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Les causes du chômage structurel

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Objectifs
  • Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions, inadéquations spatiales et de qualifications).
  • Les asymétries d’information (salaire d’efficience) sont des sources de chômage structurel.
Points clés
  • Le chômage structurel est lié aux changements des structures économiques, sociales ou démographiques.
  • L’appariement résulte de la rencontre de l’offre et de la demande sur le marché du travail.
Pour bien comprendre
  • Le marché du travail est un marché comme les autres qui fonctionne selon la loi de l'offre et de la demande selon la théorie néoclassique.
  • Le chômage correspond à l’ensemble des personnes sans emploi mais en recherche active d’un emploi.
  • Les chômeurs sont des actifs inoccupés.
  • La demande de travail correspond aux besoins des employeurs.
  • L’offre de travail correspond à la force de travail proposée par les travailleurs.
1. Le marché du travail est un marché comme les autres, donc le chômage est un déséquilibre du marché
Dans l’analyse néoclassique, le travail est considéré comme une marchandise et le marché du travail est un marché comme un autre.

Pour que l’économie soit à l’équilibre et que l’optimum soit atteint, deux conditions nécessaires doivent être réunies :

  • les individus doivent être rationnels (homo œconomicus) et chercher à maximiser leur satisfaction en minimisant leurs couts ;
  • les conditions de la concurrence pure et parfaite doivent être respectées.

L'analyse néoclassique réfléchit sur le marché du travail en considérant qu'il est un marché en concurrence pure et parfaite, et qu'il suit donc les cinq hypothèses de la concurrence pure et parfaite :

  • l'atomicité des agents : aucun agent, ni parmi les offreurs ni parmi les demandeurs de travail, ne peut à lui seul influencer les prix ;
  • la libre entrée et libre sortie (fluidité) : les agents peuvent librement entrer et sortir du marché, c'est-à-dire choisir d'offrir ou non et de demander ou non du travail ;
  • la transparence : l'information circule parfaitement sur le marché, ce qui fait que tous les acteurs, offreurs et demandeurs, connaissent tous les prix, c'est-à-dire les taux de salaire, proposés par les entreprises et exigés par les travailleurs ;
  • l'homogénéité des produits : il n'existe qu'une sorte de travail proposé par tous les travailleurs et acheté par toutes les entreprises. Il s'échange, à un prix unique, le taux de salaire horaire, qui est le même pour tous les travailleurs ;
  • la parfaite mobilité des facteurs de production : les entreprises peuvent librement acheter et acquérir des facteurs de production, autres que le travail, pour organiser leur combinaison de production.

Ces facteurs peuvent être le capital ou encore d'autres types de travail que celui qui est échangé.

Exemple : Proposer du travail qualifié, si on est dans le cas d'un marché du travail non-qualifié.
Le salaire réel est donc le prix du travail par confrontation entre l'offre et la demande de travail, et qui permet d'équilibrer les deux.

Sous les hypothèses de concurrence pure et parfaite, le niveau d'emploi qui est déterminé par ce salaire réel correspond à un niveau de plein-emploi, car l'offre d'emplois est égale à la demande d'emplois. Les entreprises et les individus ajustent en permanence leur offre et leur demande de travail, et toute fluctuation dans la quantité de l'offre et de la demande de travail sur le marché est immédiatement répercutée sur le prix du travail, c'est-à-dire le taux de salaire.

Cette vision du marché du travail souligne alors les capacités autorégulatrices du marché.

Si l'offre de travail est supérieure à la demande de travail alors le taux de salaire réel diminue puisque les individus au chômage sont prêts à travailler pour un cout moindre. Les entreprises embauchent davantage mais des individus se retirent du marché, car ils considèrent que le salaire est trop bas. Le marché du travail revient alors vers l'équilibre de plein-emploi.

Si la demande de travail est supérieure à l'offre de travail alors le taux de salaire réel augmente puisque les travailleurs décident d’offrir leur temps à leur travail plutôt que de prendre du loisir. Cela pousse aussi des entreprises à se retirer du marché, car pour certaines le travail coute désormais plus qu'il ne rapporte. À nouveau, le marché converge vers un équilibre de plein-emploi

L’intersection des courbes d’offre et de demande de travail détermine alors le taux de salaire d’équilibre et le niveau d’emploi d’équilibre. C’est pourquoi, il y a du chômage quand l'offre de travail est plus élevée que la demande de travail. Cela se produit quand le taux de salaire réel est supérieur au taux de salaire d'équilibre. Cette situation ne peut être que transitoire, si le marché du travail fonctionne dans les conditions de la CPP : le taux de salaire va baisser jusqu'à atteindre le niveau d'équilibre.

Néanmoins, deux types de chômage peuvent exister :

  • un chômage transitoire ou frictionnel est un chômage à court terme lié au temps d’adaptation nécessaire des mouvements d’ajustement de l’offre et de la demande (le temps pour qu'une personne licenciée retrouve un emploi) ;
  • un chômage volontaire : pour les économistes néoclassiques, il y a chômage volontaire lorsque des individus ne trouvent pas d’emploi parce qu’ils demandent un taux de salaire supérieur au taux de salaire d’équilibre du marché ;
  • il y a possibilité d’un chômage permanent (structurel), dès lors que des rigidités institutionnelles faussent le libre fonctionnement du marché : les contraintes aux licenciements, l'assurance-chômage, etc. contribuent à fausser le mécanisme de marché en limitant la flexibilité des prix à la baisse. De même, la réglementation sur les jours fériés, le travail de nuit, etc., augmentent le cout du travail.
2. Les causes du chômage structurel
a. L’hétérogénéité du travail segmente le marché

Le modèle de base considère le travail comme un facteur de production homogène. Or, l’hétérogénéité des niveaux de qualification, les spécificités des professions ou encore le genre, segmentent le marché du travail. Les écarts de salaire ne reflètent donc pas seulement des différentiels de productivité mais aussi les ressources exploitables dans la recherche d’emploi et la négociation salariale. Le facteur travail n’est donc pas homogène.

La segmentation du marché du travail est une hypothèse selon laquelle le marché du travail serait segmenté en plusieurs parties (souvent deux) étanches et inégalitaires.

Il existe deux types de marché :

  • le marché primaire : constitué d'emplois stables, qualifiés et bien rémunérés, avec des avantages sociaux importants et des perspectives d'évolutions intéressantes ;
  • le marché secondaire : constitué d'emplois précaires, peu qualifiés et mal rémunérés, avec de faibles avantages sociaux et peu de perspectives d'évolution. On observe que les jeunes, les femmes ou les immigrés sont souvent relégués dans les emplois du marché secondaire.

Ainsi, dans le modèle de segmentation de marché, les travailleurs du marché interne (les insiders) peuvent négocier les salaires, car ils sont déjà présents dans l'entreprise et ils peuvent faire pression sur les employeurs pour obtenir des salaires élevés (par exemple, à travers les syndicats). Ils ne tiennent pas compte des outsiders du marché secondaire qui ne peuvent pas entrer sur le marché du travail. Il y a donc une situation de chômage.

b. Le marché du travail présente une asymétrie de l’information

Il existe une asymétrie d'information entre l'employeur et l'employé : l'employeur rémunère l'employé pour qu'il travaille, mais il ne peut pas observer directement les efforts fournis par ce dernier.

Les entrepreneurs peuvent alors mettre en place :

  • des dispositifs de surveillance et de contrôle ;
  • des dispositifs d'incitation financière.
Le salaire d'efficience est le salaire nécessaire pour inciter un travailleur à être aussi productif que possible.

Si les entreprises peuvent librement fixer le prix du travail, ce sont les salaires élevés offerts par les entrepreneurs qui ont pour conséquence une productivité élevée des employés, et pas l'inverse. En effet, cette théorie du salaire d'efficience montre qu'il peut exister une relation inverse entre productivité et salaire.

Si le salaire est plus élevé que le salaire concurrentiel (celui qui résulterait de la confrontation de l'offre et de la demande sur le marché du travail), alors le salarié a intérêt à garder cet emploi et à ne pas risquer de tomber au chômage. L'employé fournit alors un effort maximal.

Le salaire d'efficience permet donc de réduire les asymétries d'information sur le marché du travail, mais il explique aussi la rigidité des salaires et le chômage involontaire : les chômeurs qui seraient prêts à travailler à un salaire inférieur n'arrivent pas à se faire embaucher, car les employeurs ne veulent pas diminuer ce salaire d'efficience. S'ils le diminuaient, ils pourraient perdre les salariés en place dont la productivité est élevée.

c. Le chômage structurel provient d’un problème d’appariement
L’appariement résulte de la rencontre sur le marché du travail entre un chômeur et un employeur qui a un poste vacant. La qualité du processus d’appariement désigne donc la capacité du marché du travail à faciliter la mise en relation des chômeurs et des employeurs.

La structure de l’emploi évoluant avec les transformations économiques, technologiques et sociales, il apparaît toujours un temps où l’offre n’est pas adaptée à la demande. Chômeurs et employeurs n’arrivent donc pas à se retrouver. On parle ici de chômage frictionnel dû à l’inadaptation de l’offre à la demande.

 

 

En conclusion, le chômage structurel est donc dû au fonctionnement trop rigide du marché du travail et par une inadaptation qualitative de l'offre de travail par la population active à la demande de travail. Il démontre que l'analyse néoclassique du marché ne peut pas fonctionner ici car les conditions de la CPP ne sont pas respectées.

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