Des politiques économiques sous contrainte
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Les gouvernements actuels ont-ils un réel choix en ce
qui concerne leur politique économique ? Le virage
libéral des années 1980 peut-il aujourd’hui
être remis en cause ?
1. La contrainte extérieure
Le libre échange actuel ne permet pas
réellement de mener une politique de relance
keynésienne par la demande. En effet, un
accroissement de la demande française (due
par exemple à une augmentation des salaires) peut
n’avoir aucun effet sur la production car le surplus
de consommation engendré va se porter sur des
produits étrangers. Cela aura alors pour seul
effet une dégradation de la balance des
transactions courantes (qui est déjà
fortement en déficit).
L’illustration de ce phénomène a eu lieu en 1981 suite à l’élection de F. Mitterrand. La France mène alors une politique de relance en augmentant le nombre de fonctionnaires, en augmentant aussi les revenus de transfert et en baissant le temps de travail. Cela a conduit à une forte détérioration des comptes extérieurs et a débouché sur une dévaluation du franc.
Pour éviter cet effet, il faut des produits nationaux beaucoup plus compétitifs vis-à-vis des importations ou une population qui pratique un nationalisme dans la consommation (comme c’est le cas au Japon). Une politique européenne coordonnée de relance peut être efficace comme ce fut le cas lors de la crise de 2008-2009 mais cela n’a pas duré assez longtemps devant l’ampleur des déficits budgétaires accumulés.
L’illustration de ce phénomène a eu lieu en 1981 suite à l’élection de F. Mitterrand. La France mène alors une politique de relance en augmentant le nombre de fonctionnaires, en augmentant aussi les revenus de transfert et en baissant le temps de travail. Cela a conduit à une forte détérioration des comptes extérieurs et a débouché sur une dévaluation du franc.
Pour éviter cet effet, il faut des produits nationaux beaucoup plus compétitifs vis-à-vis des importations ou une population qui pratique un nationalisme dans la consommation (comme c’est le cas au Japon). Une politique européenne coordonnée de relance peut être efficace comme ce fut le cas lors de la crise de 2008-2009 mais cela n’a pas duré assez longtemps devant l’ampleur des déficits budgétaires accumulés.
2. La contrainte budgétaire
La politique de relance keynésienne nécessite
des dépenses budgétaires plus
importantes de l’État notamment pour pallier
les faibles investissements privés.
Cela permet de distribuer des revenus qui seront
consommés et iront alimenter les anticipations des
entreprises.
Cette politique qui accroît l’endettement des États est peu soutenable aujourd’hui. L’endettement croissant et la faible croissance européenne ne permet pas aux gouvernements de continuer à accroître ainsi les déficits budgétaires. Ces déficits sont en grande partie financés par des banques ou des investisseurs qui achètent des obligations émises par l’État. La crise actuelle empêche le financement massif par les banques et détourne les investisseurs privés. En effet les marchés financiers font de moins en moins confiance à certains États et mettent en doute leur capacité à rembourser leurs dettes. Le financement revient alors plus cher (les investisseurs exigent des taux d’intérêts très élevés) ce que ne peuvent pas se permettre certains États déjà très endettés (comme c’est le cas pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal).
De plus, pour les pays adhérents à l’euro, l’union européenne exige le respect de certains critères de convergence parmi lesquels on trouve un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB et une dette inférieure à 60% du PIB. Suite à la crise de 2008 de nombreux pays européens dépassent largement ces seuils (la France a un déficit budgétaire de 7% en 2010 et une dette qui dépasse les 80% de son PIB) et ne peuvent donc pas mener de politique de relance. La tendance est donc plutôt à la rigueur budgétaire (baisse des dépenses publiques comme le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ou la réforme du système hospitalier).
Cette politique qui accroît l’endettement des États est peu soutenable aujourd’hui. L’endettement croissant et la faible croissance européenne ne permet pas aux gouvernements de continuer à accroître ainsi les déficits budgétaires. Ces déficits sont en grande partie financés par des banques ou des investisseurs qui achètent des obligations émises par l’État. La crise actuelle empêche le financement massif par les banques et détourne les investisseurs privés. En effet les marchés financiers font de moins en moins confiance à certains États et mettent en doute leur capacité à rembourser leurs dettes. Le financement revient alors plus cher (les investisseurs exigent des taux d’intérêts très élevés) ce que ne peuvent pas se permettre certains États déjà très endettés (comme c’est le cas pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal).
De plus, pour les pays adhérents à l’euro, l’union européenne exige le respect de certains critères de convergence parmi lesquels on trouve un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB et une dette inférieure à 60% du PIB. Suite à la crise de 2008 de nombreux pays européens dépassent largement ces seuils (la France a un déficit budgétaire de 7% en 2010 et une dette qui dépasse les 80% de son PIB) et ne peuvent donc pas mener de politique de relance. La tendance est donc plutôt à la rigueur budgétaire (baisse des dépenses publiques comme le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ou la réforme du système hospitalier).
3. La contrainte monétaire
Dans la logique keynésienne les taux
d’intérêts doivent être
faibles pour encourager le crédit et
financer la consommation des ménages et les
investissements des entreprises. Mais le mode de
financement de l’économie a changé, il
se fait aujourd’hui en priorité par les
marchés financiers. Or, pour financer les
investissements, il faut au préalable attirer
l’épargne (vers des titres comme des
actions ou des obligations) avec des rendements
élevés. Une baisse des taux
d’intérêts aurait donc pour
conséquence un manque d’épargne
nationale et internationale.
De plus la politique monétaire est désormais fixée par la Banque centrale européenne dans le cadre de l’euro. Tous les pays adhérents doivent avoir la même politique monétaire. Or la banque centrale européenne (BCE) a été créée dans le but de limiter à tout prix l’inflation (pour ne pas décourager l’épargne si le pouvoir d’achat de la monnaie diminue). Ainsi la BCE élève ses taux d’intérêts dès que la moindre tension inflationniste se fait sentir et empêche ainsi une politique de relance par le crédit.
L’assouplissement de cette politique, à l’image de la politique américaine, ne pourrait se faire que dans le cadre d’une meilleure convergence économique des pays adhérents à l’euro.
De plus la politique monétaire est désormais fixée par la Banque centrale européenne dans le cadre de l’euro. Tous les pays adhérents doivent avoir la même politique monétaire. Or la banque centrale européenne (BCE) a été créée dans le but de limiter à tout prix l’inflation (pour ne pas décourager l’épargne si le pouvoir d’achat de la monnaie diminue). Ainsi la BCE élève ses taux d’intérêts dès que la moindre tension inflationniste se fait sentir et empêche ainsi une politique de relance par le crédit.
L’assouplissement de cette politique, à l’image de la politique américaine, ne pourrait se faire que dans le cadre d’une meilleure convergence économique des pays adhérents à l’euro.
L'essentiel
Une politique keynésienne de relance semble
difficile dans le monde économique actuel. Elle se
heurterait à une contrainte extérieure
d’autant plus forte que les produits nationaux sont
peu compétitifs et l’adhésion
à l’union européenne fait peser des
contraintes à la fois sur le budget des
États mais les prive aussi de politique
monétaire. De plus, dans le contexte actuel de
crise et de fort endettement des États, une
relance par le déficit budgétaire semble
peu d’actualité.
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