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Les critères de structuration et de hiérarchisation de la société

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Objectifs
  • Savoir identifier les multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social.
  • Savoir caractériser la structure sociale en « professions et catégories socioprofessionnelles » (PCS).
  • Savoir expliquer les autres critères de segmentation sociale.
Points clés
  • Les « professions et catégories socioprofessionnelles » (PCS), au nombre de huit, sont une construction statistique permettant de classer les métiers. Le but est d’étudier les modifications des comportements sociaux induits par le changement de la structure sociale en regroupant des individus socialement proches.
  • Les deux principaux critères de structuration sont : économique (revenu et patrimoine) et social (genre, âge, lieu de résidence, etc.).
  • La structure sociale est la répartition de la population en groupes sociaux différenciés au sein d’une société donnée.
  • La stratification sociale correspond aux différentes façons de classer les individus dans une société en fonction de la position sociale qu'ils occupent.
Pour bien comprendre
  • Un groupe social est un ensemble d’individus formant une unité sociale durable, caractérisé par des valeurs communes, la conscience d’appartenir à ce groupe, des liens plus ou moins intenses, une situation sociale identique et/ou des activités communes. La reconnaissance du groupe par un d’autres groupes établit son identité.
  • La qualification désigne principalement la capacité à exercer un métier ou un poste déterminé. Cette qualification est essentielle pour assurer l'employabilité des personnes actives. Elle est « mesurée » par les diplômes acquis ou l'expérience personnelle.
1. Les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS)
a. La construction des PCS
Pour rappel, la structure sociale est la répartition de la population en groupes sociaux différenciés au sein d’une société donnée.

L’Insee propose un classement de la population française en « groupes socioprofessionnels » (GSP). Ce sont des groupes statistiques de professions socialement proches qui présentent une certaine homogénéité sociale.

Les « professions et catégories socioprofessionnelles » (PCS), au nombre de huit, sont une construction statistique permettant de classer les métiers. Le but est d’étudier les modifications des comportements sociaux induits par le changement de la structure sociale en regroupant des individus socialement proches.

Ceci suppose que ces individus aient :

  • une homogénéité sociale : pratiques sociales identiques ;
  • un sentiment d’appartenir à la même catégorie sociale ;
  • une reconnaissance de leur statut socioprofessionnel par les autres individus.

L’Insee utilise cinq critères principaux pour déterminer les CSP :

  • le statut professionnel : indépendants ou salariés ;
  • le secteur d’activité : primaire, secondaire ou tertiaire ;
  • le niveau de qualification : faible, moyen ou élevé ;
  • la place hiérarchique : employé, intermédiaire ou cadre ;
  • le type de travail : manuel ou non manuel. 

 

 

Les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS)

 

La nomenclature des PCS comporte trois niveaux d'agrégation emboîtés :

  • les groupes socioprofessionnels (8 postes) ;
  • les catégories socioprofessionnelles (24 et 42 postes) ;
  • les professions (486 postes).

L’Insee détermine ainsi six PCS pour la population active et huit pour la population totale tel que :

Code Intitulé
 1  Agriculteurs exploitants
 2  Artisans, commerçants et chefs d'entreprise
 3  Cadres et professions intellectuelles supérieures (PIS)
 4  Professions intermédiaires
 5  Employés
 6  Ouvriers
 7  Retraités
 8  Autres personnes sans activité professionnelle

Cette structure sociale évolue avec la structure de l’emploi et de l’activité.

b. Les limites des PCS pour analyser la structure sociale

Les PCS sont souvent utilisées pour analyser la structure des classes sociales car :

  • les critères de constitution des PCS sont assez proches de ceux des classes sociales ;
  • les données de l’Insee permettent d’avoir une connaissance de l’évolution de la structure sociale à long terme et des pratiques sociales de chaque catégorie ;
  • on peut essayer de reconstituer les classes sociales à partir des données fournies sur les PCS.

Les PCS représentent un outil indispensable pour connaître la structure sociale de la société française et son évolution. De nombreuses études, enquêtes et sondages sont construits à partir de la nomenclature des PCS grâce aux information assez fiables.

En général, on considère que :

  • a « classe supérieure » regroupe les cadres et PIS (PCS 3) ;
  • les « classes moyennes » regroupent les directeurs de l'industrie et du commerce et les professions intermédiaires (PCS 2 et 4) ;
  • les « classes populaires » regroupent les ouvriers, les employés et les agriculteurs (PCS 1, 5 et 6).

Les PCS présentent des limites dans l'analyse des classes sociales :

  • le regroupement des métiers est difficilement homogène ;
  • les PCS peuvent être hétérogènes socialement, contrairement aux classes ; La position sociale ne se limite pas à la profession occupée ;
  • la classification de l'Insee n'est que le reflet de la structure sociale de la société française à un moment donné de son histoire ;
  • les PCS ne nous disent rien sur les relations sociales qu'entretiennent ces différents groupes sociaux ;
  • l'appartenance de classe n'est pas donnée par une PCS.

Ainsi, les PCS sont un bon moyen pour analyser la structure sociale mais avec certaines limites. C’est pourquoi, il est important de compléter l’analyse sociale par d’autres critères. De plus, l’évolution de la structure des groupes socioprofessionnels révèle les transformations socioéconomiques de la société française au cours des cinquante dernières années : tertiarisation, extension du salariat, montée des qualifications.

 

Évolution de la part des CSP dans la population active

 

On peut voir sur le graphique l'augmentation du taux de PCS du secteur tertiaire (employés, professions intermédiaires et cadres), donc la montée de la tertiarisation, au détriment des PCS de l’industrie (ouvriers), de l’agriculture (agriculteurs). On observe aussi la salarisation avec la baisse des indépendants (commerçants, artisans, chef d’entreprises).

2. Les autres critères de structuration sociale
a. Les critères économiques

Les critères classiques tels que le revenu et le patrimoine sont aujourd’hui toujours d’actualité.

Le patrimoine retranscrit de fortes inégalités sociales, d’autant plus que celui-ci est en grande partie transmissible. Ce patrimoine joue alors un rôle dans le processus de reproduction sociale. Il brouille ainsi les frontières des catégories sociales.

La possession d’un logement est aujourd’hui un critère essentiel pour déterminer la place d’un individu dans la sphère économique et sociale. De ce fait, les personnes héritant d’un logement ou d’un patrimoine sont plus favorisées que les autres.

Exemple : Si un employé a hérité d’un logement, il détient une position sociale supérieure à un autre employé qui aura du mal à en acquérir un du fait de son faible revenu.

Le revenu est paradoxalement un critère moins important dans le classement social car ceux-ci diffèrent au sein d’une même profession. Cela vient d’abord du fait d’une plus forte individualisation des salaires (primes), mais aussi de la montée de la précarité. Enfin, les salaires ne dépendent pas toujours du niveau de diplôme ou de responsabilité mais de l’offre et de la demande d’emplois.

Exemple : Certains ouvriers qualifiés sont mieux rémunérés qu’un professeur par exemple.
b. Les critères sociaux

La structure sociale dépend aussi de critères sociaux de différenciation, comme l’âge ou le sexe. Ces critères déterminent notamment une différence dans les pratiques culturelles. Les pratiques culturelles se résument dans nos sociétés à la consommation de biens culturels en relation avec la définition courante de la culture.

Exemple : Aller au musée ou acheter un livre sont considérés comme des pratiques culturelles (car elles améliorent le savoir) contrairement au bricolage.

L’âge est un critère essentiel dans la détermination de certaines pratiques culturelles.

Exemple : 80 % des moins de 25 ans sont allés au cinéma dans l’année alors que dans l’ensemble de la population ce n’est qu’un individu sur deux.

Ils vont plus souvent à des spectacles, des concerts (un jeune sur deux alors que ce n’est qu’un individu sur trois dans la population totale). Ils écoutent plus souvent de la musique, utilisent plus facilement internet. Des différences peuvent aussi apparaître en fonction du sexe ou encore du lieu de résidence (campagne ou grande ville) et du statut professionnel (salarié ou indépendant).

Mais tous ces critères restent largement dépendants du milieu social d’origine. Pour Bourdieu, le groupe social transmet un certain capital culturel qui va déterminer des modes de pensée, des pratiques différentes (qu’il appelle « habitus »). Ainsi, un jeune issu d’un milieu populaire n’aura pas la même façon de parler, la même ambition à l’école ou ne fréquentera pas les mêmes lieux qu’un jeune issu de milieux favorisés. De plus, les seniors forment de plus en plus une classe qui partage des pratiques culturelles ou des styles de vie grâce à l’allongement de l’espérance de vie et la protection sociale offerte par les retraites.

Exemple : Les seniors voyagent de plus en plus mais gardent aussi les petits enfants, ils forment donc une unité de consommation spécifique.

Le lieu d’habitation est aussi un critère social important car en fonction du lieu de résidence (urbain, périurbain ou rural) les normes et valeurs ne sont pas les mêmes. Si les urbains fréquentent plus les lieux culturels, ils ont également plus nombreux à voter pour les partis écologiques.

Enfin, le genre reste un critère de distinction sociale du fait des inégalités homme-femme dans la rémunération, les tâches domestiques ou encore la représentation politique.

Exemple : Les femmes gagnent environ 20 % de moins que les hommes à compétences égales.

En conclusion, la stratification sociale se fait en fonction de critères économique et sociaux plus ou moins objectifs qui regroupent les individus entre eux afin de les hiérarchiser.

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