Simone Weil
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Simone Weil est née à Paris le 3 février 1909, dans une famille d’origine juive mais de croyance agnostique (la question du divin est considérée comme trop élevée pour l’humain, ce qui ne permet pas de savoir, de manière certaine, si Dieu existe ou non).
Simone Weil est connue pour sa philosophie engagée, qui est rapidement devenue une manière de vivre. Elle s’affirme essentiellement dans sa quête de vérité, à la fois existentielle, politique et spirituelle. Comme les philosophes grecs de l’Antiquité, elle s’emploie à vivre sa philosophie et à la confronter à son époque pour en tirer des leçons.
En 1925, à l’âge de seize ans, Simone Weil obtient son baccalauréat de philosophie. Elle entre ensuite au lycée Henri IV, en hypokhâgne, où elle suit les cours du célèbre philosophe Alain (Émile Chartier de son vrai nom). Elle croise aussi, au cours de ses années d’études, la philosophe Simone de Beauvoir, qui l’inspire pour ses engagements futurs.
En 1928, Simone Weil suit les cours de l’École normale supérieure. En 1931, à l’âge de vingt-deux ans, elle est reçue à l’agrégation de philosophie, et peut dès lors commencer une carrière de professeure au lycée. Son principal combat est d’abord la défense de la cause ouvrière, qu’elle soutient en se montrant solidaire des syndicats et en se joignant à des mouvements de grève contre la montée du chômage et la baisse des salaires. Elle écrit dans des revues syndicalistes révolutionnaires pour réclamer des droits et s’offusquer contre les injustices sociales. Elle se positionne également contre la bourgeoisie, apporte des nuances au marxisme et dénonce le stalinisme. Elle écrit également dans la revue marxiste La Critique sociale. Lors de l’été 1932, elle part plusieurs semaines en Allemagne dans le but d’étudier, d’observer et de comprendre la montée du nazisme.
Dès septembre 1934, elle se consacre pleinement à la cause ouvrière. Elle veut réfléchir sur les difficultés de cette condition en l’expérimentant. Elle peut ainsi observer l’inhumanité de la technique moderne, de la production de masse et du travail à la chaîne, qui conduit à l’épuisement et à l’exploitation.
En août 1936, elle prend part à la guerre d’Espagne au côté des anarchistes et des révolutionnaires, qui s’opposent aux nationalistes menés par Franco.
Suite à toutes ces expériences sociales et politiques, Simone Weil prend du recul et comprend que les idéologies que sont le communisme, le nazisme ; ou encore le progrès sont aveuglantes. Elle se tourne vers le catholicisme sans pour autant se convertir : elle vivra sa foi de manière libre et personnelle. Elle s’intéresse en même temps à l’hindouisme, au bouddhisme et aux religions grecque et égyptienne de l’Antiquité. Néanmoins, elle ne se revendique pas adepte du syncrétisme (fait de réunir différentes croyances pour les faire cohabiter ensemble).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Simone Weil cherche à se rendre utile sur le terrain, notamment en devenant résistante. C’est à cette époque qu’elle commence la rédaction de ses Cahiers, qui ne seront publiés qu’en 1951, à titre posthume. En juin 1941, elle travaille comme ouvrière agricole dans une ferme en Ardèche. Pendant cette période, elle poursuit ses études philosophiques et religieuses ainsi que son travail d’écriture.
Elle traduit des textes grecs et rédige une étude à leur sujet, en insistant particulièrement sur la figure de Platon. Elle écrit aussi des textes pour Les Cahiers du Sud, fameuse revue littéraire de la France libre et insoumise. Elle se rend ensuite en Grande-Bretagne et rejoint les services de la France libre, fondée par le général de Gaulle. Sa santé finit néanmoins par décliner et contracte la tuberculose. Elle meurt d’une crise cardiaque le 24 août 1943, à l’âge de 34 ans.
Après sa mort, de nombreux livres sont publiés à partir des textes qu’elle a laissés : La Pesanteur et la Grâce (1947), L’Enracinement (1949), Attente de Dieu (1949), La Connaissance surnaturelle (1950), Lettre à un religieux (1951), La Condition ouvrière (1951), Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale (1955), etc. Un grand nombre de ses écrits sont consacrés à sa réflexion au sujet de la religion, du rapport au divin et de sa foi chrétienne. Mais elle s’est montrée également éclectique, s’intéressant aussi à la politique, à la cause ouvrière, à la science, aux grecs de l’Antiquité, à l’hindouisme et au bouddhisme.
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