Les défis de l'Union européenne
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L’UE fait face à une tourmente économique
qui doit l’amener vers des réformes de structures
mais sont-ce les seuls enjeux auxquels elle doit
répondre ?
1. Surmonter la crise économique
a. La crise de la dette
La crise financière, débutée
en 2008, a plongé la plupart des économies
européennes dans une crise de la dette
publique. Beaucoup d’États,
déjà soumis à un endettement
conséquent, se retrouvent face à des
problèmes de financement de leurs dettes et un
risque de défaut de paiement. La situation de la
Grèce (endettée à plus de 160% de
son PIB - Produit intérieur brut) est
emblématique de cette crise européenne.
Cette crise met en évidence la faiblesse des économies européennes et le manque de coordination de ses politiques face à la crise. La réaction des pays européens a été tardive face aux difficultés de la Grèce mais aussi de l’Irlande, du Portugal et, dans une moindre mesure, de l’Italie et de l’Espagne. Le fonds de soutien européen a mis du temps à se mettre en place (devant la manque d’entrain de l’Allemagne notamment) et les solutions proposées aux Grecs sont très critiquées (la cure d’austérité des politiques publiques risque d’aggraver la récession et donc, mécaniquement, les dettes).
Les contraintes économiques décidées lors du passage à l’euro (critères de convergence, pacte de stabilité, interdiction de l’intervention de la BCE pour accorder des crédits aux États) et la pression des marchés financiers (rôle des agences de notation par exemple) empêchent les pays de l’UE de régler cette crise définitivement et retrouver le chemin de la croissance.
Cette crise met en évidence la faiblesse des économies européennes et le manque de coordination de ses politiques face à la crise. La réaction des pays européens a été tardive face aux difficultés de la Grèce mais aussi de l’Irlande, du Portugal et, dans une moindre mesure, de l’Italie et de l’Espagne. Le fonds de soutien européen a mis du temps à se mettre en place (devant la manque d’entrain de l’Allemagne notamment) et les solutions proposées aux Grecs sont très critiquées (la cure d’austérité des politiques publiques risque d’aggraver la récession et donc, mécaniquement, les dettes).
Les contraintes économiques décidées lors du passage à l’euro (critères de convergence, pacte de stabilité, interdiction de l’intervention de la BCE pour accorder des crédits aux États) et la pression des marchés financiers (rôle des agences de notation par exemple) empêchent les pays de l’UE de régler cette crise définitivement et retrouver le chemin de la croissance.
b. Vers une meilleure intégration
économique ?
La convergence des économies européennes
est insuffisante et mise à mal par la crise. La
dette grecque atteint le double de celle de la France en
proportion de son PIB, le déficit public irlandais
atteint plus de 10% du PIB alors que celui de
l’Allemagne est deux fois moins
élevé. Il est donc difficile de mener des
politiques communes pour les pays de la zone euro. Des
voix s’élèvent pour assouplir les
conditions des critères de convergence, qui sont
devenus impossibles à tenir pour un bon nombre de
pays, et mener une vraie politique de relance.
Mais cette politique risque d’être mal
perçue par les marchés
financiers…
D’autres pensent que l’intégration européenne a été insuffisante. En effet, une vraie convergence doit se faire d’un point de vue structurel en harmonisant les taux d’imposition ou encore les législations relatives à la protection sociale. L’économie européenne doit-elle moins faire confiance au marché et à la concurrence ? Les projets de coopération européenne se sont montrés efficaces (Ariane, Airbus), alors pourquoi ne pas lancer une grande politique de développement industriel concertée et non plus simplement concurrentielle ?
D’autres pensent que l’intégration européenne a été insuffisante. En effet, une vraie convergence doit se faire d’un point de vue structurel en harmonisant les taux d’imposition ou encore les législations relatives à la protection sociale. L’économie européenne doit-elle moins faire confiance au marché et à la concurrence ? Les projets de coopération européenne se sont montrés efficaces (Ariane, Airbus), alors pourquoi ne pas lancer une grande politique de développement industriel concertée et non plus simplement concurrentielle ?
2. Les enjeux futurs
a. Préparer l'élargissement de l'UE
L’élargissement de l’UE
continue : certains pays, comme la Croatie, sont sur le
point d'y rentrer, tandis que d’autres, comme la
Turquie, frappent à la porte de manière
insistante depuis plusieurs années.
Les questions d’élargissement ne se résument pas à des enjeux géographiques ou culturels (comme le montre le débat sur l’entrée de la Turquie), mais aussi à des questions de décisions politiques au sein de l’UE.
L’UE compte désormais 27 pays depuis l’entrée massive de 10 pays en 2004 et de la Roumanie et la Bulgarie en 2007. Ces entrées ont nécessité une refonte de la prise de décision dans l’UE pour éviter les blocages institutionnels. Une plus grande partie des décisions sont prises à la majorité qualifiée mais il subsiste des domaines où les décisions prennent beaucoup de temps pour convaincre certains pays de les voter. La Turquie deviendrait le pays européen le plus peuplé et aurait donc le droit à une grande quantité de voix dans les votes européens.
Les pays récemment intégrés sont aussi parmi les plus pauvres de l’UE, et leur adhésion future à l’euro pose problème dans un contexte de crise. Cette adhésion pourrait être repoussée de plusieurs années, certains préconisant même un gel des nouveaux pays entrants dans la zone euro.
Enfin, les institutions européennes doivent trouver une légitimité auprès des peuples. Les députés européens doivent avoir plus de pouvoir, les décisions prises par la commission doivent apparaître moins libérales aux yeux des populations et il faut une vision d’avenir pour les institutions : l’UE doit-elle aller vers un système fédéral ou conserver une forte souveraineté aux États membres ?
Les questions d’élargissement ne se résument pas à des enjeux géographiques ou culturels (comme le montre le débat sur l’entrée de la Turquie), mais aussi à des questions de décisions politiques au sein de l’UE.
L’UE compte désormais 27 pays depuis l’entrée massive de 10 pays en 2004 et de la Roumanie et la Bulgarie en 2007. Ces entrées ont nécessité une refonte de la prise de décision dans l’UE pour éviter les blocages institutionnels. Une plus grande partie des décisions sont prises à la majorité qualifiée mais il subsiste des domaines où les décisions prennent beaucoup de temps pour convaincre certains pays de les voter. La Turquie deviendrait le pays européen le plus peuplé et aurait donc le droit à une grande quantité de voix dans les votes européens.
Les pays récemment intégrés sont aussi parmi les plus pauvres de l’UE, et leur adhésion future à l’euro pose problème dans un contexte de crise. Cette adhésion pourrait être repoussée de plusieurs années, certains préconisant même un gel des nouveaux pays entrants dans la zone euro.
Enfin, les institutions européennes doivent trouver une légitimité auprès des peuples. Les députés européens doivent avoir plus de pouvoir, les décisions prises par la commission doivent apparaître moins libérales aux yeux des populations et il faut une vision d’avenir pour les institutions : l’UE doit-elle aller vers un système fédéral ou conserver une forte souveraineté aux États membres ?
b. Vers une vraie politique sociale communautaire ?
Le domaine largement oublié par l’UE est le
domaine social. Aucune politique
d’envergure, aucun critère de convergence ne
concerne ce domaine. Pourquoi l’UE ne se
donne-t-elle pas des objectifs pour le chômage, la
retraite, les systèmes de santé, le droit
du travail… ?
Le traité constitutionnel de 2005 contenait une partie réaffirmant certains principes sociaux essentiels pour l’Europe, mais cette partie a disparu lors de la renégociation du traité de Lisbonne en 2007 (notamment à la suite de l’échec du référendum en France). L’UE impose certaines règles (interdiction de la peine de mort, durée maximale du travail fixée à 48h hebdomadaires, etc.) ou certains principes (égalité homme-femmes), mais laisse généralement les États gérer ce domaine comme le veut le principe de subsidiarité. Celui-ci stipule que l’UE ne doit intervenir dans certains domaines que si cela s’avère plus efficace qu’au niveau national. Le chômage reste une préoccupation largement partagée en Europe, une politique commune concertée et volontariste ne serait-elle pas plus efficace ?
Le traité constitutionnel de 2005 contenait une partie réaffirmant certains principes sociaux essentiels pour l’Europe, mais cette partie a disparu lors de la renégociation du traité de Lisbonne en 2007 (notamment à la suite de l’échec du référendum en France). L’UE impose certaines règles (interdiction de la peine de mort, durée maximale du travail fixée à 48h hebdomadaires, etc.) ou certains principes (égalité homme-femmes), mais laisse généralement les États gérer ce domaine comme le veut le principe de subsidiarité. Celui-ci stipule que l’UE ne doit intervenir dans certains domaines que si cela s’avère plus efficace qu’au niveau national. Le chômage reste une préoccupation largement partagée en Europe, une politique commune concertée et volontariste ne serait-elle pas plus efficace ?
L'essentiel
Malgré plus d’un demi-siècle
d’existence, l’UE doit faire face à de
nombreux problèmes et à des questions relatives
à sa pérennité. La crise
économique actuelle fait ressortir des questionnements
sur la coordination des politiques économiques mais
aussi sur le plan politique et social. Une volonté
politique et une meilleure légitimité
auprès des peuples européens sont plus que
nécessaires.
Synthèse visuelle
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