Un exemple de risque technologique : le risque nucléaire
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L’étude du nucléaire en France est
représentative à plusieurs titres : elle
correspond à un choix politique affirmé,
parfois à contre-courant, d’indépendance
énergétique ; elle met en avant les
méthodes et moyens mis en place pour anticiper et
réduire au maximum le risque majeur
d’accident ; elle montre également les
limites de ce modèle énergétique
avec la montée d’une opinion publique de plus en
plus inquiète.
1. Le parc nucléaire français et
européen
a. Les atouts du nucléaire
Le choix du nucléaire
militaire mais surtout civil a
été lancé avec force à partir
de 1958 par le
général de
Gaulle, alors président du Conseil,
puis maintenu par lui et ses successeurs en tant
que présidents de la Ve
République jusqu’à aujourd’hui.
Élaboré dans le contexte de la Guerre
froide, le nucléaire militaire sert
d’arme de dissuasion à
l’échelle mondiale.
Le nucléaire civil permet quant à lui d’assurer l’indépendance énergétique de la France vis-à-vis de ses voisins (la France ne dispose que de très petits gisements de pétrole et de gaz sur son territoire), de diminuer la consommation d’énergies fossiles responsables des gaz à effet de serre (charbon) et surtout d’assurer plus de 75 % de la production énergétique française tout en exportant son électricité à l’étranger.
Le nucléaire civil permet quant à lui d’assurer l’indépendance énergétique de la France vis-à-vis de ses voisins (la France ne dispose que de très petits gisements de pétrole et de gaz sur son territoire), de diminuer la consommation d’énergies fossiles responsables des gaz à effet de serre (charbon) et surtout d’assurer plus de 75 % de la production énergétique française tout en exportant son électricité à l’étranger.
Doc. 1. Une centrale nucléaire |
b. L'étendue du parc nucléaire
En 2012, la France
dispose de 24 sites
nucléaires regroupant 58 réacteurs en
fonctionnement répartis sur tout le territoire
entre 19 centrales. Elle
dispose également à La Hague
(Basse-Normandie) d’un centre de retraitement
des déchets, pour les déchets
français mais aussi provenant des autres pays
nucléarisés. Enfin, plus d’un
millier de lieux de stockage conservent les
déchets les plus contaminés.
Cette situation est unique en Europe puisqu’avec ses 58 réacteurs, la France se situe loin devant le Royaume-Uni (19 réacteurs), l’Allemagne (17) ou même la Russie (31) ou l’Ukraine (15). Elle est aussi très controversée à cause des risques d’accidents et de la gestion des déchets.
Cette situation est unique en Europe puisqu’avec ses 58 réacteurs, la France se situe loin devant le Royaume-Uni (19 réacteurs), l’Allemagne (17) ou même la Russie (31) ou l’Ukraine (15). Elle est aussi très controversée à cause des risques d’accidents et de la gestion des déchets.
2. Des risques élevés
a. Le maillage du territoire
Le premier des risques lié au nucléaire
est, à l’image de la catastrophe de
Tchernobyl le 26 avril 1986,
l’explosion d’une
centrale. C’est encore aujourd’hui
considéré comme le plus grave accident
nucléaire répertorié, notamment en
raison de la faiblesse des préparations et des
installations de l’époque, mais aussi car le
nuage radioactif s’étira sur toute
l’Europe.
Le risque est toujours présent en France car plus d’une dizaine de réacteurs français datent des années 1976-1980. La centrale la plus ancienne est située à Fessenheim (raccordé en 1977) en Alsace. Les centrales sont en plus situées près des cours d’eau, nécessaires au refroidissement des réacteurs, et des risques de fuites existent. Enfin, elles sont proches des grandes agglomérations qu’elles desservent (Bordeaux, Paris, Lyon). Le risque est donc direct pour les habitants.
Doc. 2. La progression du nuage de Tchernobyl en 1986 |
Le risque est toujours présent en France car plus d’une dizaine de réacteurs français datent des années 1976-1980. La centrale la plus ancienne est située à Fessenheim (raccordé en 1977) en Alsace. Les centrales sont en plus situées près des cours d’eau, nécessaires au refroidissement des réacteurs, et des risques de fuites existent. Enfin, elles sont proches des grandes agglomérations qu’elles desservent (Bordeaux, Paris, Lyon). Le risque est donc direct pour les habitants.
b. Des zones à risques
En plus des risques qui pourraient être liés
à des malveillances ou des erreurs humaines
(85 % des cas en France) internes aux centrales
(Tchernobyl), celles-ci sont aussi soumises à des
risques naturels. Le dernier exemple en date est
celui de la centrale japonaise de Fukushima, à la suite de
tsunamis consécutifs et au tremblement sous-marin
qui frappa le Japon en mars
2011.
Même si la France n’est pas une forte zone sismique, elle reste toutefois soumise à ces risques (inondations, crues…) qui sont pris en compte dès la conception des centrales. Les dispositifs pris ne sont toutefois jamais infaillibles. Le dernier incident en date, en 2009, était lié à une crue du Rhône et à l’obstruction par des végétaux de la station de pompage chargée de refroidir un réacteur. Cet incident fut classé niveau 2 sur une échelle qui en note 7 (Tchernobyl est classé au niveau 7) et dura une dizaine d’heures.
Même si la France n’est pas une forte zone sismique, elle reste toutefois soumise à ces risques (inondations, crues…) qui sont pris en compte dès la conception des centrales. Les dispositifs pris ne sont toutefois jamais infaillibles. Le dernier incident en date, en 2009, était lié à une crue du Rhône et à l’obstruction par des végétaux de la station de pompage chargée de refroidir un réacteur. Cet incident fut classé niveau 2 sur une échelle qui en note 7 (Tchernobyl est classé au niveau 7) et dura une dizaine d’heures.
3. Une politique de prévention
a. Des autorités de contrôle
Face à ces risques réels, un certain nombre
de mesures est pris. La durée de vie
moyenne d’une centrale est ainsi de 24
ans, à la suite de quoi elle est normalement
arrêtée et démantelée. En ce
qui concerne le risque sismique, la norme de
construction arrêtée permet de
résister à une magnitude supérieure
au plus grand séisme enregistré dans la
région.
Enfin, la sûreté des centrales est gérée par plusieurs organismes : les fabricants (Areva en France ou Siemens en Allemagne) qui doivent respecter les normes européennes, les exploitants (EDF en France et au Royaume-Uni) qui surveillent le fonctionnement des centrales, les autorités indépendantes (comme l’Autorité de sûreté nucléaire en France) qui protègent l’environnement et la population, et enfin les ONG (organisations non gouvernementales) qui alertent l’opinion publique des risques nucléaires.
Enfin, la sûreté des centrales est gérée par plusieurs organismes : les fabricants (Areva en France ou Siemens en Allemagne) qui doivent respecter les normes européennes, les exploitants (EDF en France et au Royaume-Uni) qui surveillent le fonctionnement des centrales, les autorités indépendantes (comme l’Autorité de sûreté nucléaire en France) qui protègent l’environnement et la population, et enfin les ONG (organisations non gouvernementales) qui alertent l’opinion publique des risques nucléaires.
b. Mais une opinion publique inquiète
La récente catastrophe de Fukushima a
réveillé une opinion publique
consciente des risques mais pas toujours prête
à franchir le pas du « sortir du
nucléaire ». Si ce choix a
déjà été fait de longue date
par l’Allemagne, qui prévoit de fermer
toutes ses centrales d’ici 2022, la France continue sa
politique nucléaire et prévoit même
la construction de réacteurs de nouvelle
génération.
Des manifestations ont néanmoins lieu, notamment près de Fessenheim à la frontière franco-allemande, pour demander la fermeture des plus vieilles centrales, et réunissant plus de 10 000 manifestants. La preuve du poids certain de cette opinion publique est notamment la part grandissante des énergies renouvelables dans la production énergétique, même si le retard français est à ce titre important par rapport à ses voisins.
Des manifestations ont néanmoins lieu, notamment près de Fessenheim à la frontière franco-allemande, pour demander la fermeture des plus vieilles centrales, et réunissant plus de 10 000 manifestants. La preuve du poids certain de cette opinion publique est notamment la part grandissante des énergies renouvelables dans la production énergétique, même si le retard français est à ce titre important par rapport à ses voisins.
Doc. 3. Énergies renouvelables et énergies non renouvelables |
L'essentiel
Le risque nucléaire
est important en France car il s’agit du pays le
plus nucléarisé au monde, par rapport au
nombre d’habitants. La catastrophe de Fukushima, dans
un pays pourtant développé, a rappelé au
monde ces risques et les réactions internationales
furent variées. Si cet accident nucléaire a
signé en Italie ou en Allemagne la fin du
nucléaire, la France ne semble pas encore
prête à emprunter cette voie et s’est
contentée d’un renforcement accru de ses
installations.
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