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Le progrès technique et l'amélioration des facteurs de production

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Objectifs
  • Comprendre le lien entre le progrès technique et l’accroissement de la productivité globale des facteurs.
  • Expliquer que la croissance intensive se fait par amélioration des facteurs de production.
  • Comprendre que le progrès technique est endogène à la croissance et qu’il résulte en particulier de l’innovation.
Points clés
  • Le progrès technique correspond au processus général de développement et perfectionnement des méthodes et des moyens de production. Il regroupe l’ensemble des inventions appliquées sous formes d’innovations.
  • La Productivité Globale des Facteurs de production (PGF) mesure l'efficacité moyenne de l’ensemble des facteurs de production.
  • Le progrès technique est facteur de croissance car il améliore la productivité du capital et du travail. La croissance intensive correspond à l’augmentation de la production grâce à l’amélioration de l'efficacité des facteurs de production mesurée par le PGF.
  • La croissance est endogène car elle s’auto-entretient grâce aux externalités positives.
Pour bien comprendre
  • Savoir que la croissance correspond à l’augmentation durable de la production.
  • Savoir que cette augmentation peut être due à l’augmentation quantitative des facteurs de production ou à l’amélioration qualitative des facteurs de production (productivité.
  • Savoir que les externalités positives sont des conséquences positives de la production.
  • Maitriser la fonction de production : Q = f(K,L).
1. La croissance est intensive par amélioration de l’efficacité des facteurs de production
a. L’amélioration de l’efficacité des facteurs de production grâce au progrès technique
Le progrès technique correspond au processus général de développement et perfectionnement des méthodes et des moyens de production. Il regroupe l’ensemble des inventions appliquées sous formes d’innovations.

Ainsi grâce au progrès technique on améliore la Productivité Globale des Facteurs de production (PGF) en améliorant leur efficacité, leur rendement.

La productivité est le rapport entre la production et les facteurs utilisés.

On la calcule donc de la manière suivante :

Méthode : PGF = Production/Facteurs de Production utilisés ; soit d’un point de vue macroéconomique : PIB/Dépenses relatives aux facteurs de production
Exemple : Si une entreprise produit 20 articles en utilisant 1 homme (L) et une machine (K) alors la PGF s’élève à (20/2) = 10. Les facteurs de production produisent en moyenne 10 articles. Mais si grâce au progrès technique la production passe de 20 à 30 articles avec le même nombre de facteurs cela veut dire que la PGF (30/2 =15 maintenant) a augmenté mais pas le nombre de facteurs.

De ce fait, en améliorant les méthodes de production, d’organisation du travail, ou bien avec de nouvelles machines on améliore l’efficacité de facteurs.

Exemples : Lorsque Henri Ford inventa le travail à la chaîne dans ses usines, il réussit à produire plus de véhicules avec le même nombre de facteur, ce qui révèle une amélioration de leur efficacité, de leur productivité. Ou bien lorsque Renault a robotisé sa chaine de production il a aussi augmenté considérablement sa production.

Ici, la croissance est dite intensive car elle résulte non pas de l’augmentation des facteurs de production mais de l’amélioration de leur productivité, la croissance du volume de la production étant supérieure à l’augmentation de la quantité des facteurs.

La croissance de la productivité globale des facteurs est la partie de la croissance de la production qui n'est expliquée ni par la croissance de l'emploi, ni par la croissance du stock de capital productif.
b. La rôle de la PGF dans la fonction de production

Dans l’équation de la fonction développée par Robert Solow, le progrès technique apparait sous la forme : Q = A.KαLβ

 La variable A correspond à la productivité globale des facteurs. À savoir, la variable A ne pouvant être calculée directement, elle sera déduite ex-post en calculant le taux de variation de Q – (β+α ).

Ce modèle repose sur trois hypothèses. La première est que les rendements factoriels sont décroissants : lorsque l’on augmente les quantités d’un facteur (par exemple, le nombre de travailleurs) sans augmenter l’autre facteur (le capital), la production de chaque salarié supplémentaire (rendement ou productivité marginale) va, au départ, être plus élevée grâce à une meilleure division du travail jusqu’à un point de saturation à partir duquel il y a trop de travailleurs dans l’atelier. Ensuite, les rendements deviennent décroissants, ce qui revient à dire que la production va augmenter de moins en moins vite.

La deuxième hypothèse repose sur l'idée que les rendements d’échelle sont constants : on augmente dans la même proportion les deux facteurs de production (un doublement de la quantité de travail et de la quantité de biens d’équipement, par exemple).

  • Si la production augmente au même rythme que les facteurs (elle doublera dans cet exemple), on dira que les rendements d’échelle sont constants. La croissance est extensive. Elle dépend uniquement de l’augmentation de la quantité des facteurs.
  • Si, en revanche, la production augmente plus vite que la quantité de facteurs (elle triple, par exemple), on parlera de rendements d’échelle croissants. La croissance devient intensive c’est-à-dire qu’elle repose en partie sur l’augmentation de la productivité des facteurs.

La troisième hypothèse est que le marché des facteurs est en concurrence pure et parfaite : les facteurs de production sont en concurrence (atomicité) ; ils sont homogènes et on peut remplacer l’un par l’autre (capital et travail sont substituables)

Selon l’analyse de Solow, la croissance de la production résulte donc de ces 3 facteurs :

  • l’accroissement de la quantité de facteur travail par la croissance de la population ;
  • l’accroissement du stock de capital par les investissements ;
  • une hausse de la productivité globale postulée exogène.

La hausse de la productivité globale des facteurs, parfois qualifiée de « résidu inexpliqué » (ou « résidu de Solow »), ne peut s’expliquer que par le « progrès technique » au sens large, dont les déterminants sont essentiellement l’innovation et les progrès organisationnels. Robert Solow attribue donc ces gains de productivité (augmentation de la PGF) au progrès technique. Comme il ne connait pas l’origine de ce progrès technique, il va considérer qu’il « tombe du ciel ».

La croissance devient « exogène » au modèle, c’est à dire qu’elle ne peut pas être expliquée par le modèle lui même.

Méthode : La fonction de production devient donc Q = A. f(K,L)
Exemple : Si la production augmente de 5 % tandis que le facteur travail ne s'accroit que de 1 % et le facteur capital que de 2 % alors le progrès technique a participé à hauteur de (5-1-2) = 3 % à la croissance.

Ainsi, le modèle néoclassique de Solow permet de démontrer le rôle important du progrès technique dans la croissance et de l’accumulation du capital qui en permet la diffusion.

2. La croissance s’auto-entretient grâce au progrès technique
a. Le rôle du progrès technique est endogène grâce aux externalités positives

Le progrès technique inclut tous les changements dans les modes et les types de production qui améliorent leur efficience.

Efficience : désigne la capacité de produire sans gaspillage des facteurs de production.

De ce fait, le progrès technique permet de réaliser des gains de productivité.

Les gains de productivité correspondent à l’augmentation du niveau de la productivité et entrainent une accélération de la croissance.

Pour Robert Solow, les gains de productivité globale des facteurs ne peuvent être expliqués par son modèle, ils sont donc exogène au modèle et résultent de découvertes qui sont aléatoires.

Mais la théorie économique moderne (les nouveaux classiques comme Romer, Lucas ou Barro dans les années 1980-1990) considère plutôt le progrès technique comme un moteur interne de la croissance économique (croissance endogène) grâce à la recherche et développement dans un premier temps.

Les entreprises font elle-même de la recherche pour développer des innovations, la sphère technique est ainsi réintégrée dans la sphère économique. Par ailleurs, la croissance économique trouve sa source dans l’accumulation de différentes formes de capitaux (technologique, expérience et savoir faire, éducation et formation professionnelle, infrastructures publiques...) utilisés par les différents agents économiques.

L’accumulation du capital concerne quatre types de capitaux qui interagissent :

  • le capital physique : capital fixe et circulant ;
  • le capital humain : l'ensemble des capacités productives qu'un individu acquiert par l'accumulation de connaissances ou de savoir-faire généraux ou spécifiques (Gary Becker) ;
  • le capital technologique : stock des connaissances scientifiques et techniques permettant d’accroitre la productivité globale des facteurs ou de créer de nouveaux produits (brevets, les secrets de fabrication, R&D, etc.) ;
  • le capital public : l’ensemble des infrastructures publiques offertes par l’État et les collectivités locales (écoles, universités, routes, canaux, etc.).

Le stock des connaissances scientifiques et techniques permettent d’accroitre la productivité globale des facteurs ou de créer de nouveaux produits. L’accumulation du stock de connaissances dégage des externalités positives qui en se diffusant à l’ensemble de l’activité économique est source de croissance.

b. La croissance est endogène car elle s’auto-entretient

Le progrès technique accroit la qualification de la main-d’œuvre qui travaille à son contact et les connaissances de la société toute entière (effets d’apprentissage ou « learning by doing »). Le progrès technique a donc un effet cumulatif, puisqu'il permet l’amélioration des connaissances et du savoir-faire, et donc de découvrir de nouveaux produits ou de nouveaux procédés.

On entre alors dans un cercle vertueux de croissance économique qui est donc plus continu et qui s’auto-entretient. Les nouvelles richesses produites permettent de faire plus de recherches et de faire de nouvelles découvertes. Le progrès technique est donc endogène car il provient de la croissance elle-même. Ce mécanisme est favorable si les connaissances sont transmises à l’ensemble de la société.

Les nouveaux classiques insistent donc sur le rôle de l’État dans l’éducation et la formation. L’amélioration du capital humain (ensemble des connaissances et du savoir-faire d’un individu) est donc essentielle ici. Ce mécanisme de croissance endogène permettent d’avoir des rendements croissants par effet feed-back ou rétroaction.

L’effet feed-back désigne le phénomène de rétroaction où la variation d’une variable engendre directement ou indirectement la variation d’une autre variable.

Dans le cadre de la croissance, le progrès technique engendre des gains de productivité qui vont alimenter la croissance dont les rendements vont être investis à nouveau dans le progrès technique. De ce fait, la croissance est un phénomène cumulatif et continu et les rendements d’échelle sont croissants grâce aux externalités positives .

 

En conclusion, le progrès technique est source de croissance car il améliore l’efficacité des facteurs de production et accélère ainsi la production. En outre, en créant des effets externes non voulus positifs et s’alimentant de ses propres gains, il apparait comme endogène à la croissance. Nous verrons dans le prochain chapitre le rôle et l’impact de l’innovation dans la croissance économique.

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