Hilary Putnam

Hilary Putnam s’intéresse de près aux questions épistémologiques, c'est-à-dire à la philosophie des sciences.

Il lutte activement contre l’antisémitisme, il prend la défense du mouvement afro-américain pour les droits civiques et s’oppose à la guerre du Viêt Nam. En 1963, il organise des comités regroupant des étudiants et des enseignants pour militer ensemble contre la guerre.

En 1965, lorsqu’il rejoint l’université d’Harvard, il poursuit sur la même voie en organisant des mouvements de protestation. Il dispense des cours sur le marxisme et rejoint un parti politique affilié aux communistes, le Progressive Labor Party. Après 1968, son parti politique s’oppose activement à la diffusion de thèses racistes, qui se propagent à l’époque.

Il reçoit plusieurs titres honorifiques prestigieux au cours de sa carrière universitaire, tel que celui de président de l’American Philosophical Association. Hilary Putnam est connu pour son esprit critique et autocritique. Il n’hésite pas à revenir sur ses propres thèses pour en corriger les erreurs ou en montrer les limites.

Il travaille beaucoup sur la philosophie de l’esprit pour essayer de comprendre nos mécanismes mentaux, nous comparant à un ordinateur, et en utilisant l’intelligence artificielle pour essayer de prévoir nos réactions et nos décisions à travers des calculs. Nous pouvons parler ici de fonctionnalisme, qui cherche à étudier les liens de causalité entre les états mentaux.

Hilary Putnam a également beaucoup apporté à la philosophie du langage et à la réflexion sur le sens de la communication. En 1975, il réalise une expérience de pensée qu’il appelle « l’expérience de la Terre jumelle ». À travers cette expérience, il cherche à faire comprendre que la signification des choses que nous nommons n’est pas dans seulement dans notre tête, mais qu’elle se situe dans la communauté linguistique dans son ensemble. Ce ne sont pas des significations privées mais partagées.

Il réalise également une expérience de pensée, intitulée cette fois celle des « cerveaux dans une cuve », qu’il présente de la manière suivante :

Ainsi, selon lui, personne ne peut affirmer de manière certaine et cohérente qu’il est, dans cette situation, un simple cerveau placé dans une cuve par un savant fou. Nous serions toujours limités par nos représentations et nos concepts au sujet de la réalité. Les références à la logique et au langage sont encore une fois ici invoquées, pour nous faire comprendre que le chemin vers la connaissance est un processus qui implique une prise de conscience et une réflexion pertinente au sujet de nos propres mécanismes mentaux.

Cette expérience de pensée peut renvoyer au doute méthodique de Descartes, où un malin génie cherchait à le tromper au sujet de la validité de sa propre existence. Le film Matrix est également un exemple qui se réfère à une expérience du même type que celle proposée par Putnam. Hilary Putnam apporte également beaucoup aux mathématiques et à l’informatique et publie de nombreuses oeuvres.

Il meurt le 13 mars 2016 à Boston d’une forme rare de cancer du poumon, à l’âge de 89 ans.