L'Organisation des Nations Unies (ONU)
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Malgré la volonté affirmée, dans
l'entre-deux-guerres, d'assurer une sécurité
collective, l'échec de la SDN devient une
évidence avec la marche à la guerre puis avec le
déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les grandes
puissances ne renoncent cependant pas à construire un
nouveau projet et dès les années 1940, elles
posent les bases d'une nouvelle organisation capable de
surmonter les échecs de la précédente : ce
sera l'Organisation des Nations Unies.
1. Les origines et les objectifs de l'ONU
a. Les origines
Dès 1941, le président américain
Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston
Churchill signent la Charte de l'Atlantique.
Celle-ci prépare la coalition
anglo-américaine face au nazisme mais elle pose
également les bases d'une nouvelle politique
mondiale en réaffirmant les principes du droit
des peuples à disposer d'eux-mêmes. Au
cœur du document apparaît pour la
première fois le terme de « Nations Unies
».
Cette charte sert de socle à un nouveau texte, en 1942, la « Déclaration des Nations Unies » : les pays alliés, avec en particulier l'URSS et la Chine, s'engagent à rester unis dans l'effort de guerre, mais également à garantir la paix dès que l'Allemagne et le Japon auront été vaincus.
La construction du projet se poursuit avec une conférence organisée à Dumbarton Oaks, dans la banlieue de Washington, en octobre 1944. Elle réunit Anglais, Américains, Soviétiques et Chinois. Les grandes lignes du fonctionnement de la future organisation y sont fixées. La France, bien que battue, obtient l'assurance d'y jouer un rôle majeur.
Il faut ensuite attendre la fin du conflit pour que le projet aboutisse et pour que soit affirmée la volonté de garantir la paix internationale en favorisant le rôle de la diplomatie. Du mois d'avril au mois de juin 1945 se tient à San Francisco une dernière conférence où sont réunis les 51 pays. La Charte des Nations Unies est votée à l'unanimité. Elle institue la création d'une assemblée mondiale où tous les pays souverains seront représentés. L'Union Soviétique est un peu réticente envers un projet qui lui semble un peu trop favoriser le principe du libre-échange capitaliste. L'Afrique et une bonne partie de l'Asie, encore colonisées, ne sont pas invitées mais, au final, l'Organisation des Nations Unies naît dans un climat enthousiaste.
Cette charte sert de socle à un nouveau texte, en 1942, la « Déclaration des Nations Unies » : les pays alliés, avec en particulier l'URSS et la Chine, s'engagent à rester unis dans l'effort de guerre, mais également à garantir la paix dès que l'Allemagne et le Japon auront été vaincus.
La construction du projet se poursuit avec une conférence organisée à Dumbarton Oaks, dans la banlieue de Washington, en octobre 1944. Elle réunit Anglais, Américains, Soviétiques et Chinois. Les grandes lignes du fonctionnement de la future organisation y sont fixées. La France, bien que battue, obtient l'assurance d'y jouer un rôle majeur.
Il faut ensuite attendre la fin du conflit pour que le projet aboutisse et pour que soit affirmée la volonté de garantir la paix internationale en favorisant le rôle de la diplomatie. Du mois d'avril au mois de juin 1945 se tient à San Francisco une dernière conférence où sont réunis les 51 pays. La Charte des Nations Unies est votée à l'unanimité. Elle institue la création d'une assemblée mondiale où tous les pays souverains seront représentés. L'Union Soviétique est un peu réticente envers un projet qui lui semble un peu trop favoriser le principe du libre-échange capitaliste. L'Afrique et une bonne partie de l'Asie, encore colonisées, ne sont pas invitées mais, au final, l'Organisation des Nations Unies naît dans un climat enthousiaste.
b. Quels sont les objectifs de l'ONU ?
La vocation première de l'ONU est de maintenir
la paix dans le monde. Cet objectif
général se double d'actions qui ont pour
but de faciliter et d'assurer cette
sécurité collective. Il s'agit de
favoriser les relations amicales entre les nations, de
les aider à travailler ensemble pour
améliorer le sort des populations. Il faut
permettre aux États de lutter contre les maladies,
la faim, l'analphabétisme et encourager les droits
et libertés de chacun.
L'ONU se consacre également de plus en plus aux problèmes qui touchent aux enjeux du développement parmi lesquels le développement durable et la question de l'environnement, le secours aux populations (réfugiés politiques, catastrophes naturelles, santé), la promotion de la démocratie et des droits de l'homme. Dans cette perspective, l'ONU rédige et adopte en 1948 une Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH). C'est la veuve du président américain Roosevelt qui préside son comité de rédaction. Le texte final est rédigé par le Français René Cassin et adopté le 10 décembre 1948, avec les abstentions de 8 pays mais sans aucune contestation.
L'ONU se consacre également de plus en plus aux problèmes qui touchent aux enjeux du développement parmi lesquels le développement durable et la question de l'environnement, le secours aux populations (réfugiés politiques, catastrophes naturelles, santé), la promotion de la démocratie et des droits de l'homme. Dans cette perspective, l'ONU rédige et adopte en 1948 une Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH). C'est la veuve du président américain Roosevelt qui préside son comité de rédaction. Le texte final est rédigé par le Français René Cassin et adopté le 10 décembre 1948, avec les abstentions de 8 pays mais sans aucune contestation.
2. Le fonctionnement et les moyens d'actions
a. Le fonctionnement de l'ONU
L'Assemblée Générale joue le
rôle d'un pouvoir législatif. Elle
réunit tous les représentants des
États membres : 51 pays sont
représentés en 1945, 193 en 2011. Chaque
pays dispose d'une voix. Elle se réunit une fois
par an pour délibérer sur des questions
touchant à la paix, à la
sécurité internationale. Elle vote des
résolutions, mais ne peut les imposer. Cette
assemblée est également chargée de
l'admission des nouveaux membres et des questions
budgétaires. Elle peut, si l'actualité
l'exige, se réunir en session extraordinaire pour
discuter d'un sujet urgent.
Pour l'aider dans ses travaux, l'Assemblée a créé un certain nombre de groupes d'experts, de commissions ou de conseils qui présentent leurs recommandations sous forme de projets, de résolutions qui sont ensuite examinées lors des réunions plénières.
Cette Assemblée générale représente enfin une tribune où des hommes d'États, des figures emblématiques du monde politique, religieux ou de mouvements sociaux peuvent s'exprimer devant le monde entier.
Le véritable pouvoir de l'ONU est entre les mains du Conseil de Sécurité qui est l'organe exécutif de l'institution. Il est formé de 5 membres permanents : les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'URSS (la Russie depuis 1991), la Chine et la France. Il s'agit des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. La France, malgré la collaboration du régime de Vichy, est parvenue à s'imposer dans ce conseil grâce à la pression exercée par le Gouvernement provisoire de la République française du Général de Gaulle.
Ces membres permanents disposent du droit de veto qui peut bloquer toute décision du Conseil de Sécurité. À ces 5 membres permanents, il faut ajouter des membres élus pour 2 ans : ils sont 6 en 1945, 10 de nos jours. Ce Conseil décide des sanctions à appliquer contre ceux qui ne respectent pas les règles internationales fixées par la Charte. Ces sanctions vont de simples avertissements aux sanctions économiques tels que les embargos, jusqu'à l'utilisation de la force armée. Celle-ci nécessite l'accord des 5 membres permanents du Conseil.
Le dernier rouage de l'ONU est le Secrétaire Général élu pour 5 ans par l'Assemblée Générale et qui est rééligible. Il est toujours choisi parmi les pays qui ne sont pas de grandes puissances. Il ne dispose pas de pouvoir de décision, il est surtout chargé de veiller à l'application des mesures prises par l'organisation. Il incarne cependant l'ONU et il bénéficie d'une réelle influence auprès des gouvernements étrangers.
À ces trois institutions majeures, il convient d'ajouter un grand nombre d'institutions spécialisées qui sont chargées de missions précises : l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ou encore l'Unicef pour l'enfance, l'alphabétisation...
Le pouvoir judiciaire est lui incarné par une cour internationale de justice et une cour pénale internationale créées en 1998.
Pour l'aider dans ses travaux, l'Assemblée a créé un certain nombre de groupes d'experts, de commissions ou de conseils qui présentent leurs recommandations sous forme de projets, de résolutions qui sont ensuite examinées lors des réunions plénières.
Cette Assemblée générale représente enfin une tribune où des hommes d'États, des figures emblématiques du monde politique, religieux ou de mouvements sociaux peuvent s'exprimer devant le monde entier.
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Doc. 1. Le pape Paul VI lors d'un discours à l'ONU |
Le véritable pouvoir de l'ONU est entre les mains du Conseil de Sécurité qui est l'organe exécutif de l'institution. Il est formé de 5 membres permanents : les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'URSS (la Russie depuis 1991), la Chine et la France. Il s'agit des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. La France, malgré la collaboration du régime de Vichy, est parvenue à s'imposer dans ce conseil grâce à la pression exercée par le Gouvernement provisoire de la République française du Général de Gaulle.
Ces membres permanents disposent du droit de veto qui peut bloquer toute décision du Conseil de Sécurité. À ces 5 membres permanents, il faut ajouter des membres élus pour 2 ans : ils sont 6 en 1945, 10 de nos jours. Ce Conseil décide des sanctions à appliquer contre ceux qui ne respectent pas les règles internationales fixées par la Charte. Ces sanctions vont de simples avertissements aux sanctions économiques tels que les embargos, jusqu'à l'utilisation de la force armée. Celle-ci nécessite l'accord des 5 membres permanents du Conseil.
Le dernier rouage de l'ONU est le Secrétaire Général élu pour 5 ans par l'Assemblée Générale et qui est rééligible. Il est toujours choisi parmi les pays qui ne sont pas de grandes puissances. Il ne dispose pas de pouvoir de décision, il est surtout chargé de veiller à l'application des mesures prises par l'organisation. Il incarne cependant l'ONU et il bénéficie d'une réelle influence auprès des gouvernements étrangers.
À ces trois institutions majeures, il convient d'ajouter un grand nombre d'institutions spécialisées qui sont chargées de missions précises : l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ou encore l'Unicef pour l'enfance, l'alphabétisation...
Le pouvoir judiciaire est lui incarné par une cour internationale de justice et une cour pénale internationale créées en 1998.
b. Les moyens d'action : une organisation plus
efficace ?
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Doc. 2. Un détachement de casques bleus durant la Guerre civile au Liban (1978) |
Le changement majeur par rapport à la SDN est le recours possible à l'emploi de la force armée, ce que l'on nomme à partir de 1956 et de la crise de Suez, les casques bleus. Pendant la Guerre froide, l'action militaire reste rare. Elle se produit à l'occasion de la guerre de Corée (1950-1953) : les États-Unis font reconnaître la Corée du Nord comme l'agresseur de la Corée du Sud et décident l'envoi de troupes sous l'égide des Nations Unies. Par la suite, l'ONU reste paralysée par le système bipolaire et l'affrontement idéologique entre les deux superpuissances. Le droit de veto, utilisé 245 fois durant cette période, ne permet pas de décider d'actions.
Depuis 1991 et la disparition de l'URSS, l'ONU se retrouve plus en capacité d'agir, notamment militairement pour prévenir et régler différents conflits. Dans le cadre d'un monde de plus en plus multipolaire, l'ONU représente un cadre idéal pour une gouvernance mondiale efficace même s'il demeure difficile de faire accepter son autorité quand les intérêts de grandes puissances sont en jeu.
L'essentiel
L'ONU succède à la SDN avec l'ambition de
parvenir à assurer sa mission de
sécurité collective et de diffuser les valeurs
de la démocratie et des droits de l'Homme.
L'institution, dotée d'une capacité
d'intervention militaire, tente de jouer un rôle dans
la régulation des relations internationales mais la
bipolarisation du monde ne lui offre pas de facilité
d'action.
Cependant, la fin de la Guerre froide place l'organisation dans une position plus centrale pour assurer une gouvernance mondiale.
Cependant, la fin de la Guerre froide place l'organisation dans une position plus centrale pour assurer une gouvernance mondiale.
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