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Les Trois Glorieuses

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Objectif
  • Montrer comment il est difficile de clore la Révolution de 1789 au XIXe siècle.
  • Maitriser le vocabulaire défini.
Points clés
  • Les Quatre ordonnances promulguées par Charles X le 26 juillet 1830 déclenchent une révolution les 27, 28 et 29 juillet (Trois Glorieuses), car elles remettent en cause des acquis de 1789 et sont jugées inconstitutionnelles par l’opposition politique (républicains et libéraux).
  • Les libéraux facilitent alors l’accès au pouvoir de Louis-Philippe Ier pour établir une monarchie plus libérale et parlementaire, par révision de la Charte de 1814.
  • Cette révolution connait une extension dans les pays européens.

 

Pour bien comprendre
  • La Restauration

Les 27, 28 et 29 juillet 1830 éclate une seconde révolution, quarante ans après celle de 1789. Elle trouve son origine dans la publication, par Charles X, des Quatre ordonnances qui remettent en cause les acquis de 1789 et la Chambre des Députés nouvellement élue. Le peuple de Paris se soulève, aspirant à davantage de libertés, et renverse Charles X au profit du duc d’Orléans avec le soutien des libéraux.

Comment les aspirations nationales des Français entrainent-elles la chute de la monarchie constitutionnelle ?

Monarchie constitutionnelle : régime politique où le pouvoir du monarque est limité par une Constitution ou une Charte. Les pouvoirs sont partagés entre le roi et les Chambres, contrairement à la monarchie absolue où le roi détient, seul, tous les pouvoirs.
Constitution : texte juridique fondamental qui définit l’exercice des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) et leurs relations.
1. Le contexte ; les causes de la révolution
a. Les quatre ordonnances de Charles X

Le 26 juillet 1830, Charles X promulgue quatre ordonnances pour contrer l’opposition victorieuse aux élections de juin et en vertu de l’article 14 de la Charte : elles suspendent la liberté de la presse (une autorisation de publication doit désormais être obligatoirement donnée par le roi), entrainent la dissolution la Chambre des Députés, modifient le droit de vote et convoquent les électeurs pour septembre.

Publiées dans le Moniteur et jugées inconstitutionnelles à l’égard de la charte, ces ordonnances déclenchent une montée des oppositions latentes depuis le début du règne de Charles X.

Charte : texte constitutionnel accordé par le roi.
Le Moniteur : journal quotidien officiel du pouvoir, qui retranscrit les débats parlementaires et publie les ordonnances.
b. La montée des oppositions à Charles X : paysans et ouvriers

Les conditions de travail et de vie des paysans et ouvriers restent difficiles.

Les ouvriers sont des paysans qui acceptent un travail complémentaire dans l’industrie ou l’artisanat urbain, pour augmenter leurs revenus : ils sont ouvriers saisonniers. Ces travailleurs sont peu favorables au retour de la monarchie, et se trouvent plutôt proches des républicains. Ils ont toujours en mémoire la Révolution de 1789.

c. La montée des oppositions à Charles X : politique

Dans les Assemblées, deux courants politiques s’affrontent : les libéraux et les républicains, qui défendent tous deux l’héritage de la Révolution. 
Cependant, tandis que les libéraux, majoritaires, souhaitent une monarchie libérale, les Républicains sont favorables au retour de la République.

Leurs opposants sont les ultras (Charles X en a été le président avant son sacre), partisans du rétablissement de la monarchie absolue.

Les libéraux et les républicains renforcent, à partir du sacre de Charles X en 1825, leur opposition au régime : le caractère absolutiste du régime leur est révélé à travers la cérémonie grandiose organisée pour l’événement. Pour eux, les Quatre ordonnances sont illégales au regard de la Charte. On assiste alors à un coup d’État : le roi refuse le résultat des élections qui lui sont défavorables.

Ordonnance : décision du pouvoir exécutif ayant force de loi.
Les libéraux : partisans d’un régime politique libéral
Les républicains : partisans de la République dans la suite de la Ire République de 1792.
Les ultras : partisans du retour à la monarchie absolue.

 

d. La montée des oppositions à Charles X : journalisme

Dès la publication des Quatre ordonnances, 44 journalistes menés par Adolphe Thiers bravent l’interdiction de publication ; ils signent une protestation et la publient dans le journal Le National, distribué le 27 juillet.

« Le gouvernement a perdu aujourd'hui le caractère de légalité qui commande l'obéissance. Nous lui résistons pour ce qui nous concerne. C'est à la France de juger jusqu'où doit s'étendre sa propre résistance. »
Extrait de la protestation publiée par les 44 journalistes

Cette pétition lance la Révolution de 1830, en réaction à la politique anti-libérale de Charles X.

2. Le déroulement des journées révolutionnaires
a. Acteurs et déroulement

Ces journées impliquent une population aux origines sociales diverses. Dès le 26 juillet 1830, des groupes d'étudiants lisent les ordonnances au public dans les jardins du Palais-Royal : de petits attroupements se forment, rapidement dispersés par les forces de l’ordre. Parmi les insurgés, on distingue des ouvriers de la presse, des étudiants républicains, des femmes et d'anciens soldats de Napoléon servant dans la Garde nationale.

Suite à la fermeture des presses par le Préfet de Paris le 27 juillet, les insurgés s’arment et construisent des barricades. Le Palais des Tuileries redevient un lieu d’affrontement entre les Parisiens et les troupes royales.

Le 28 juillet, l’Hôtel de ville est pris d’assaut ; le drapeau tricolore y est hissé, ainsi qu’à Notre-Dame. Le refus de Charles X de retirer ses ordonnances déclenche la troisième journée d’émeutes : Charles X est contraint d'abdiquer.

Une barricade : obstacle construit avec des pavés, des briques, des poutres ou tout autre objet permettant de barrer l’accès à une rue et d'affronter les forces de l’ordre en s'en protégeant.
b. Louis Philippe comme ultime recours pour les libéraux

L’abdication de Charles X laisse un vide politique : les libéraux ont peur du rétablissement de la République, car Lafayette vient d’être nommé à la tête de la Garde nationale — ce qui leur rappelle la Révolution de 1789. D’autre part, ils craignent la réaction des monarchies européennes absolutistes.

Adolph Thiers, leur chef de file, et François-Auguste Mignet rédigent une proclamation le 31 juillet : ils ne se prononcent ni pour le retour de Charles X, ni pour la République. Le duc d’Orléans est présenté comme un ultime recours car dévoué à la Révolution : il est qualifié de « roi citoyen » qui, de plus, accepte la Charte. Le même jour, Louis-Philippe accepte la nomination de Lieutenant général du royaume : ce titre est attribué à un prince en cas d’empêchement du roi. Il se rend à l’Hôtel de Ville de Paris, où Lafayette le fait acclamer par la foule. Il revêt le drapeau tricolore, signe de ralliement aux principes de la Révolution de 1789.

c. La révolution de 1830 en peinture : le tableau de Delacroix
« La Liberté guidant le peuple », Eugène Delacroix, huile sur toile, 1830.

Observation du document :

Cette peinture d’histoire présente les émeutiers parisiens à l’assaut d’une barricade (on distingue des poutres et pavés au sol).

Au premier plan, l’allégorie de la Liberté brandit le drapeau tricolore d’une main et un fusil de l’autre : la fille du peuple portant le bonnet phrygien, au torse dévêtu, évoque les sans-culottes de 1789 et la souveraineté nationale. À ses côtés, un gamin, un paysan (ceinture blanche) et un bourgeois (haut-de-forme) sont armés également. Plus loin, on aperçoit un polytechnicien (bicorne sur la tête) ; à ses pieds se trouvent les victimes de l’assaut. À l’arrière-plan figurent les tours de Notre-Dame.
La lumière provient du ciel et éclaire la Liberté.

3. La portée des journées révolutionnaires
a. En France

Les libéraux, en plaçant Louis-Philippe à la tête de l’État, permettent la modification du régime politique : on passe d’une monarchie conservatrice à une monarchie parlementaire.

Cependant, les espoirs des Français sont déçus ; l’instabilité gouvernementale, la crise financière, le refus des députés libéraux de voter le suffrage universel conjugués à un chômage ouvrier important déclenchent périodiquement, dans l’espace public, des protestations sous forme de banquets, d'enterrements républicains et de signatures de pétitions. Des journées d’émeutes éclatent également avec des constructions de barricades.

Les libertés politiques sont la principale revendication de ces temps forts de contestation. Le mécontentement culmine en 1848 avec l’interdiction d’un banquet qui déclenche la Révolution du 22 au 25 février, et l’abdication de Louis-Philippe.

Le 24 février, la IIe République est proclamée en France.

Banquets et enterrements républicains : repas publics et politiques, et obsèques organisées civilement, qui sont l’occasion de rassemblements de républicains.
b. En Europe

Louis-Philippe est accepté par les monarchies européennes, signataires de l’acte final du Congrès de Vienne, car il n’établit pas une République mais une monarchie.

La Révolution française entraine une vague révolutionnaire dans toute l’Europe, de 1830 à 1832. Les peuples (Pologne, États allemands et italiens, Belgique) réclament des réformes politiques sur fond de revendications nationales : c’est le triomphe des idées révolutionnaires et la défaite du Congrès de Vienne. Les résultats sont cependant inégaux : la Belgique devient indépendante mais le mouvement révolutionnaire est réprimé dans les autres pays.

Congrès de Vienne : conférence diplomatique ayant lieu du 18 septembre 1814 au 9 juin 1815, qui entérine des modifications territoriales et qui réaffirme le droit des rois à régner et gouverner.

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