Jeanne Hersch
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Jeanne Hersch est née le 13 juillet 1910 à Genève. Elle se préoccupe principalement de la notion de liberté à travers ses écrits et ses engagements. Elle est professeure à l’université de Genève, directrice de la division philosophique de l’Unesco et représentante de la Suisse au conseil exécutif de cette organisation internationale. Sa philosophie a une portée politique. Elle appartient à une famille d’immigrants juifs polonais qui a développé chez elle l’art du débat intellectuel et le sens de la justice sociale.
Après avoir obtenu son baccalauréat en 1928, Jeanne Hersch étudie à la faculté de lettres au sein de l’université de Genève et travaille, pour sa licence, sur la notion d’élan vital chez Henri Bergson : un concept qui parle aussi bien de biologie que de spiritualité. Le professeur André Oltramare, qui lui enseigne à l’époque, devient son compagnon quelques années plus tard.
Pendant ses études supérieures, elle voyage beaucoup afin d’enrichir ses expériences et sa connaissance du monde. Elle séjourne notamment à Paris, à l’École pratique des hautes études, puis en Allemagne. À Heidelberg, elle fait la rencontre de Karl Jaspers, qui devient son maître à penser et dont elle traduira les œuvres en français. Elle fréquente ensuite l’université de Fribourg-en-Brigsau, dont le recteur est, à l’époque, Martin Heidegger.
En 1933, elle assiste à la prise de pouvoir d’Hitler et à la montée du nazisme, ce qui l’incite à retourner à Genève, sa ville natale.
Elle commence ensuite sa carrière de professeure, d’abord à l’École internationale de Genève, où elle enseigne à la fois le français, le latin et la philosophie.
En 1936, elle publie son premier ouvrage, L’Illusion philosophique, dans lequel elle réfléchit sur les principales étapes de l’histoire de la philosophie occidentale, qui, pour se développer, a dû remettre en question son illusion fondatrice. Elle se réfère également positivement à son maître, Karl Jaspers, qui l’a éclairée sur la philosophie existentialiste de son temps.
À partir de 1956, elle enseigne à l’université de Genève et devient la première femme professeure à y exercer. Son travail et son implication lui valent une reconnaissance internationale, ce qui lui permet d’être sollicitée par l’Unesco pour créer et diriger la division de philosophie. Elle devient aussi représentante de la Suisse au conseil exécutif de cette organisation.
La philosophie de Jeanne Hersch commence à avoir un impact et une reconnaissance internationale. La publication, en 1968, de son livre intitulé Le Droit d’être un homme va lui permettre de poursuivre sa trajectoire et de s’affirmer encore davantage à travers sa philosophie politique et engagée. Cette œuvre a été réalisée pour le vingtième anniversaire de La Déclaration universelle des droits de l’homme et regroupe de nombreux textes de cultures et d’époques différentes, pour réfléchir sur la dignité humaine et proposer des modèles à suivre.
Son implication politique est marquée par son adhésion au parti socialiste suisse, qu’elle rejoint officiellement en 1939, et elle milite pour les droits des femmes et les libertés individuelles.
La question de la liberté est, pour elle, un thème central de son implication philosophique et politique. Jeanne Hersch s’affirme comme une philosophe et une militante de gauche socialiste. Elle s’oppose parfois aux idées de son propre parti, comme lors des manifestations de jeunes en 1980, qu’elle juge trop laxistes ; ou lorsqu’elle signe un manifeste pour une politique restrictive à propos de la drogue. Jeanne Hersch poursuit sa carrière d’écrivaine philosophe jusqu’à la fin de sa vie. Elle meurt le 5 juin 2000, à Genève.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !