Étude de cas : la décolonisation d'un pays de l'Afrique subsaharienne, le Sénégal

La colonisation française du Sénégal a débuté au 17^e siècle, mais c’est dans les années 1890 que le Sénégal devient officiellement une colonie française.

Les premières manifestations pour l’indépendance du Sénégal éclatent au lendemain de la Seconde Guerre mondiale lors de la venue de Vincent Auriol en avril 1947 à Dakar.

Le principal artisan de l’indépendance du Sénégal est un intellectuel et homme politique sénégalais, Léopold Sédar Senghor, pour qui l’indépendance des peuples d’Afrique noire ne doit pas se faire « contre la France, mais par la France, en association avec la France » (Les Cahiers de la République, 1958).

Doc. 1. Georges Pompidou et Leopold Sedar Senghor au Sénégal en février 1971

Après la Seconde Guerre mondiale, la décolonisation du Sénégal se fait par la négociation avec la France qui lui accorde progressivement son indépendance.

En effet, l’instauration de l’Union française en 1946 transforme le Sénégal en territoire d'outre-mer et le dote d’une assemblée territoriale dont les pouvoirs sont étendus en 1956. Puis, lors du référendum constitutionnel du 28 septembre 1958, 97,2 % des Sénégalais optent pour le statut d'État membre dans le cadre de la Communauté française. Le Sénégal devient alors une République autonome, c'est-à-dire qu'il s'administre lui-même tout en restant sous la dépendance de la métropole.

Le Mali et le Sénégal fusionnent en janvier 1959 pour former la Fédération du Mali, qui devient complètement indépendante après l’accord de transfert de pouvoirs du 4 avril 1960. Mais cette fédération éclate le 20 août 1960 et le Sénégal et le Mali entrent séparément à l’ONU (Organisation des Nations Unies) le 28 septembre 1960.

Le Sénégal adopte un régime parlementaire et Léopold Sédar Senghor est élu Président de la République. Il s'efforce de construire un pays développé en maintenant des liens de coopération entre son pays et la France, jusqu’à son retrait de la vie politique en 1980.

Le Sénégal devient une des rares démocraties d’Afrique, même si le pouvoir personnel de Senghor se renforce avec le temps.

Le pays connaît surtout de grandes difficultés de développement car son économie, marquée par l’héritage colonial, est fondée sur la vente à l’étranger de produits agricoles (comme l’arachide) qui ne sont pas transformés sur place, d’où un développement industriel faible.