critique de cette
période, ce que se refuse à faire le parti
communiste français. Le président
soviétique engage également une politique
de coexistence pacifique avec le bloc occidental.
Il s’agit d’éviter les conflits et de
reconnaître l’existence, pour chacun des deux
blocs, d’aires d’influences que l’on
s’engage à respecter. On entre dans une
période de détente des relations
internationales.
c. Les limites de la déstalinisation
Khrouchtchev ne remet pas tout en cause de ce
passé stalinien auquel il a lui-même
collaboré. Il reconnaît ainsi à
Staline un rôle majeur dans le processus de
collectivisation des terres et d’industrialisation
du pays même si cela a été
conduit, entre 1931 et 1936, au prix de la
déportation et du massacre de plusieurs millions
de personnes.
Les limites de la remise en cause du système communiste sont surtout flagrantes avec les évènements de Hongrie en 1956. La politique de Khrouchtchev est ressentie par le peuple comme une possibilité de rompre avec le communisme mais on estime que les mesures de déstalinisation prises par le gouvernement hongrois sont insuffisantes. En octobre 1956, un mouvement insurrectionnel est déclenché par les ouvriers et les étudiants. Celui-ci est réprimé dans le sang avec l’intervention des chars du pacte de Varsovie entraînant la chute du gouvernement réformateur de Nagy.
Cette intervention violente suscite une vive émotion notamment dans les milieux intellectuels : de nombreux militants communistes prennent la mesure des limites de la déstalinisation et quittent le parti. Dès lors, le pouvoir soviétique revient à une politique conservatrice. La construction du mur de Berlin en 1961 illustre ce retour à une politique de fermeté idéologique. Celle-ci est encore plus manifeste avec l’arrivée au pouvoir, en 1964, de Léonid Brejnev.
Les limites de la remise en cause du système communiste sont surtout flagrantes avec les évènements de Hongrie en 1956. La politique de Khrouchtchev est ressentie par le peuple comme une possibilité de rompre avec le communisme mais on estime que les mesures de déstalinisation prises par le gouvernement hongrois sont insuffisantes. En octobre 1956, un mouvement insurrectionnel est déclenché par les ouvriers et les étudiants. Celui-ci est réprimé dans le sang avec l’intervention des chars du pacte de Varsovie entraînant la chute du gouvernement réformateur de Nagy.
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Doc. 1. Le corps d'un insurgé gise sur le sol, lors de la résistance hongroise durant les événements de Budapest en 1956 |
Cette intervention violente suscite une vive émotion notamment dans les milieux intellectuels : de nombreux militants communistes prennent la mesure des limites de la déstalinisation et quittent le parti. Dès lors, le pouvoir soviétique revient à une politique conservatrice. La construction du mur de Berlin en 1961 illustre ce retour à une politique de fermeté idéologique. Celle-ci est encore plus manifeste avec l’arrivée au pouvoir, en 1964, de Léonid Brejnev.
2. L'ère Gorbatchev : une véritable
rupture
a. De profondes réformes sont engagées
À la fin de l’ère Brejnev,
l’économie soviétique connaît
de profondes difficultés, la corruption
gangrène l’État et une grande partie
du budget est consacrée aux dépenses
militaires.
L’arrivée au pouvoir de Gorbatchev en 1985 marque le début de la pérestroïka (la reconstruction). Il s’agit d’une politique de réformes profondes engagées dans le domaine économique pour tenter de résoudre la crise dans laquelle le pays est plongé. L’initiative privée, la libre-entreprise sont encouragées ce qui ouvre le pays aux règles du libéralisme tout en demeurant dans un cadre socialiste.
En parallèle, des réformes politiques et sociales sont décidées. La vie politique s’ouvre à la démocratie : plusieurs organisations politiques d’opposition apparaissent comme l’Union démocratique, en 1988. Les premières manifestations anticommunistes sont organisées librement et une loi électorale de 1988 offre la possibilité de choisir entre plusieurs candidats aux élections législatives. La libération de la presse, la liberté d'expression marquent les débuts de la Glasnost (la transparence). De nouveaux journaux libres sont créés, d’autres changent de rédacteurs en chef. Des livres auparavant interdits par la censure sont publiés. La fin de la censure concerne également le cinéma, la télévision : la NIKA, chaine indépendante d’informations est créée en 1987.
L’arrivée au pouvoir de Gorbatchev en 1985 marque le début de la pérestroïka (la reconstruction). Il s’agit d’une politique de réformes profondes engagées dans le domaine économique pour tenter de résoudre la crise dans laquelle le pays est plongé. L’initiative privée, la libre-entreprise sont encouragées ce qui ouvre le pays aux règles du libéralisme tout en demeurant dans un cadre socialiste.
En parallèle, des réformes politiques et sociales sont décidées. La vie politique s’ouvre à la démocratie : plusieurs organisations politiques d’opposition apparaissent comme l’Union démocratique, en 1988. Les premières manifestations anticommunistes sont organisées librement et une loi électorale de 1988 offre la possibilité de choisir entre plusieurs candidats aux élections législatives. La libération de la presse, la liberté d'expression marquent les débuts de la Glasnost (la transparence). De nouveaux journaux libres sont créés, d’autres changent de rédacteurs en chef. Des livres auparavant interdits par la censure sont publiés. La fin de la censure concerne également le cinéma, la télévision : la NIKA, chaine indépendante d’informations est créée en 1987.
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Doc. 2. Mikhail Gorbatchev |
b. Des réformes qui poussent le pays vers la
fin du communisme
Ces réformes expliquent la prise de distance des
démocraties populaires vis à vis du leader
soviétique. Celles-ci rompent progressivement avec
le communisme. La chute du mur de Berlin en 1989
est rendue possible grâce à
l’approbation de Moscou.
Le 16 juillet 1990, un accord entre Gorbatchev et le chancelier ouest-allemand Helmut Kohl organise la réunification de l’Allemagne effective le 2 octobre 1990. La non-intervention des forces du pacte de Varsovie lors de la chute du mur donne le signal du déclenchement des révolutions dans les autres pays d’Europe de l’Est.
L’URSS implose ensuite rapidement, Gorbatchev se trouve dans l’incapacité de gérer une situation où les initiatives de leaders politiques des différentes républiques poussent à la rupture totale avec le communisme.
Le 1er décembre 1991, plus de 90 % des Ukrainiens se prononcent pour l’indépendance de leur pays. Le 8 décembre est fondée la CEI, la Communauté des États Indépendants : l’URSS devient une « coquille vide », les républiques la composant étant désormais indépendantes et réunies au sein de cette nouvelle organisation. Le 25 décembre, Gorbatchev démissionne au profit de Boris Eltsine qui prend la tête du pays.
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Doc. 2. Chute du Mur de Berlin en novembre 1989 |
Le 16 juillet 1990, un accord entre Gorbatchev et le chancelier ouest-allemand Helmut Kohl organise la réunification de l’Allemagne effective le 2 octobre 1990. La non-intervention des forces du pacte de Varsovie lors de la chute du mur donne le signal du déclenchement des révolutions dans les autres pays d’Europe de l’Est.
L’URSS implose ensuite rapidement, Gorbatchev se trouve dans l’incapacité de gérer une situation où les initiatives de leaders politiques des différentes républiques poussent à la rupture totale avec le communisme.
Le 1er décembre 1991, plus de 90 % des Ukrainiens se prononcent pour l’indépendance de leur pays. Le 8 décembre est fondée la CEI, la Communauté des États Indépendants : l’URSS devient une « coquille vide », les républiques la composant étant désormais indépendantes et réunies au sein de cette nouvelle organisation. Le 25 décembre, Gorbatchev démissionne au profit de Boris Eltsine qui prend la tête du pays.
c. Une démocratie partielle
La démocratie ne s’installe pas pour
autant facilement en Russie. Les présidences
de Eltsine, Poutine ou Medvedev par la suite demeurent
marquées par un profond autoritarisme. La vie
politique est étroitement contrôlée :
la presse est surveillée, l’opposition
politique au régime demeure difficile. On peut
donc affirmer que la déstalinisation n’a
pas totalement abouti comme en témoigne la
pratique d’assassinats secrets d’opposants.
Les élections font l’objet de trucages et de
manipulations. Un réseau de clientèles se
met en place, soutenant un pouvoir qui devient avant tout
personnel.
L'essentiel
Le totalitarisme stalinien marque durablement l'histoire de
l'URSS. La présidence de Nikita Krouchtchev
amène, à partir de 1955, une première
étape dans la volonté de rompre avec
l'héritage et les méthodes du régime de
Staline. Elle s'amplifie avec l'arrivée au pouvoir de
Gorbatchev en 1985.
La pérestroïka ouvre la voie à l'installation de pratiques démocratiques. Cependant, cette démocratie demeure inachevée et la Russie contemporaine conserve des fonctionnements qui témoignent de pratiques encore condamnables.
La pérestroïka ouvre la voie à l'installation de pratiques démocratiques. Cependant, cette démocratie demeure inachevée et la Russie contemporaine conserve des fonctionnements qui témoignent de pratiques encore condamnables.
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