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Le rôle de l'évolution de la structure socioprofessionnelle dans la mobilité

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Objectifs
  • Caractériser les spécificités de la mobilité sociale des hommes et de celle des femmes.
  • Expliquer le rôle de l’évolution socioprofessionnelle dans la mobilité sociale.
Points clés
  • La société est structuré en Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS) ou GPS pour Groupe SocioProfessionnel, qui sont une construction statistique proposée par l’Insee. Cela correspond à une répartition des actifs français dans des catégories dont les membres présentent une certaine homogénéité sociale, c'est-à-dire le même genre de comportements.
  • La mobilité structurelle est due à l'évolution de la structure de la population active et aux mutations de l’emploi.
Pour bien comprendre
  • La mobilité sociale est la circulation des individus entre différentes positions de la hiérarchie sociale.
  • La mobilité intergénérationnelle s’effectue lorsqu’un individu change de position sociale par rapport à l'un de ses parents.
  • L'immobilité sociale se dit d’une situation de stabilité des positions sociales d'un individu.
  • La mobilité verticale est un changement de position sociale ascendant ou descendant, d’un statut social à un autre à l’intérieur d’une hiérarchie sociale pour un individu ou un groupe social.
  • La mobilité nette permet de mesurer « l'égalité des chances », c'est-à-dire les possibilités réelles qu'ont les individus d'évoluer dans la structure sociale indépendamment de leur milieu d'origine.
  • La fluidité sociale mesure les chances relatives entre deux catégories d’accéder à une même position sociale.
1. Le rôle de l’évolution de la structure socioprofessionnelle

La mobilité sociale a beaucoup augmenté en France au cours des dernières décennies en raison des transformations structurelles de la société française. La mobilité structurelle et la mobilité nette progressent, alors que l’immobilité régresse. Les flux de mobilité sont principalement des flux de mobilité ascendante ; en parallèle, la mobilité professionnelle s’intensifie.

Une partie de cette mobilité est dite « structurelle » :

  • le nombre d'exploitations agricoles s'est fortement réduit du fait de la robotisation ;
  • le nombre d’ouvriers a fortement diminué à partir du milieu des années 1970 du fait de la tertiarisation ;
  • les postes de cadres et de professions intermédiaires ont fortement augmenté car les entreprises et les administrations ont recruté des salariés de plus en plus qualifiés.

Au total, en 2003, la mobilité structurelle ou contrainte joue pour 40 % dans les changements de milieu social. Elle expliquait 25,8 % de la mobilité totale en 1953, 33,3 % en 1977 et 36 % en 1993. Elle a donc un poids accru dans la mobilité totale. Cependant, aujourd’hui, cette mobilité ralentie. En effet, en 2017, seulement 16,5 % de la mobilité est due à l’évolution de la structure. Il existe plusieurs explications.

Tout d’abord, la hausse de la qualification des emplois accompagne les phénomènes de démocratisation de l’école et de la tertiarisation. La proportion de personnes en emploi ayant un diplôme de niveau supérieur ou égal au bac est passée de 8,5 % à 51 % entre 1962 et 2007. L’évolution des qualifications a fait évoluer la société vers une hiérarchie de l’emploi en fonction des qualifications. Cependant, de nos jours, le pourcentage de bacheliers dans une génération s'élève à 79,7 % en juin 2019 : on compte 42,5 % de bacheliers généraux, 16,4 % de bacheliers technologiques et 20,8 % de bacheliers professionnels. De ce fait, la massification scolaire a atteint un niveau tellement élevé qu’il est difficile de faire encore progresser le niveau de qualifications.

De plus, il en est de même sur l’évolution de la structure de l’emploi. Si la tertiarisation s’est accélérée au détriment de l’industrie et l’agriculture, cette transformation économique ralentit et stagne depuis les années 2000.

 

 

Évolution de la structure de l'emploi depuis les années 1960

 

 

On peut voir sur ce graphique que depuis les années 2000, le secteur tertiaire n’a augmenté que d'environ 3 points, au lieu de 20 points entre 1970 et 1990.

Par ailleurs, la salarisation a aussi transformé la structure sociale. On est passé de 50 % de la population active salariée au début du XXe siècle à 70 % au début des années 1960 pour dépasser les 90 % de la population en emploi salarié de nos jours. Cette évolution a aussi favorisé la mobilité principalement du GSP 2 « Artisans, Commerçants et Chefs d’Entreprise » qui sont venus gonfler le nombre des catégories « cadres », « professions intermédiaires » et « employés ».

De ce fait, l’évolution de structure socioprofessionnelle a beaucoup été à l’origine de la mobilité sociale des français pendant cinquante ans afin de répondre aux besoins d’adaptation de l’emploi au progrès technique et aux mutations économiques et sociales. 

Enfin, la féminisation de l’emploi a aussi joué un rôle dans la mobilité mais avec certaines spécificités.

2. Les spécificités de la mobilité sociale entre les hommes et les femmes

Du fait de leur arrivée tardive dans le monde du travail, la mobilité des femmes a davantage progressé que celles des hommes.

La mobilité sociale des hommes par rapport à leur père est restée globalement stable. En légère hausse entre 1977 et 1993 (+ 3 points, de 64 % à 67 %), le taux de mobilité sociale intergénérationnelle des hommes français âgés de 35 à 59 ans, actifs occupés ou anciens actifs occupés, a ensuite diminué de manière modérée (– 2 points) pour revenir à un niveau très proche de 1977. En 2015, 65 % des hommes relèvent d’une catégorie socioprofessionnelle différente de celle leur père.

 

La mobilité sociale entre les fils et leur père

 

 Depuis la fin des Trente glorieuses, la mobilité sociale des femmes par rapport à leur mère a, elle, progressé. Malgré un ralentissement à partir de 1993, le taux de mobilité sociale féminine n’a cessé de croître depuis la fin des années 1970. En 2015, 71 % des femmes françaises âgées de 35 à 59 ans, actives occupées ou anciennes actives occupées, relèvent d’une catégorie socioprofessionnelle différente de celle leur mère encore en emploi ou l’ayant été ; c’est 12 points de plus qu’en 1977. Ce taux de mobilité sociale intergénérationnelle féminine dépasse ainsi de 6 points le taux masculin en 2015, alors qu’il lui était inférieur de 5 points 40 ans plus tôt.

 

La mobilité sociale entre les filles et leur mère

 

Pour finir, afin de compléter l’analyse de l’évolution de la mobilité sociale des femmes, il faut comparer la position sociale des femmes à celle de leur père. Par rapport à leur père, le taux de mobilité sociale des femmes a également crû, mais plus modérément : en progression de 6 points depuis 1977, il atteint 70 % en 2015, soit un niveau équivalent au taux de mobilité des femmes comparées à leur mère.

L’arrivée des femmes sur le marché du travail va de pair avec la tertiarisation. On parle ainsi de féminisation pour caractériser le processus d’intégration des femmes dans l’emploi. Au cours des cinquante dernières années, la proportion de femmes actives a explosé. En 1962 seulement 40 à 45 % des femmes ayant entre 30 et 50 ans travaillaient, et désormais elles sont plus de 80& %. De plus, environ 80 % des femmes occupent un emploi dans le tertiaire.

Elles ont aussi bénéficié de la hausse du niveau de qualifications qui leur ont permis de rapidement évoluer dans le niveau hiérarchique.

Ainsi, les femmes sont arrivées tardivement sur le marché de l’emploi qui était alors en pleine mutations, ce qui leur a permis de bénéficier d’une plus grande mobilité, car elle partait de plus loin que celle des hommes.

 

 

En conclusion, la mobilité en France est en partie structurelle, c’est-à-dire due à l’évolution de la structure socioprofessionnelle, mais on observe toutefois que d’autres explications sont à l’analyser notamment le rôle de l’école et de la famille dans l’immobilité sociale.

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