L'emploi des femmes dans l'industrie de guerre - Maxicours

L'emploi des femmes dans l'industrie de guerre

Objectif : Entre 1914 et 1918, l’absence des hommes, partis combattre au front, entraîne une forte féminisation du monde du travail, notamment dans l’industrie de guerre. Quelle a été l’ampleur du phénomène et quelles conséquences a-t-il entraînées pour la société ?
1. La féminisation de la main-d’œuvre
a. Les nécessités de la guerre
Pendant quatre ans et demi, 8 millions de soldats sont mobilisés en France, soit plus de 60 % des actifs. Dans tous les secteurs d’activité du pays, ce vide doit être rapidement comblé.
La Grande Guerre est aussi une guerre de matériel. Elle a besoin du soutien de l’arrière pour lui fournir ses fusils, ses munitions, ses obus… A partir d’arsenaux nationaux et d’entreprises privées reconverties, chaque pays belligérant met sur pied une industrie de guerre qui nécessite une importante main-d’œuvre.
b. Une progression importante du travail féminin
En l’absence de la majorité des hommes, ce sont les femmes qui vont fournir cette main-d’œuvre. Certes, la France est déjà avant 1914 un pays de forte activité féminine : 7,7 millions de femmes travaillent, dont 3,5 de paysannes.
Toutefois, la féminisation des emplois s’accentue pendant le conflit, notamment dans certains secteurs comme l’administration ou l’industrie. Dès l’automne 1915, les premières circulaires ministérielles invitent les industriels à employer les femmes partout où cela est possible. Fin 1917, à son « apogée », l’emploi féminin représente 40 % de la main-d’œuvre totale.
2. Les femmes au travail
a. Les secteurs concernés
Tous les secteurs du monde du travail sont plus ou moins concernés par la féminisation : commerce, banque, administration, industrie. La France a ses serveuses, ses factrices, ses receveuses, ses « cheminottes », ses poinçonneuses de métro, …
Toutefois, certaines travailleuses apparaissent comme les véritables symboles de la mobilisation et de la pénétration des femmes dans des secteurs traditionnellement masculins : ce sont les ouvrières des usines de guerre, les fameuses « munitionnettes ». En 1918, on en dénombre plus de 400 000, soit un quart de la main-d’œuvre du secteur. La majorité d’entre elles sont des femmes ou filles d’ouvriers et de paysans.
b. Les qualités féminines
Les industriels de l’armement « découvrent » des qualités censées être plus particulièrement féminines : sérieux, minutie, aptitude au travail monotone…
De fait, ils emploient les ouvrières aux travaux mécaniques en série (comme dans les ateliers d’obus), à la fabrication de pièces fines ou à la vérification, c’est-à-dire là où leurs rendements sont les plus élevés.
Dans certaines régions, la concurrence contraint les employeurs du textile à augmenter leurs tarifs pour éviter la fuite de la main-d’œuvre féminine vers les usines d’armement.
c. Les conditions de travail
Tourner des obus, les remplir d’explosif, souder des tuyauteries d’aviation… : tel est le sort des ouvrières des usines de guerre. « Si elles s’arrêtaient de travailler vingt minutes, les Alliés perdraient la guerre », disait le maréchal Joffre. Les journées de travail sont longues et pénibles.
Certes, les salaires sont le double de ceux versés aux femmes dans les autres secteurs mais avec la hausse des prix et le non-respect des tarifs par certains industriels, les munitionnettes ont souvent du mal à joindre les deux bouts.
Tant et si bien qu’en 1917, elles se mettent en grève et obtiennent des augmentations de salaires.
3. Les conséquences
a. L’ouverture du monde du travail
Mis au service de la patrie pendant quatre ans et demi, le travail féminin est valorisé et ouvre aux femmes de nouvelles opportunités professionnelles. Certaines découvrent avec plaisir le maniement d’outils ou de techniques jusque-là ignorées.
La plupart des écoles d’ingénieurs ou de commerce s’ouvrent aux femmes à l’issue du conflit. La Grande Guerre brise ainsi par nécessité les barrières qui opposaient travaux masculins et travaux féminins.
b. Indépendance et confiance en soi
La guerre constitue aussi pour les femmes une expérience sans précédent de liberté et de responsabilité. La plupart des travailleuses prennent conscience de leurs capacités.
Elles apprécient en outre leur nouvelle indépendance financière, d’autant que le travail de guerre (surtout à l’usine d’armement) est bien payé. C’est souvent l’occasion, pour les domestiques par exemple, de quitter leur position et leurs maigres gages, d’où l’accentuation d’une « crise des bonnes », déjà stigmatisée avant la guerre.
c. Les limites des avancées
Les salaires de guerre ne sont toutefois pas généralisés. Partout, les métiers traditionnels féminins restent mal payés, notamment le travail à domicile. Le principe « à travail égal, salaire égal » est encore largement illusoire et le revenu reste lié au sexe et est très inférieur pour les ouvrières.
Par ailleurs, malgré de réels progrès des mentalités, la fin du conflit marquera pour beaucoup de femmes le retour à leur condition de 1914.
L’essentiel

Entre 1914 et 1918, à l’occasion d’un conflit qui mobilise les hommes et réclame toujours plus d’armements, les femmes investissent le monde du travail et notamment les industries de guerre.

Ces ouvrières, surnommées les « munitionnettes », sont plus de 400 000 en 1918. Elles apparaissent comme le symbole de la mobilisation féminine et de la pénétration des femmes dans des secteurs traditionnellement masculins.

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