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Moyens de persuasion et figures de rhétorique

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Objectifs 
  • Connaitre les procédés les plus fréquemment utilisés de la rhétorique.
Points clés
  • Il existe de nombreuses figures de rhétorique qui permettent de persuader son lecteur ou son interlocuteur. 
  • On distingue différents types de figures de rhétorique : les figures d'analogie, d'insistance, d'amplification,  d'atténuation, d'opposition, de rupture, de construction...
1. Les figures d'analogie
La métaphore

La métaphore est une figure de style qui consiste à comparer implicitement deux termes, à établir un rapprochement sans outil de comparaison entre deux termes. L’un des deux termes peut être implicite (le comparé) ce qui peut la rendre difficile à comprendre.

Exemple
« L’homme est un loup pour l’homme. »
Locution latine.
2. Les figures d'insistance
La répétition

On parle de répétition lorsqu'un même terme est employé plusieurs fois dans le texte : il faut repérer sa place dans la phrase (en tête de phrase, il s'agit par exemple d'une anaphore).

Exemple
« Joue-t-on, s'il vous plait, la comédie et l'opéra en latin ? Plaide-t-on en latin quand on a un procès ? Fait-on l'amour en latin ? »
(Voltaire, Jeannot et Colin, 1764)

 

La dérivation

La dérivation consiste à utiliser dans une même phrase deux mots qui ont la même racine lexicale.

Exemple
« Ton bras est invaincu, mais non pas invincible. »
(Pierre Corneille, Le Cid, 1637)

 

L'apostrophe

L'apostrophe est le fait d'interpeller une personne (le lecteur, le destinataire, le personnage...).

Exemple
« Et tu détruis cela, toi ! »
(Victor Hugo, « À qui la faute ? », L'Année terrible, 1872)
3. Les figures d'amplification
L'hyperbole

L'hyperbole est une expression exagérée qui attire l'attention sur un point précis.

Exemple
« Par mille canaux, notre société nous amène à croire que le moteur de la vie est la compétition. » (Albert Jacquard, Abécédaire de l'ambiguïté, 1989)

 

La gradation

La gradation est la création d'un ordre dans une énumération (ordre croissant ou décroissant, du plus général au plus précis).

Exemple
« C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage ! »
(Victor Hugo, « À qui la faute ? », L'Année terrible, 1872
4. Les figures d'atténuation
L'euphémisme

L'euphémisme est une formule atténuée, qui rend une affirmation moins choquante. Il peut avoir, comme dans l’exemple ci-dessous, une valeur ironique.

Exemple
« Des appartements d'une extrême fraicheur. » (l’auteur fait ici référence à la prison)
(Voltaire, Candide ou l'Optimisme, 1759)
5. Les figures d'opposition
L'antithèse

L'antithèse consiste à utiliser deux termes de sens contraire dans une même phrase (souvent des éléments clés de l'argumentation) pour mettre en valeur une opposition.

Exemple
« Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »
(Jean de La Fontaine, Fables, 1678)

 

Le chiasme

Le chiasme désigne une opposition de deux termes dans une construction symétrique du type a/b//b/a. Cette figure relève de l'opposition et de la construction.

Exemple
« En deçà, le connu qui était hier l'inconnu, au-delà, l'inconnu qui sera le connu demain. »
(Guy de Maupassant, article dans Le Gaulois, 1881)
6. Les figures de rupture
L’antanaclase


L’antanaclase est une figure de style qui consiste à utiliser un même mot dans deux sens différents en jouant sur sa polysémie (c’est-à-dire le fait qu’un mot puisse avoir plusieurs sens).

 

Exemple
« Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas ».
(Blaise Pascal, Pensées, 1669)

 

Le zeugme

Le zeugme (ou zeugma, ou attelage) est une figure qui consiste à adjoindre à un terme (un verbe, une préposition) deux compléments de nature différente, par la syntaxe ou par le sens. Ces deux compléments sont coordonnés ou juxtaposés.

Exemple
« Il vaut mieux s'enfoncer dans la nuit noire, qu'un clou dans la fesse gauche. »
Pierre Dac
7. Les figures de construction
La question rhétorique

Il s'agit d'une question qui n’est pas une demande d’information. La réponse est soit évidente car contenue dans la question, soit l’orateur répond lui-même à la question qu’il pose. C’est un moyen d’animer le discours et d’interpeller l’auditoire ou le lecteur.

Exemple
« Jusques à quand abuseras-tu de notre patience, Catilina ? combien de temps encore serons-nous le jouet de ta fureur ? jusqu'où s'emportera ton audace effrénée ? »
(Cicéron, Catilinaires, 63 avant notre ère)

C’est l’exorde très célèbre d’un discours prononcé contre Catilina (un homme politique romain) par Cicéron. Ici la question rhétorique sert à dénoncer et accuser à la fois.

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