L'évolution de la place de l'école dans la société
- Expliquer l’évolution de la place de l'école dans la société.
- Caractériser et distinguer les processus de massification et de démocratisation.
- La démocratisation de l'enseignement désigne un accès plus large aux savoirs scolaires pour l’ensemble de la population, sans distinction de l’origine sociale.
- La massification scolaire désigne l'accès à l'éducation et à l'enseignement supérieur pour une partie importante de la population au cours du XXe siècle, notamment en France.
Au sens large, l'école est institution sociale majeure qui remplit une double mission d’instruction et de socialisation afin de faciliter l’intégration des individus.
Depuis que la IIIe République a instauré l’école gratuite, laïque et obligatoire à la fin du XIXe siècle, la population scolarisée a connu une importante croissance ainsi qu’un allongement du nombre d’années d’études.
En 1881 et 1882, les lois Ferry rendent obligatoire la scolarisation de tous les enfants, garçons et filles, pour instruire une population encore largement analphabète (ne parlant pas ou mal le français).
L’objectif de l'école étant d’unifier la nation, elle adopte une double mission d’instruction et de socialisation, et va ainsi former des individus alphabétisés, des citoyens responsables et des travailleurs efficaces. Mais, pour la majorité des citoyens, la scolarisation s'arrête à la fin des études primaires. La poursuite des études secondaires et supérieures est alors réservée à une élite.
Ce sont les progrès techniques du XXe siècle qui favorisent l’enrichissement de la population et imposent ainsi un allongement de l’instruction. On observe dès lors un développement de l’enseignement secondaire (général, technique et professionnel) et supérieur (université, STS, IUT, IUP), qui élève le niveau de formation initiale. Entre 1950 et 2010, le nombre d'élèves a augmenté de 30 % dans le 1er degré, il a été multiplié par 3,8 dans le 2ème degré et par 10,6 dans le supérieur. Cette massification s’explique d’abord par le baby-boom : entre 1946 et 1960, un pic de natalité s’est installé en France, et le nombre d’individus âgés de moins de 20 ans a augmenté de 26 %. Cela a multiplié le nombre d’élèves à accueillir. Cet essor démographique est renforcé par des politiques d'allongement de la scolarité, comme, par exemple, en 1959, l’obligation de scolarisation portée à 16 ans.
Le taux de scolarisation (rapport entre le nombre d’individus scolarisés et le total des individus de la même tranche d’âge) a donc augmenté, et avec lui les taux de réussite au bac et d’entrée dans l’enseignement supérieur. Il y avait 15 fois plus de de bacheliers en 2000 qu’en 1950. Les mutations économiques de l’époque nécessitaient cette accélération de la massification scolaire, en permettant un accroissement du niveau de formation et donc de qualification de la main d’oeuvre.
Cette massification scolaire a pu se concrétiser grâce aux ressources financières de la nation. Le but était d’améliorer les conditions de vie qui répondaient aux transformations de l’économie. Cela a été rendu possible grâce à la forte croissance économique des Trente Glorieuses.
On a coutume de distinguer les démocratisations « quantitative » et « qualitative ».
Cette forme de démocratisation a été spectaculaire : 5 % d’une classe d’âge accédait au bac en 1946, contre un peu plus de 60 % aujourd’hui. Le principal outil de cette démocratisation a été la mise en place de structures construisant une « école unique », ou de structures destinées à tirer un nombre plus important de jeunes vers des qualifications plus élevées. Mais dans cette perspective, on ne s’intéresse pas aux inégalités sociales de scolarisation.
On en mesure généralement l’ampleur par l’évolution des écarts de réussite ou des différences de cursus selon l’origine sociale des élèves. Ici, le constat est plus nuancé : si la massification de l’école a eu un effet mécanique de démocratisation qualitative (aujourd’hui, un enfant de cadre n’a que 2 fois plus de chances d’accéder au bac qu’un enfant d’ouvrier, contre 10 fois plus il y a 20 ans), on constate néanmoins la persistance d’une « démocratisation ségrégative », puisque toutes les voies de scolarisation n’accueillent pas dans les mêmes proportions les mêmes élèves (par exemple, les classes SEGPA sont composées à 70 % d’enfants d’ouvriers, employés et chômeurs, contre 1,6 % d’enfants de cadres ; 50 % des élèves de CPGE sont des enfants d’enseignants, etc.). La massification n’est donc pas un critère suffisant pour parler de démocratisation de l’école.
En conclusion, la démocratisation et la massification scolaires sont une réponse aux transformations économiques et sociales de la société au cours du siècle dernier, mais ne signifient pas pour autant que la société évolue vers une véritable égalité des chances.

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