Une grande question d'aménagement urbain : l'aménagement de villes durables
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L'aménagement du territoire français doit prendre
en compte les objectifs du développement durable.
Comment concilier le développement économique,
l'harmonie sociale et la préservation de
l'environnement ?
1. La reconquête des centres-villes
Les villes s'organisent autour des quartiers centraux
rénovés : habitats
résidentiels réhabilités, rues
piétonnes aménagées, friches
industrielles reconverties, etc.
Le réaménagement des centres-villes répond aux nouvelles logiques du développement durable avec un cœur de ville réapproprié par les piétons, à l'image de la place Kléber à Strasbourg. D'autres projets sont plus ambitieux, tels que la reconversion des friches industrielles et portuaires de l'Ile de Nantes en un nouveau pôle attractif, avec la réhabilitation des entrepôts transformés en bars.
Mais à cause de la hausse du prix de l'immobilier, les quartiers centraux sont de plus en plus réservés aux catégories aisées : c'est la gentrification ou l'embourgeoisement que connaît par exemple le quartier du Marais à Paris. Les centres sont donc en général plus riches que les périphéries, mais il y a aussi des banlieues aisées comme Marcq-en-Baroeul à Lille.
Le réaménagement des centres-villes répond aux nouvelles logiques du développement durable avec un cœur de ville réapproprié par les piétons, à l'image de la place Kléber à Strasbourg. D'autres projets sont plus ambitieux, tels que la reconversion des friches industrielles et portuaires de l'Ile de Nantes en un nouveau pôle attractif, avec la réhabilitation des entrepôts transformés en bars.
Mais à cause de la hausse du prix de l'immobilier, les quartiers centraux sont de plus en plus réservés aux catégories aisées : c'est la gentrification ou l'embourgeoisement que connaît par exemple le quartier du Marais à Paris. Les centres sont donc en général plus riches que les périphéries, mais il y a aussi des banlieues aisées comme Marcq-en-Baroeul à Lille.
Gentrification : Phénomène de
peuplement d'un quartier populaire d'une ville par une
population plus aisée que la population d'origine.
2. La politique de la ville dans les banlieues
défavorisées
Puisque l'essentiel de la population se concentre en ville,
on retrouve dans l'espace urbain les
inégalités socio-spatiales de notre
société.
En effet, certains quartiers pauvres se sont développés autour des villes françaises avec le départ des populations issues des classes moyennes ou populaires, remplacées progressivement par des populations pauvres. Souvent d'origine étrangère, ces populations sont durement frappées par le chômage qui est deux fois supérieur à la moyenne nationale et touche 40 % des moins de 26 ans. Cela concerne 8,3 millions de personnes, soit 13 % de la population française.
Afin de lutter contre ces inégalités socio-spatiales, une politique de la ville s'est développée depuis les années 1990. Elle vise, par un ensemble de mesures, l'amélioration de la qualité de vie et la situation de l'emploi de certains quartiers, notamment les Zones Urbaines Sensibles (ZUS).
Créées en 1996, les ZUS, caractérisées par les grands ensembles dégradés et par l'exclusion de leur population, bénéficient d'aides spécifiques des pouvoirs publics. C'est notamment le cas de la Cité des 4 000, qui a été construite dans les années 1960 sur le territoire de la commune de La Courneuve par la Ville de Paris via son office HLM, pour loger des populations qu'elle ne pouvait accueillir. Elle apparaissait comme un emblème du progrès avant de souffrir d'un délabrement progressif et du départ de la population d'origine, remplacée par une population plus défavorisée.
Une politique de rénovation urbaine a été entreprise dès les années 1980 avec l'implosion de la barre Debussy en 1986. Mais l'État, qui a consacré 90 milliards d'euros à la politique de la ville, n'est jamais parvenu à améliorer la situation des habitants des 751 Zones Urbaines Sensibles qui existent en France, le problème de fond étant le chômage.
En effet, certains quartiers pauvres se sont développés autour des villes françaises avec le départ des populations issues des classes moyennes ou populaires, remplacées progressivement par des populations pauvres. Souvent d'origine étrangère, ces populations sont durement frappées par le chômage qui est deux fois supérieur à la moyenne nationale et touche 40 % des moins de 26 ans. Cela concerne 8,3 millions de personnes, soit 13 % de la population française.
Afin de lutter contre ces inégalités socio-spatiales, une politique de la ville s'est développée depuis les années 1990. Elle vise, par un ensemble de mesures, l'amélioration de la qualité de vie et la situation de l'emploi de certains quartiers, notamment les Zones Urbaines Sensibles (ZUS).
Créées en 1996, les ZUS, caractérisées par les grands ensembles dégradés et par l'exclusion de leur population, bénéficient d'aides spécifiques des pouvoirs publics. C'est notamment le cas de la Cité des 4 000, qui a été construite dans les années 1960 sur le territoire de la commune de La Courneuve par la Ville de Paris via son office HLM, pour loger des populations qu'elle ne pouvait accueillir. Elle apparaissait comme un emblème du progrès avant de souffrir d'un délabrement progressif et du départ de la population d'origine, remplacée par une population plus défavorisée.
Une politique de rénovation urbaine a été entreprise dès les années 1980 avec l'implosion de la barre Debussy en 1986. Mais l'État, qui a consacré 90 milliards d'euros à la politique de la ville, n'est jamais parvenu à améliorer la situation des habitants des 751 Zones Urbaines Sensibles qui existent en France, le problème de fond étant le chômage.
3. L'aménagement d'un territoire de
proximité : le projet de Mantes-Université
a. La renaissance d'un territoire
L'agglomération mantaise est située
à l'Ouest de la région parisienne, dans la
partie aval de la Seine entre Paris et la Normandie. Une
partie de sa population est touchée par le
chômage et l'exclusion à cause du
déclin des activités ferroviaires
qui ont transformé des terrains en friches
industrielles.
Il s'agit d'attirer, grâce à des aménagements ciblés combinant réhabilitation et rénovation urbaines, une population nouvelle pour sa résidence, son travail et ses loisirs. D'anciennes installations sont conservées mais modernisées pour être affectées à de nouvelles activités comme la « Halle Sulzer » destinée à devenir un centre commercial, alors que d'autres sont détruites comme les entrepôts dont l'espace récupéré sera utilisé pour de nouvelles constructions.
Ce projet est ambitieux car il est orienté vers la résidence avec une volonté de mixité sociale et les services de proximité, sans oublier la dimension paysagère avec la reconversion d'un patrimoine industriel.
Il s'agit d'attirer, grâce à des aménagements ciblés combinant réhabilitation et rénovation urbaines, une population nouvelle pour sa résidence, son travail et ses loisirs. D'anciennes installations sont conservées mais modernisées pour être affectées à de nouvelles activités comme la « Halle Sulzer » destinée à devenir un centre commercial, alors que d'autres sont détruites comme les entrepôts dont l'espace récupéré sera utilisé pour de nouvelles constructions.
Ce projet est ambitieux car il est orienté vers la résidence avec une volonté de mixité sociale et les services de proximité, sans oublier la dimension paysagère avec la reconversion d'un patrimoine industriel.
b. Des acteurs nombreux
L'État a acquis les terrains et confié
à un organisme public, l'EPAMSA
(Établissement public d'aménagement du
Mantois-en-Yvelines), la réalisation de leur
aménagement. Les collectivités
territoriales (la région d'Ile-de-France, le
département des Yvelines, les trois communes
concernées) ainsi qu'un groupement communal, la
CAMY (la communauté d'agglomération
de Mantes-en-Yvelines), participent au financement des
équipements. L'aménagement du
territoire se fait au plus près des utilisateurs.
C'est pour cela que les citoyens sont associés au
projet via des comités de quartiers qui
leur permettent de participer à
l'élaboration de projets qui les
concernent.
c. Un aménagement porteur de nouveaux enjeux
► La multiplication des
acteurs
L'État est le chef d'orchestre qui définit les grandes orientations des aménagements à l'échelle nationale, avec la directive territoriale d'aménagement et de développement durable (DTADD) et les contrats de projets État-Région qui font de l'État un partenaire des projets locaux. À l'échelle communautaire, l'Union européenne accorde des aides aux régions en retard de développement par l'intermédiaire de fonds structurels tels que le FEDER (Fonds européen de développement régional).
Mais, depuis les lois de décentralisation de 1982-1983, on est passé de l'aménagement du territoire (ensemble des actions publiques qui visent à assurer le développement d'un territoire en évitant les déséquilibres et le résultat de ces actions) à celui des territoires, car de nombreuses compétences ont été transférées de l'État aux échelons inférieurs : les collectivités territoriales (les communes, les départements et les régions) sont aujourd'hui au cœur de l'aménagement.
Cette multiplication des acteurs locaux pose le problème de la conciliation du niveau national et du niveau local, d'autant plus que les nouveaux modes de gouvernance permettent aux citoyens de faire pression sur les élus.
► Le développement durable
Les trois objectifs du développement durable (économique, social et environnemental) doivent figurer dans tout projet d'aménagement, à l'image de celui de Mantes-Université avec le développement d'activités économiques, la mixité sociale et la qualité paysagère. Mais concilier le développement économique et la préservation de l'environnement s'avère parfois difficile.
L'État est le chef d'orchestre qui définit les grandes orientations des aménagements à l'échelle nationale, avec la directive territoriale d'aménagement et de développement durable (DTADD) et les contrats de projets État-Région qui font de l'État un partenaire des projets locaux. À l'échelle communautaire, l'Union européenne accorde des aides aux régions en retard de développement par l'intermédiaire de fonds structurels tels que le FEDER (Fonds européen de développement régional).
Mais, depuis les lois de décentralisation de 1982-1983, on est passé de l'aménagement du territoire (ensemble des actions publiques qui visent à assurer le développement d'un territoire en évitant les déséquilibres et le résultat de ces actions) à celui des territoires, car de nombreuses compétences ont été transférées de l'État aux échelons inférieurs : les collectivités territoriales (les communes, les départements et les régions) sont aujourd'hui au cœur de l'aménagement.
Cette multiplication des acteurs locaux pose le problème de la conciliation du niveau national et du niveau local, d'autant plus que les nouveaux modes de gouvernance permettent aux citoyens de faire pression sur les élus.
► Le développement durable
Les trois objectifs du développement durable (économique, social et environnemental) doivent figurer dans tout projet d'aménagement, à l'image de celui de Mantes-Université avec le développement d'activités économiques, la mixité sociale et la qualité paysagère. Mais concilier le développement économique et la préservation de l'environnement s'avère parfois difficile.
L'essentiel
L'aménagement de villes durables est très
complexe car la décentralisation a
entraîné la multiplication des acteurs qui
essaient de concilier leurs actions tout en intégrant
les objectifs du développement durable.
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