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Vivons-nous dans la société de la connaissance ?

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Objectif
  • Comprendre que la connaissance est ce grâce à quoi nous pouvons faire société et nous rapprocher d’autrui.
Points clés
  • La connaissance est la condition sine qua non de la vie en société.
  • Le développement des connaissances entraîne des révolutions techniques, ce qui nous dispense paradoxalement d’acquérir des connaissances.
  • La diffusion et le partage de connaissances entraînent des jeux de pouvoir.
  • La diffusion des connaissances crée une crise de confiance dans les autorités traditionnelles.
1. Faire société par la connaissance

Si on définit une société comme un groupe humain organisé et obéissant à des règles communes, il faut alors relever que la connaissance tient un rôle central pour s’y insérer, et ce, pour au moins quatre raisons :

  • Tout d’abord, dans une perspective anthropologique, il est nécessaire de connaître les règles communes qui nous permettent d’agir de concert avec autrui.
  • Par ailleurs, pour jouer un rôle dans cette société et y occuper une fonction, il faut disposer de connaissances qui deviennent de plus en plus techniques et précises à mesure que la société devient complexe. Plus elle divise et spécialise les tâches et plus les connaissances augmentent grâce à des découvertes et innovations, plus la connaissance devient primordiale pour mener à bien une activité.
  • Le partage des connaissances et leur échange sont au centre de la vie sociale : les gestes et le comportement, le dialogue, l’écrit et plus généralement tous les canaux médiatiques par lesquels nous communiquons nous permettent de rentrer en contact les uns avec les autres.
  • L’exercice de la citoyenneté est suspendu à la capacité de disposer librement de connaissances sur le fonctionnement de la société.

Toutefois, il faut objecter que la société de l’information n’est pas celle de la connaissance. Son abondance (une requête sur un moteur de recherche peut générer des centaines de millions de réponses), son instantanéité ou sa permanence peuvent être considérées comme des obstacles à la connaissance, car il est difficile d’y discriminer le vrai du faux, l’essentiel de l’accessoire. Or un tel tri n’est possible que si le jugement est déjà formé. D’où la nécessité d’une éducation indispensable à toute entreprise de connaissance.

2. Un processus actif de connaissance

Toutefois, l’automatisation grandissante de nombreuses tâches nous dispense d’acquérir de nombreux savoirs et les réponses, souvent immédiatement disponibles du fait d’une offre pléthorique de sources, ne font bien souvent l’objet que du choix d’une possibilité et de la consommation d’un service. On peut donc douter que la connaissance soit si nécessaire à la vie pratique.

Il n’en va pas de même pour ce qui est de la vie de l’esprit. Comme la connaissance est immédiatement accessible sur Internet, d’une simple « petite poucette » selon l’expression consacrée de Michel Serres dans son ouvrage Petite poucette (2012), il serait tentant de se dire que l’on peut remettre à demain le fait d’apprendre ce qui aujourd’hui n’est pas utile. Mais c’est là confondre mémoire et connaissance : alors que la première correspond à la rétention et au stockage d’une information considérable, mais indifférenciée, la seconde repose sur une opération de discrimination, où l’on juge de ce qui est à connaître et de sa valeur.
Par conséquent, il ne suffit pas de disposer virtuellement d’une mémoire mondiale par l’entremise de son terminal, il faut encore apprendre à distinguer le vrai du faux, à formuler une critique rationnelle et progressive des éléments à disposition afin de progresser vers une telle connaissance. C’est que la vérité ne se dévoile pas spontanément et que l’exercice d’un jugement, instruit par une mémoire interne à l’esprit du sujet, permet d’évaluer les connaissances externes qui se proposent à lui. À ce titre, cette mémoire interne est organisée, structurée et enrichie par un travail constant de réflexion et de classification.
C’est ce qui nous autorise à formuler une deuxième définition de la mémoire comme une construction vivante où l’information n’est pas reçue passivement, mais est conservée à la faveur d’un processus de connaissance complexe et dont le sujet est acteur. Ainsi, sans cette mémoire construite par un effort de compréhension constant, nous ne sommes pas à même de juger de la valeur des informations externes qui sont à notre disposition. Il n’y a donc pas d’intelligence sans mémoire et vice et versa.

3. Le pouvoir médiatique

Le pouvoir médiatique repose sur l’idée d’un « Quatrième pouvoir » qui, selon l’expression consacrée, désigne les médias en général, formerait un contrepouvoir aux trois premiers qui sont ceux de l’État (les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire). Autrement dit, le pouvoir d’informer la société civile serait une manière de garantir ses libertés contre d’éventuels excès et dérives de l’État. Toutefois, cette opposition pose autant de questions qu’elle prétend en résoudre. Les médias de masse ont une influence capitale sur le public si bien qu’une véritable médiacratie semble aussi jouer un rôle clef dans la vie démocratique, en filtrant et orientant l’information selon les besoins de l’audience et/ou d’une volonté de se démarquer entre médias.

En outre, il ne faut pas oublier que les médias sont aussi des porte-paroles ou des tribunes des politiques, qu’ils soient au pouvoir ou non, ce qui pose le problème de leur objectivité. Leur indépendance est parfois sujette à caution et certains médias assument une ligne politique, qu’elle soit ouverte ou tacite. Le récent et relatif succès des éditorialistes (presse papier, mais surtout tv ou radio) est un exemple flagrant d’une information qui se veut délibérément partisane. Là où auparavant le journaliste s’effaçait devant l’information, c’est désormais l’éditorialiste et ses opinions qui sont mis en avant. L’opinion prévaudrait sur l’information.

4. Une crise des autorités

Par delà une contestation de l’exercice des pouvoirs de l’État, la diffusion massive des connaissances est un des facteurs de la crise des autorités en général. Ainsi la médecine, le droit, l’enseignement, etc., et plus généralement toutes les activités, dès lors qu’elles font appel à des connaissances spécialisées, peuvent être discutés par tout un chacun. Cette discussion est favorisée par la disponibilité des connaissances, accessibles à un nombre de personnes sans précédent grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Cependant, leur nature n’est pas sans poser problème non plus : sont-elles vérifiées ? Comment trier dans la masse de connaissances disponibles celle qui pourra être retenue au détriment des autres ? La diffusion des connaissances qui est le rêve démocratique des encyclopédistes du XVIIIe siècle, que pouvait réaliser Internet à ses premières heures, est en passe de se muer en un cauchemar sociétal : sans esprit critique, fake news et autres infox ont tôt fait d’obscurcir l’espace médiatique et les consciences.

Les masses deviennent médiatiques, mais fait nouveau, les acteurs de la désinformation se multiplient et surtout n’appartiennent plus à des grands médias ou des sources officielles. À cette verticalité traditionnelle des sources s’oppose une horizontalité des participations des internautes qui peuvent avoir, de surcroît, une audience rapide et massive, faisant parfois le buzz, ce qui justifie encore un peu plus un effort critique des récepteurs de cette information pour ne pas se méprendre sur leur valeur.

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