Transhumanisme, post humanisme, IA
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- Comprendre la notion de transhumanisme et de post-humanisme.
- Comprendre les objectifs et les critiques de ces mouvements.
- L’humanisme est un mouvement intellectuel qui a vu le jour à la Renaissance.
- Le transhumanisme arrive au XXe siècle. Le but est d’améliorer les conditions humaines avec les progrès techniques.
- Ce mouvement est cependant très critiqué.
Ce désir n’est pas nouveau. En effet, de nombreuses cultures évoquent dans leurs mythes le désir de devenir plus qu’humain ainsi que les dangers que cela représente.
La littérature et le cinéma contemporains
débordent de héros et
d’héroïnes aux pouvoirs quasi divins.
La nouveauté, c’est plutôt que les
progrès scientifiques et techniques récents
font espérer, ou craindre, que ces mythes ne se
réalisent d’une manière ou d’une
autre. Un billet d’avion permet aujourd’hui de
voler plus loin, plus longtemps et plus sûrement
qu’Icare. Des maladies autrefois mortelles sont
désormais bénignes.
N’en est-on pas arrivé au point où l’humanité pourrait réellement dépasser ses limites ?
Aller au-delà de l’humanisme et de l’humanité suppose de les définir.
D’une part, il s’agit de renouer avec l’héritage philosophique et artistique de l’Antiquité.
D’autre part, il s’agit aussi de rejeter la perspective théologique (centrée sur Dieu) jugée dominante au Moyen- Âge.
Cela aboutit à l’idée plus générale de mettre l’humain au centre de nos préoccupations morales et intellectuelles. C’est pourquoi si Saint Augustin peut écrire La Cité de Dieu en 413, Rousseau écrit le Contrat Social en 1762.
Une contradiction se présente cependant assez vite. Les auteurs des Lumières, tout en traçant nos limites individuelles, intellectuelles et morales, insistent aussi sur le progrès potentiellement infini de l’espèce humaine.
Mais Rousseau, Condorcet ou Kant conçoivent ce
progrès de façon morale et collective. Ils
n’imaginent pas que certains individus humains
dépassent leurs limites intellectuelles et
physiques naturelles.
Ils espèrent que les sociétés dans
leur ensemble deviendront meilleures, plus
disposées à bien agir, dans les
siècles à venir. Il est peu surprenant
toutefois que dans ce cadre, l’idée de
dépasser l’humain surgisse très vite.
Dans Ainsi Parlait Zarathoustra (1883), Nietzsche met en avant la notion de « surhomme » dans une perspective métaphysique. Une conséquence logique, mais scandaleuse, de cette notion trahit toutes les ambitions de l’humanisme. S’il y a des surhommes, il doit aussi y avoir des sous-hommes et l’idéologie nazie en fera même un de ces dogmes.
Le terme « transhumanisme » apparaît en 1957, dans les travaux d’un généticien anglais, Julian Huxley. Craignant les risques de surpopulation mondiale liés aux progrès de la médecine, Huxley avance qu’il est préférable d’améliorer la qualité des humains plutôt que leur quantité. Cela implique une forme d’eugénisme, c’est-à-dire un contrôle des naissances exercé par les pouvoirs publics.
Des avancées techniques étonnantes mais limitées donnent une certaine réalité à ce projet.
En 2014, une puce électronique implantée dans le cerveau d’un tétraplégique, Ian Burkhart, lui permet d'utiliser sa main.
Une technologie similaire permet aussi d’ouvrir une porte connectée « par la pensée ».
Ces exploits scientifiques et techniques restent bien éloignés des rêves d’immortalité et de jeunesse éternelle. Mais ils semblent ouvrir des possibilités vertigineuses : pourra-t-on un jour sauvegarder sa personnalité dans une machine ? Les recherches de l’immortalité et de l’intelligence artificielle sont alors liées. Elles constituent d’ailleurs un des buts explicites de l’entreprise Google.
Les critiques du mouvement transhumaniste ne manquent
pas.
Tout d’abord, on peut remarquer que les
réalisations concrètes du
dépassement de l’humanité sont encore
balbutiantes. Contrairement aux espoirs affichés
par un militant du transhumanisme tel que Laurent
Alexandre, médecin français qui a
participé à la fondation du site Doctolib,
il est peu probable que l’immortalité soit
découverte d’ici quelques
décennies.
D’autre part, en admettant que l’on parvienne
à réaliser des progrès significatifs
vers l’amélioration de
l’humanité, qui pourra en
bénéficier ? La post-humanité
pourrait n’être que le privilège des
plus favorisés.
Enfin, idéologiquement, le transhumanisme
n’est-il pas une régression vers les infinis
illusoires déjà dénoncés par
l’humanisme des Lumières ? Une vie humaine
infinie suppose des ressources infinies sur une
planète finie. Il nous faudrait alors coloniser de
nouvelles planètes. Or cela est aussi hautement
improbable.
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