1. La guerre en Méditerranée et en Afrique
a. Au cœur des ambitions italiennes et allemandes :
les Balkans
Dès octobre 1940, un mois à peine après
la signature du pacte tripartite, l'Italie de Mussolini, toujours
à ses rêves de grandeur
méditerranéenne, attaque la Grèce. Mais les
troupes italiennes doivent reculer devant les troupes grecques
qui pénètrent en Albanie. Pour l'Allemagne, ce
revers de leur allié italien est une menace
sérieuse, car le contrôle de la Grèce permet
de maîtriser une partie de la Méditerranée et
donc d'entraver les relations maritimes du Royaume-Uni et de son
empire. Aussi, au printemps 1941, après s'être
emparé de la Bulgarie et avoir envahi la Yougoslavie,
l'Allemagne attaque la Grèce. En quelques semaines,
l'Europe balkanique passe sous le contrôle allemand.
b. L'odyssée africaine de Rommel
Là encore, les ambitions italiennes déçues
obligent l'Allemagne à élargir son
théâtre d'opérations. De juillet 1940
à mars 1941, la flotte italienne est
sévèrement défaite par la flotte britannique
à quatre reprises. En Libye, les forces de l'Axe
commandées par Graziani refluent face aux troupes
alliées. C'est un échec pour les forces de l'Axe
qui tentent de s'assurer du contrôle de la
Méditerranée pour couper la route maritime par
Suez-Gibraltar aux navires britanniques. Hitler demande alors
– au début de
l'année 1941 – à l'un de ses plus
brillants généraux, Rommel, de former un corps
expéditionnaire. C'est l'Afrikakorps, chargé
de faire la conquête de l'Egypte et de s'emparer du canal
de Suez. Après une série de victoires, Rommel est,
à l'automne 1942, aux portes d'Alexandrie, sur la
route du Caire.
2. Le front soviétique
a. L'opération Barbarossa
Signé en août 1939, le pacte
germano-soviétique n'était, dans l'esprit de ses
deux signataires, qu'un moyen de retarder
l'échéance d'un affrontement que tous deux savaient
inéluctable : nazisme et communisme sont des
idéologies antagonistes. La lutte contre le communisme
était d'ailleurs un des buts fondamentaux des puissances
de l'Axe.
Dès mars 1941, l'annexion de la Bulgarie par
l'Allemagne avait été un signe des tensions avec
l'Union soviétique qui considérait ce pays comme
une « zone de sécurité » pour
elle. Aussi, l'attaque – le
22 juin 1941 – de l'Union soviétique
par l'Allemagne, menée sous le nom d'opération
Barbarossa n'est pas une réelle surprise.
b. L'échec de la Blitzkrieg
Les troupes allemandes utilisent contre l'Union soviétique
la stratégie de la Blitzkrieg qui leur a
réussi déjà à quatre reprises
auparavant. Dans un premier temps, elles parviennent à une
centaine de kilomètres de Moscou et assiègent
Leningrad. Mais l'arrivée brutale de l'hiver et la
tactique de terre brûlée menée par les
soviétiques entravent finalement l'avancée
allemande. Une contre-offensive hivernale soviétique
oblige même les troupes allemandes à reculer. Pour
la première fois, la Blitzkrieg n'est pas un
succès absolu.
3. La conquête de l'Asie du Sud-Est par le Japon
a. L'entrée des Etats-Unis dans la guerre
Le 7 décembre 1941, l'attaque surprise japonaise sur
la base navale américaine de Pearl Harbor, à
Hawaï, précipite les Etats-Unis dans le conflit. En
fait, leur engagement devenait inéluctable. En effet, si
leur politique, dans les années 1930 et au
début des années 1940, est globalement
isolationniste, le président américain, Franklin
D. Roosevelt, pressent depuis plusieurs mois la
nécessité pour les Etats-Unis de s'engager dans la
lutte contre le nazisme. La loi prêt-bail qui autorise le
gouvernement américain à fournir du matériel
militaire au Royaume-Uni était un premier pas vers cet
engagement. Elle est suivie, à
l'été 1941, de la signature de la Charte de
l'Atlantique, dont les clauses indiquent clairement les futurs
buts de guerre des Etats-Unis.
b. Le raz-de-marée japonais
En quelques mois, le Japon réalise des conquêtes
foudroyantes. A partir des bases indochinoises
cédées au Japon par le gouvernement de Vichy, les
troupes japonaises s'emparent du Siam dès
décembre 1941. La progression se fait ensuite vers
deux directions : l'ouest, d'une part avec la conquête
de la Birmanie, le sud, d'autre part, avec la conquête de
la Malaisie et de Singapour. L'Inde d'une part et
l'Indonésie– au
printemps 1942 – sont sous la menace nipponne.
L'Indonésie va d'ailleurs passer en partie sous
contrôle japonais à la faveur de la prise du pouvoir
par les nationalistes indonésiens qui vont
étroitement collaborer avec les Japonais.
Dans le Pacifique, c'est également un
raz-de-marée : les Philippines, les îles
Marshall, Gilbert et Salomon sont conquises en quelques mois. A
l'été 1942, c'est l'Australie elle-même
qui est sous la menace directe des forces japonaises
installées en Nouvelle-Guinée.
L'essentiel
La signature, en septembre 1940, du pacte tripartite
(Allemagne, Italie, Japon) affirme la volonté des
signataires de créer un ordre nouveau en Europe et en
Asie, et de se prémunir contre une agression des
Etats-Unis. L'engagement allemand dans les Balkans et en
Méditerranée, puis en Afrique, l'opération
Barbarossa et l'entrée en guerre des Etats-Unis marquent
un tournant dans le conflit qui devient alors
véritablement mondial. Si certains pays conservent leur
neutralité, aucun ne peut prétendre rester
durablement à l'écart de ce qui devient –
selon l'expression du président américain
Roosevelt – un combat entre une partie du monde contre
l'autre.