Simone de Beauvoir
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Simone de Beauvoir, philosophe illustre, est connue pour sa manière originale et audacieuse de mener son existence, pour sa relation complice avec Jean-Paul Sartre, pour sa plume et ses engagements, et pour son courage d’affirmer des idées rebelles et révolutionnaires ayant permis de faire avancer le combat des femmes pour leurs libertés. Elle est rapidement devenue un symbole et un modèle pour le courant féministe.
Née le 9 janvier 1908 à Paris, Simone de Beauvoir grandit dans un cadre bourgeois et reçoit une éducation religieuse. Dès l’adolescence, elle commence à s’émanciper et à rejeter la foi, pour se diriger progressivement vers une pensée athée, à contre-courant de son milieu. C’est également à l’âge de quinze ans qu’elle décide de devenir écrivaine. Dès 1925, elle étudie les mathématiques générales, les lettres et le latin, avant de se lancer corps et âme dans l’étude de la philosophie, qui deviendra sa passion. En 1929, elle obtient l’agrégation de philosophie en même temps que son futur compagnon, Jean-Paul Sartre.
En tant qu’écrivaine, Simone de Beauvoir varie les genres : elle publie des romans, des essais philosophiques, des mémoires. Sa carrière de philosophe commence d’abord, comme c’est souvent le cas, par l’enseignement. Après l’obtention de son agrégation, elle travaille dans plusieurs lycées.
Elle vit avec Jean-Paul Sartre un « amour nécessaire », à la fois physique et intellectuel. Il s’agit d’une sorte d’amour libre, qui leur permet à chacun d’avoir en parallèle des « amours contingents ». Simone de Beauvoir, alors qu’elle enseigne au lycée Molière à Paris entre 1936 et 1939, a d’ailleurs une liaison avec une de ses élèves. Cela lui vaut une première suspension, puis une seconde en 1943 pour des raisons similaires. Elle est finalement révoquée définitivement de l’Éducation nationale.
Elle se consacre donc à sa carrière d’écrivaine, qui débute entre 1935 et 1937 et qui lui apporte le succès et l’estime de nombreux intellectuels et d’un public éclairé. Elle publie plusieurs romans au cours de sa vie, dont Les Mandarins (1954) avec lequel elle obtient le prix Goncourt. Dans ses œuvres, il semble y avoir toujours plus ou moins de trace de son autobiographie, néanmoins dissimulée derrière des personnages. Il y a également toujours une portée philosophique.
Mémoires d’une jeune fille rangée, publiée en 1958, est une véritable autobiographie qui relate son enfance, en particulier sa jeunesse d’étudiante marquée par sa passion pour la philosophie, et sa rencontre avec Jean-Paul Sartre. À travers ce texte, elle cherche à corriger le portrait fait à son sujet après la parution de son ouvrage polémique Le Deuxième Sexe, un essai philosophique qui lui a valu de nombreux détracteurs. Celui-ci deviendra une référence majeure pour le mouvement féministe et la libération des femmes. La philosophie qu’elle y présente rejoint le courant existentialiste.
Après cet ouvrage, elle continue d’écrire des romans, des nouvelles, du théâtre, des essais, des mémoires autobiographiques, des articles de journaux et des correspondances.
Simone de Beauvoir s’impose, au fil du temps, comme une philosophe et écrivaine engagée, qui s’implique dans plusieurs luttes de libération. Elle fréquente de futurs intellectuels de son temps, dès ses études supérieures.
En 1945, elle fonde le célèbre journal de gauche Les Temps Modernes avec Sartre, Leiris, Merleau-Ponty, Aron et Vian. À travers ce journal, ce cercle d’intellectuels cherche à faire connaître l’existentialisme. Simone de Beauvoir rencontre de grandes personnalités du communisme, tels que Che Guevara, Fidel Castro, Mao Zedong et Richard Wright. Sa philosophie et son engagement prennent une tournure politique au fil du temps.
En tant que philosophe existentialiste, elle s’emploie à donner un sens à sa vie, à chercher des valeurs et à se porter responsable de ses actes. Elle milite, tout au long de son existence, pour défendre de nombreux engagements : elle lutte contre la torture en Algérie, elle défend le droit à l’avortement ou encore l’amélioration des conditions de travail des ouvriers.
En 1977, elle participe à la création de la revue Questions féministes en tant que directrice de rédaction. Son engagement est donc également journalistique.
Elle s’éteint en avril 1986 et est enterrée aux côtés de Jean-Paul Sartre au cimetière Montparnasse à Paris.
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