L'Éducation nationale de Condorcet à nos jours
- Connaître l’histoire de l'institution scolaire en France.
- Le service d’enseignement primaire public, laïc, obligatoire et gratuit est institué le 28 mars 1882.
- Au fil du temps, l'instruction se démocratise.
- L’éducation des femmes
- Éducation et instruction
Dans la continuité des Lumières, et de la Révolution française, dont la Constitution de 1791 proposait qu’il soit « créé et organisé une instruction publique commune à tous les citoyens », Condorcet propose en 1792 à l’Assemblée nationale législative un projet d’instruction publique.
En effet, selon Condorcet, l’égalité entre les hommes doit être accompagnée d’une égalité d’instruction qui permette à chaque homme de se libérer du despotisme, qui repose selon lui principalement sur l’ignorance de ceux qui sont assujettis. Il propose ainsi que l’instruction nationale que la Nation se donne pour but d’ « offrir à tous les individus de l'espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d'assurer leur bien-être, de connaître et d'exercer leurs droits, d'entendre et de remplir leurs devoirs ; assurer à chacun d'eux la facilité de perfectionner son industrie, de se rendre capable des fonctions sociales auxquelles il a droit d'être appelé, de développer toute l'étendue des talents qu'il a reçus de la nature, et par là, établir entre les citoyens une égalité de fait, et rendre réelle l'égalité politique reconnue par la loi. »
Il faudra cependant attendre la Restauration, en 1828, pour que la Commission de l'Instruction publique devienne un ministère à part entière, appelé ministère de l’Instruction publique. Et le 28 juin 1833 pour que François Guizot, ministre de l’Instruction publique sous Louis-Philippe, fasse voter une première loi relative à l’enseignement primaire. La loi Guizot instaure l’obligation pour les communes de plus de 500 habitants de disposer d’une école primaire pour les garçons, et la possibilité que l’enseignement soit gratuit pour les enfants des familles qui n’auraient pas les moyens de payer les frais liés à la scolarisation de leurs enfants.
La loi qui marque l’instauration d’un service d’enseignement primaire public, laïc, obligatoire et gratuit est celle du 28 mars 1882, proposée par Jules Ferry. Cette loi change la donne en supprimant toute éducation religieuse et en la remplaçant par l’instruction morale et civique. En 1932, le gouvernement d'Édouard Herriot décide de rebaptiser l'instruction publique, « Éducation nationale », ministère que nous connaissons aussi sous cette appellation actuellement.
Les débats sur l’éducation des filles sont restés longtemps conditionnés à leur statut dans la société, statut essentiellement de future femme mariée et de mère.
Rousseau, dans son célèbre traité Emile ou de l'Éducation recommande d’éduquer Sophie (une élève fictive, équivalent féminin d’Emile) en vue de devenir l’épouse idéale d’Emile, ce qui circonscrit son éducation.
À l’inverse à la fin du XVIIIe siècle, lors de la Révolution française, Condorcet prône dans ses Mémoires sur l’instruction publique (1791) la même éducation pour les filles et les garçons. Il réclame aussi des classes mixtes. Il est aussi persuadé que les femmes doivent devenir des citoyennes, au même titre que les hommes, et que donc leur éducation ne doit pas se limiter à celle d’une future épouse ou mère.
Malheureusement, les idées de Condorcet à ce sujet ne sont pas appliquées et tout au long du XIXe siècle, les filles et les garçons ne vont pas aux mêmes écoles. Il y a moins d’écoles pour les filles que les garçons et leurs programmes ne sont pas les mêmes : on apprend encore les travaux d’aiguille pour les jeunes filles. Il faut attendre 1867 pour la création d’un enseignement primaire national pour les filles. Et 1924 pour que les programmes d’enseignement des garçons et des filles deviennent identiques et que le baccalauréat à la fin des études secondaires soit ouvert aux filles aussi.
Enfin, c’est seulement après la Seconde Guerre mondiale qu’est mise en place très progressivement la mixité dans les établissements d’enseignement public.
Un autre aspect de la démocratisation de
l’enseignement public est celui de
l’accessibilité du même service
d’éducation gratuit pour tous les
enfants, quel que soit leur milieu
d’origine.
En effet, le système éducatif mis en
place tout au long du XIXe siècle
reste profondément inégalitaire, car deux
systèmes coexistent : une école
primaire gratuite qui prépare au certificat
d’études qui marquait la fin des
études primaires et qu’on passait entre 11
et 13 ans, mais sans ouvrir vers le secondaire, et
une école ouverte aux enfants de notables
qui menait jusqu’au baccalauréat. Il y a
peu de passerelles entre le système gratuit
ouvert à tous et les voies d’excellence,
du secondaire à l’université.
Ainsi, après la Seconde Guerre mondiale, et
malgré le plan Langevin-Wallon qui
prône l’élévation du
niveau scolaire de tous et non d’une
élite, il n’y a que 15 % d’une
classe d’âge qui parvient au bac. Il faut
attendre 1968 pour que soit mise en place une vaste
réforme allant de la maternelle à
l’enseignement supérieur. Le
collège unique, tel qu’on le connaît
aujourd’hui, voit le jour en 1975.
Enfin, l’objectif de 80% d’une classe
d’âge au niveau du bac est porté
par la gauche dans les années 1980. De
1982 à 1995, les effectifs des lycées
vont doubler. Le bac professionnel est
créé en 1985, et permet
d’atteindre ce pourcentage au début des
années 2000.

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