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La non-violence

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Objectifs
  • Comprendre la notion de non-violence.
  • Connaitre les figures de la non-violence.
Points clés
  • Au fil des siècles, les guerres ont semblé n’être que brièvement interrompues par les États pour reprendre des forces afin de pouvoir se battre encore.
  • L’omniprésence de la violence dans l’histoire conduit parfois à croire que la guerre est inévitable, alors que la paix, elle, ne se trouve que dans les paradis promis par les religions. Dès lors, les promesses, littéraires ou politiques, de paix universelle ne seraient que des utopies, irréalisables sur Terre.
  • Pourtant, de Jésus-Christ à Martin Luther King en passant par Gandhi, la non-violence ne s’est pas limitée à des rêves inconsistants. Naissance du christianisme, indépendance de l’Inde, conquêtes des droits civiques pour les afro-américains : tout cela est bien réel. La non-violence n’est pas alors un idéal, mais une méthode efficace du progrès dans l’histoire.
1. Les théories et les pratiques de la non-violence

Les adeptes de la non-violence n’imaginent pas que la violence disparaîtra instantanément pour peu que les hommes fassent tous un effort. Bien au contraire, des gens comme Gandhi ou Martin Luther King sont des réformateurs, voire des révolutionnaires. Ils sont tout à fait conscients de lutter contre un monde injuste et violent où les puissants et les privilégiés se défendent par tous les moyens possibles. Ils partent donc du principe que la violence s’abattra sur eux et leurs partisans. Mais, contrairement à ce que les hommes sont tentés de faire, il ne faut pas répondre par la violence.

Trop souvent en effet la violence engendre la violence à travers le cycle infini de la vengeance. Afin de rompre ce cercle vicieux où la victime ne cesse de se transformer en bourreau, la non-violence exige donc en un sens que la personne qui subit la violence accepte de rester une victime.

Exemple
Jésus Christ le formule ainsi dans le sermon sur la montagne : « Je vous dis de ne pas résister au méchant. (…) Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui l’autre ». Les saints martyrs de la chrétienté auraient même appliqué ce principe face à la torture. Saint Laurent, condamné à être grillé vif, aurait accueilli son supplice avec sérénité, conseillant même à ses bourreaux de le retourner une fois bien rôti d’un côté.

Les chrétiens espèrent sauver leur âme par ce sacrifice. Mais peut-on espérer combattre l’injustice en ce monde en subissant la violence qui est aussi ce qui le rend injuste ? Gandhi répond justement à cela que la « non-violence n’est pas soumission bénévole au tyran », que la « non-violence oppose toute la force de l’âme au tyran » et « qu’un seul homme peut ainsi défier un empire et provoquer sa chute ».

Non-violence : Être non-violent ne signifie pas tolérer la violence injuste du tyran. Il s’agit de s’y opposer au niveau moral et politique, de lui désobéir sans violence jusqu’à ce qu’il cède.

De nombreuses pratiques politiques de contestation sont issues de ce genre d’idées : le boycott, l'objection de conscience (refuser de participer à une guerre menée par son pays), la résistance passive. Les grèves et les manifestations peuvent aussi être compris comme des expressions politiques non-violentes, si on se rappelle qu’elles ne doivent pas toujours tourner à l’émeute. En un sens, la démocratie elle-même est une façon non-violente d’introduire du changement dans la société : il n’est pas toujours évident d’accepter la défaite pour presque la moitié du corps électoral et, en réalité, le spectre de la guerre civile n’est jamais bien loin.

2. Les limites de la non-violence

Certains glorifient virilement la guerre et la violence comme des moyens d’affermir la force et la volonté des hommes. Les mêmes condamnent le désir de paix, coupable d’amollir et d’efféminer l’humanité. Outre son sexisme évident, deux guerres mondiales et la possibilité d’anéantir l’humanité avec une troisième, par le nucléaire, rendent cette position plus difficile à tenir publiquement de nos jours. Malgré tout, la plupart considèrent que la violence est un mal regrettable, mais nécessaire. Les partisans de l’ordre établi, comme les révolutionnaires, croient en effet que la fin justifie, dans une certaine mesure, les moyens. On peut leur objecter que la non-violence aussi a obtenu des résultats avec des moyens moralement bien plus louables. Qui aurait pu imaginer que l’Inde obtiendrait son indépendance sans une longue guerre sanglante ?

Toutefois l’auteur de 1984, Georges Orwell, dans ses Réflexions sur Gandhi (1949), soulève un problème posé par la stratégie de la non-violence ou du pacifisme. Que faire face à un État totalitaire ? En 1938, Gandhi aurait déclaré que les Juifs allemands devraient se suicider collectivement pour faire prendre conscience au monde de la violence nazie. Après la guerre, il s’est même justifié de façon encore plus choquante : puisque les nazis les ont quand même tués, les Juifs auraient pu donner un sens à leur mort en se suicidant.

Orwell en tire deux remarques. D’une part, Gandhi est honnête et cohérent : si on se refuse à tuer les bourreaux pour garder son âme pure, il faut accepter que les vies de leurs victimes soient sacrifiées. Gandhi lui-même est mort assassiné. D’autre part, Gandhi ne comprend peut-être rien au totalitarisme. L’efficacité des stratégies non-violentes repose sur le fait que les violences infligées par l’État sont rendues publiques et qu’elles sont condamnées par l’opinion qui peut alors faire pression sur l’État. Or rien de tout cela n’est possible dans un régime totalitaire, où les opposants sont arrêtés dans la nuit pour disparaître à jamais et où tous les médias sont au service de la propagande d’État.

La valeur politique et morale de la non-violence est donc moins une affaire de principe que de contexte historique. Il était héroïque d’être pacifiste durant la Première Guerre mondiale. Il était criminel de l’être face à l’Allemagne nazie.

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